Infirmière tuée à Reims : demande d’inculpation pour « assassinat » du suspect

Le parquet en France a sollicité la mise en examen pour « assassinat » de l’homme suspecté d’avoir tué une infirmière et blessé une secrétaire dans un hôpital de Reims (est) au pretexte d' »en vouloir au personnel hospitalier », a annoncé mercredi le procureur.

Une minute de silence a été respectée mercredi à midi (10H00 GMT) dans les hôpitaux de France à la mémoire de l’infirmière Carène Mezino, 37 ans, attaquée au couteau lundi par un homme souffrant de troubles psychiatriques et décédée dans la nuit qui a suivi.

« Aujourd’hui, toute la communauté des soignants est en deuil, et tout notre pays a le coeur serré », a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne, qui a participé à cette minute de silence à Paris à l’hôpital européen Georges-Pompidou parmi les soignants, avec son ministre de la Santé, François Braun.

Le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette, a indiqué avoir sollicité la mise en examen pour « assassinat » et « tentative d’assassinat » et demandé son placement en détention provisoire « en unité hospitalo-carcérale ».

L’homme mis en cause, âgé de 59 ans et « souffrant de schizophrénie », a déclaré au moment de son interpellation avoir donné « plusieurs coups de couteau » aux victimes en raison de leur profession, affirmant en « vouloir à la psychiatrie », a précisé le procureur lors d’une conférence de presse. Il encourt la réclusion criminelle « à perpétuité », a-t-il ajouté.

Le supect avait bénéficié en juin 2022 d’un non-lieu « pour irresponsabilité pénale » après une inculpation pour des « violences aggravées » dans une précédente affaire. Si les incivilités sont fréquentes dans les hôpitaux, les agressions graves sur des personnels soignants dans les établissements de santé restent relativement rares en France, les plus dramatiques ayant lieu dans des établissements psychiatriques. Selon les derniers chiffres rendus disponibles par le ministère de la Santé, 29.214 personnes ont été victimes d’une agression (verbale ou physique) en 2021 en établissement de santé en France, dont 10.577 étaient des infirmières.

Les signalements des médecins libéraux ou hospitaliers ont eux augmenté de 23% en 2022, à 1.244, un record depuis la création de l’Observatoire sur le sujet en 2003, et qui confirme la tendance à la hausse –ou une volonté accrue de signaler les incidents–, malgré un fléchissement temporaire en 2020 et 2021, pendant la pandémie de Covid-19.