La coopération bilatérale fête cette année son 30e anniversaire et a participé à aider le Cap-Vert à passer au rang de pays à revenu intermédiaire.
La visite d’État au Luxembourg du président du Cap-Vert, José Maria Neves, cette année, vient marquer le 60e anniversaire de la venue des premiers Capverdiens au Grand-Duché et le 30e du premier accord général de coopération entre les deux pays, qui fut signé le 3 août 1993. Les relations de coopération avaient cependant commencé dès la fin des années 1980, une dizaine d’années après l’indépendance du Cap-Vert, ex-colonie portugaise, en 1975.
En 2002, un premier Programme indicatif de coopération (PIC) a été signé, qui est venu renforcer cette coopération. Le dernier en date, le cinquième, signé l’an passé et qui porte sur la période 2021-2025, est doté d’un budget de 50 millions d’euros dévolus aux domaines de l’emploi et l’employabilité (17,5 millions d’euros), de la finance inclusive (1,5 million d’euros), de la transition énergétique (12 millions d’euros), de l’action climatique (10 millions d’euros) et de l’eau de l’assainissement (12 millions d’euros).
Valeurs démocratiques
Le Cap-Vert a en parallèle était retenu comme pays pilote pour bénéficier d’une approche pan gouvernementale qui a pour but de «maximiser les synergies du développement avec d’autres domaines de politique», entre autres, la lutte contre le changement climatique et l’éradication de la pauvreté. Un budget indicatif de 78 millions d’euros y est alloué.
Le Luxembourg est l’un des principaux contributeurs de l’aide au développement du Cap-Vert, dont il salue la stabilité politique et les valeurs démocratiques. «Contrairement à d’autres collègues africains, (le Cap-Vert) a immédiatement pris position pour reconnaître la Russie comme agresseur de l’Ukraine», n’a pas manqué de souligner le Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, au cours d’une conférence de presse conjointe avec le président José Maria Neves, mercredi à Belval.
Ce partage de valeurs et les projets et ambitions du Cap-Vert pour diversifier et développer son économie devraient permettre de tourner, à terme, une nouvelle page au niveau des relations bilatérales entre le Luxembourg et le Cap-Vert : «Ce que nous faisons est complémentaire et nous avons posé les bases avec la coopération dans les domaines de la santé, des infrastructures, du tourisme. Le nouveau PIC est axé sur les énergies renouvelables. La prochaine étape de notre coopération sera, j’en suis sûr, le développement économique», a déclaré le ministre de l’Économie, Franz Fayot.
Bientôt un ambassadeur résident
Signe du renforcement des relations déjà bien établies entre le Grand-Duché et Praia, «le Luxembourg a décidé de rehausser le niveau de sa présence diplomatique au Cap-Vert», a annoncé le Grand-Duc Henri lors du dîner de gala en l’honneur de son hôte, mardi soir. «Dès cet automne», lors du prochain mouvement des diplomates, le Grand-Duché, aujourd’hui représenté par l’ambassadeur du Luxembourg au Portugal, disposera d’un ambassadeur résidant au Cap-Vert.