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Assassinat dans un foyer de réfugiés : un demandeur d’asile condamné


La victime présentait cinq profondes entailles aux tibias et aux mollets ainsi qu’une coupure profonde de 23 centimètres de long lui traversant tout le visage. (Photo : archives lq/fabrizio pizzolante)

Un jeune Algérien a été reconnu coupable d’avoir poignardé à mort un autre demandeur d’asile. Le mobile de ce crime reste vague.

Reda, un Algérien de 37 ans, a été reconnu coupable de l’assassinat sanglant dans la nuit du 10 au 11 décembre 2020 d’un demandeur d’asile, comme lui, au centre de primo-accueil de Strassen. Il l’a attaqué au couteau dans son lit et frappé aux jambes et au visage. Il avait déjà blessé sa victime à la main plus tôt dans la soirée dans la chambre qu’elle occupait. L’homme en aveux des faits a été condamné hier à 25 ans de prison dont 5 avec sursis par la 12e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Au civil, il a été condamné à verser 80 000 euros aux sept parties civiles à titre de dommage moral ainsi que 5 250 euros pour couvrir leurs frais de procédure pénale.

Lors de son procès, il y a un mois presque jour pour jour, Reda avait évoqué un accident et expliqué avoir voulu se défendre face à sa victime qui l’aurait attendu dans sa chambre armé d’un couteau. «J’ai eu peur. J’avais reçu un coup de couteau qui avait abîmé ma veste. Ma victime s’était coupé la main.» Il ne lui en avait pas fallu plus pour penser que sa victime était à l’origine du coup de couteau. Le président de la chambre criminelle avait alors conclu : «Vous aviez peur de la victime et vous avez attendu qu’elle dorme pour lui régler son compte.» La victime est décédée d’un choc hémorragique à l’hôpital.

Des éléments accablants

«Il ne s’agissait pas d’une vulgaire altercation», avait estimé le substitut du procureur dans son réquisitoire. «Mais bien d’un meurtre avec préméditation, d’un assassinat.» Il a requis une peine de réclusion de 25 ans et ne s’est pas opposé à un sursis de 5 ans. Pour lui, Reda n’a pas agi en état de légitime défense ou suite à une provocation.

De nombreux éléments accablent le jeune homme. Un témoignage notamment pèse lourd dans la balance, même si le mobile du crime reste obscur. Un témoin a déclaré aux policiers que Reda est entré une première fois dans la chambre de sa victime avant de ressortir et de revenir dix minutes plus tard armé d’un couteau en lançant en français «Je vais te tuer !»

Me Elhandouz, son avocate, avait expliqué que «il a toujours dit avoir porté les coups pour blesser, pas pour donner la mort». Reda se serait juste défendu et il ne parlerait pas français. Pour Me Elhandouz, les éléments avancés par le parquet ne permettaient pas d’exclure le doute.

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