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La Moselle, une nouvelle source d’eau potable ? 


En 2020, déjà, la potabilisation de la Moselle avait été évoquée dans la réponse à une question parlementaire. (photo archives LQ)

La nouvelle loi en matière de qualité de l’eau repose également sur l’exploitation de nouvelles sources, relançant la question d’une potabilisation de la Moselle.

En plus de sécuriser les réserves, fleuves et rivières qui occupent son territoire, le Luxembourg se démène pour déceler de nouvelles sources d’eau afin de répondre aux défis d’approvisionnement, notamment en période de consommation de pointe et en pleine croissance démographique. À titre d’information, 120 millions de litres d’eau sont consommés chaque jour au Grand-Duché. Ainsi, la stratégie visant à exploiter de nouvelles ressources a rapidement été inscrite dans le marbre législatif, mais la tâche semble ardue au regard d’un captage qui peut sembler trop technique ou d’une qualité d’eau qui ne correspond pas aux normes de potabilité.

Cette dernière constatation n’empêche pourtant pas les autorités de tourner le regard vers l’affluent du Rhin le plus connu de la région, la Moselle. En 2020 déjà, les ministres de l’Environnement et de l’Intérieur, respectivement à cette époque Carole Dieschbourg et Taina Bofferding, se penchaient sur une potentielle potabilisation de la rivière dans une réponse parlementaire adressée aux députés André Bauler et Gusty Graas : «Afin de garantir la sécurité d’approvisionnement en eau potable à long terme, le gouvernement a mis en place une stratégie basée sur trois piliers, dont l’utilisation de nouvelles ressources, comme une nouvelle station de traitement du Sebes ou une potabilisation des eaux de la vallée de la Moselle», pouvait-on lire dans le document.

«Des analyses toujours en cours»

Il aura fallu attendre deux ans, plus précisément le mois de juillet 2022, pour en savoir davantage, puisque ces mêmes députés se sont à nouveau interrogés sur cette possibilité à travers une nouvelle question parlementaire : «Des études sont en cours pour tester la faisabilité de l’eau potable de la Moselle, répondait alors Joëlle Welfring, la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable. Elles concernent principalement les domaines de la technologie de préparation et du réseau de distribution et s’achèvera fin 2022.»

Selon les critères de la directive-cadre européen, le potentiel écologique de la Moselle demeure «insatisfaisant» et son état chimique est considéré comme «mauvais». Toutefois, «des stations d’épuration modernes» pourront aisément assurer le filtrage de l’eau : «Des analyses sont toujours en cours, car l’exploitation de la Moselle pourrait être intéressante, mais ce n’est absolument pas évident», fait état la ministre.

Les inquiétudes se polarisent principalement autour des conséquences d’un accident à la centrale nucléaire de Cattenom, qui verrait du tritium se déverser dans la Moselle. Le ministère a répondu en affirmant qu’il faudrait «des systèmes de détection précoce qui seraient installés pour empêcher le tritium de pénétrer dans le réseau d’eau potable. Un tel système de détection comprend notamment des stations de mesure et des réservoirs tampons.» Le projet demeure donc à l’état d’ébauche.

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