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Karim Benzema sacré Ballon d’or, 24 ans après


C’est Zinédine Zidane, dernier Français à avoir remporté le Ballon d’or en 1998, qui a remis le trophée à Karim Benzema, son ancien joueur au Real Madrid. (Photo : afp)

En remportant le trophée récompensant le meilleur joueur du monde, l’attaquant du Real Madrid a mis fin lundi à l’hégémonie du duo Messi-Ronaldo et à la disette française.

Immense favori, Karim Benzema a décroché lundi soir le Ballon d’or de meilleur joueur pour couronner sa saison 2021/2022 parfaite avec le Real Madrid, une consécration planétaire pour l’attaquant des Bleus (34 ans), premier Français récompensé depuis Zinédine Zidane en 1998.

Recevant le trophée des mains de Zidane lors de la cérémonie organisée au théâtre du Châtelet à Paris, Benzema a été sacré devant le Sénégalais Sadio Mané (Liverpool), champion d’Afrique qu’il avait battu en finale de la Ligue des champions en mai (1-0), et le Belge Kevin De Bruyne (Manchester City). Il succède à Lionel Messi, vainqueur l’an dernier de son septième trophée décerné par le magazine France Football.

Pour rompre, comme Luka Modric en 2018, l’interminable monopole Messi-Cristiano Ronaldo, Benzema a quasiment tout gagné sur la saison 2021/2022 : Ligue des champions et championnat d’Espagne en club, Ligue des nations en sélection, titres de meilleur buteur et joueur d’Espagne en 2021/2022…

«Voir (ce trophée) devant moi, c’est une fierté. Je repense à quand j’étais petit, tout le travail, je n’ai jamais lâché. C’est un rêve de gamin, j’ai grandi avec ça dans la tête», a déclaré Benzema au moment de recevoir son prix, barbe épaisse et fines lunettes, vêtu d’un costume sombre et d’une chemise blanche à col noir inspirés d’une tenue de son idole, le rappeur Tupac Shakur.

Il est le cinquième joueur tricolore récompensé après Raymond Kopa (1958), Michel Platini par trois fois (1983-1985), Jean-Pierre Papin (1991) et Zidane (1998). Cela le place haut, très haut dans la hiérarchie des meilleurs footballeurs français de l’histoire, lui qui est devenu en mars 2022 le meilleur marqueur français de tous les temps avec plus de 400 buts, devant Thierry Henry.

Et maintenant, le Mondial

De quoi estomper une image parfois écornée en France, où cet attaquant altruiste à la technique léchée a souvent été rattrapé par les dossiers extrasportifs, de l’affaire «Zahia», où il a été relaxé, à l’affaire de la «sextape», où il a été condamné à un an de prison avec sursis pour «complicité de tentative de chantage» à l’encontre de son ancien équipier Mathieu Valbuena.

Absent de l’équipe de France entre 2015 et 2021 en raison de ces démêlés, privé notamment du Mondial-2018 remporté par les Bleus, l’attaquant aux 97 sélections peut désormais se projeter avec appétit vers le Mondial-2022 au Qatar (20 novembre-18 décembre).

Un règlement plus favorable au Français

Réformé cette année et recentré sur la saison sportive et non l’année civile, le règlement du Ballon d’or s’est avéré encore plus favorable au Français, insistant sur «les performances individuelles» et le «caractère décisif et impressionnant» des postulants.

Robert Lewandowski (4e) a certes réalisé une nouvelle saison pleine au Bayern Munich avant de rejoindre Barcelone cet été, mais le Polonais n’a guère brillé en Europe. Kylian Mbappé a été étincelant avec le Paris SG mais a subi la loi du Real de Benzema en huitièmes de finale de Ligue des champions et il échoue à une décevante 6e place.

Quant à Sadio Mané, il a perdu contre le Real en finale de C1 (1-0), après avoir été champion d’Afrique avec le Sénégal et vice-champion d’Angleterre avec Liverpool. Kevin De Bruyne, vainqueur de la Premier League avec Manchester City, complète le podium.

Bis repetita pour Alexia Putellas

L’Espagnole Alexia Putellas (FC Barcelone) a été élue Ballon d’or féminin pour la deuxième année consécutive, hier soir à Paris. Elle devance l’Anglaise d’Arsenal Beth Mead, sacrée championne d’Europe à domicile avec les «Lionesses» et désignée meilleure joueuse de la compétition, et l’Australienne Sam Kerr (3e), qui joue à Chelsea.

Bien qu’elle ait manqué l’Euro cet été pour une grave blessure au genou, survenue à la veille de la compétition, Putellas, 28 ans, s’est imposée, devenant la première lauréate à conserver son Ballon d’or féminin, lancé en 2018 par le magazine France Football, et précédemment remporté par la Norvégienne Ada Hegerberg (Lyon) puis la championne du monde américain Megan Rapinoe (Reign FC, devenu OL Reign). L’édition 2020 avait été annulée en raison du Covid-19.

Les Anglaises figuraient parmi les favorites, mais les voix des jurés se sont dispersées entre Mead, Lucy Bronze (10e) et Millie Bright (15e). Milieu offensive ou attaquante, Putellas a terminé championne d’Espagne en 2022 pour la sixième fois de sa carrière, et finaliste de la Ligue des champions avec le Barça, battu par Lyon (3-1). La Catalane, absente des terrains jusqu’à 2023, détient le record de sélections avec l’équipe féminine d’Espagne, avec 100 capes (23 buts).

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