Privée d’Adrien Kack et désormais composée de trois milieux de formation, la défense de la Jeunesse a néanmoins donné des gages de solidité lors des deux derniers matches.
C’est une interrogation si récurrente qu’on en viendrait presque à se demander si elle ne pourrait pas faire, un jour, un bon sujet à l’épreuve de philosophie au baccalauréat : est-ce à l’entraîneur d’adapter son système à ses joueurs ou aux joueurs de s’adapter au système de leur entraîneur ?
Si l’on remontait son historique récent, on serait tenté de dire que Pedro Resende a une réponse assez tranchée à cette question. Du RM Hamm Benfica (2019-2021) à la Jeunesse cette saison en passant par Differdange (2021-octobre 2022), le coach portugais s’est constamment appuyé sur une défense à trois (ou cinq, selon les situations).
Un fondement auquel il n’a dérogé que pour quelques matches, à son arrivée à Esch, l’urgence de la situation de la Vieille Dame exigeant de revenir à des «basiques» en attendant de pouvoir, durant la longue trêve hivernale, travailler plus en profondeur son schéma et son organisation défensive fétiches, ceux-là même qui ont permis à son Differdange de «faire je ne sais pas combien de clean sheets» (NDLR : 21 en 42 matches).
Dogmatique, Resende ? Convaincu, plutôt, que le 3-4-3, en vigueur à la Jeunesse depuis la reprise, est «le système qui, quand il est bien travaillé et bien appliqué, est le plus équilibré». Y compris «offensivement», un domaine dans lequel les Bianconeri se sont «beaucoup améliorés», insiste le technicien : «La plupart des gens pensent qu’on joue comme ça pour penser défensivement, mais ce n’est pas du tout le cas. On travaille autant défensivement qu’offensivement».
Cela s’est un peu moins vu dimanche dernier face au Progrès (défaite 0-1, 20e journée) qu’une semaine plus tôt à Mondercange (victoire 1-2, 19e j.) où, non contents d’avoir signé «un bon match collectif et défensif», les Eschois ont été «meilleurs offensivement» que contre le Progrès, Resende l’admet.
Boury et Meireles, les bonnes surprises
Ce constat ne doit pas occulter, néanmoins, la solidité défensive affichée contre des Niederkornois qui, bien qu’irrésistibles depuis quelques mois, se sont – à l’exception d’une perte de balle de Boury devant Bastos dans la surface – essentiellement signalé durant les 70 premières minutes par des tentatives lointaines, n’ont comme Mondercange trouvé la faille que sur penalty et se sont procuré des occasions nettes dans le jeu qu’une fois le score débloqué.
Inattendu ? Un peu, quand on sait que la Jeunesse repose depuis deux matches et la perte jusqu’à la fin de saison de son taulier Adrien Kack (genou) sur une charnière assez expérimentale, composée de trois milieux défensifs de formation, à savoir Dervisevic, «dont il ne faut pas oublier qu’il est resté plus d’un an sans jouer», Todorovic et Boury, «quelqu’un qui se donne toujours à fond et écoute beaucoup», d’où son replacement plutôt réussi.
La suspension de ce dernier et la blessure de De Taddeo (un autre milieu capable de reculer) à Mondercange auraient pu inciter Resende à revenir temporairement à une défense à quatre. Mais l’entraîneur eschois, aussi satisfait des progrès affichés par sa charnière «dans la communication, les couvertures et l’occupation des espaces» que du bloc «compact» que «le travail des milieux défensifs et des pistons» contribue à former, y a vu là une «opportunité», de surcroît «méritée» pour le revenant Dylan Meireles, «un gamin honnête et travailleur».
Pas apparu une seule fois cette saison, le joueur prêté en fin de saison dernière à Medernach (PH) n’offrait pas toutes les garanties sur le papier, mais il a signé «un très bon match» qui devrait lui permettre d’être reconduit dimanche à Hostert, en la nouvelle absence de Boury, suspendu pour accumulation de cartons jaunes. Pour le même résultat ?