Accueil | Monde | Allemagne : huit morts dans la fusillade contre des Témoins de Jéhovah

Allemagne : huit morts dans la fusillade contre des Témoins de Jéhovah


Si le mobile de la fusillade reste à ce stade inconnu, les autorités allemandes restent sur le qui-vive ces dernières années face à une double-menace terroriste, le jihadisme et l'extrémisme de droite. Photo : AFP

La police allemande a fait état vendredi d’un bilan de huit morts dans la fusillade visant un office des Témoins de Jehovah, dont « manifestement » l’auteur probable de la tuerie, qui selon la presse est un ancien membre de cette communauté.

Ce dernier a « tiré sur les participants à une manifestation » de prières organisée jeudi soir par la communauté dans son centre de Hambourg, dans le nord du pays, a précisé la police.

D’autres personnes ont été blessées, « pour certaines d’entre-elles grièvement », a-t-elle ajouté, en renvoyant pour plus de détails à une conférence de presse prévue en milieu de journée.

Plusieurs médias allemands parlent de huit blessés graves.

Selon le magazine Der Spiegel, l’auteur présumé des coups de feu est un ancien membre des Témoins de Jéhovah, âgé d’une trentaine d’années, et il était armé d’un pistolet.

Passage en force

Il est entré de force dans le bâtiment où se tenait la séance de prière, à laquelle participaient environ 50 personnes, selon le Spiegel.

Les Témoins de Jéhovah se sont dits dans un communiqué « bouleversés » par « l’attaque horrible » contre certains de leurs membres, survenue « après un service religieux ».

Les forces de l’ordre ont indiqué privilégier la piste d’un seul tireur.

Elles « ont été appelées vers 21h15 pour des coups de feu tirés » dans le bâtiment de trois étages utilisé par la communauté, situé dans le quartier de Gross Borstel, a indiqué un porte-parole de la police.

Les forces d’intervention ont « pénétré très rapidement dans l’immeuble et y ont trouvé des morts et des blessés graves », selon ce porte-parole.

Le quotidien Bild a parlé d’un « bain de sang » à l’intérieur des locaux.

À l’intérieur, les agents ont également entendu un coup de feu « provenant de la partie supérieure de l’immeuble » et ont trouvé une autre personne, a poursuivi le porte-parole. Il s’agissait manifestement du tireur.

« Il y a eu environ quatre phases de tirs distinctes », a témoigné une voisine, Lara Bauch, dans le quotidien Bild. « Durant chacune d’entre-elles on a entendu plusieurs coups de feu tirés, espacés de 20 secondes à une minute chacun », a-t-elle dit.

« J’ai continué à regarder à la fenêtre et vu chez les Témoins de Jéhovah une personne courir à toute vitesse du rez-de-chaussée vers le premier étage », a indiqué ce témoin.

Les autorités locales ont déclenché une alerte jeudi soir pour dissuader les habitants de sortir de chez eux. Elle a été levée dans la nuit.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a adressé vendredi ses « pensées » aux victimes de la fusillade et à leurs proches, déplorant dans un tweet « un acte de violence brutal ».

La ministre de l’Intérieur Nancy Faeser a également réagi sur Twitter se disant « bouleversée par le terrible acte de violence perpétré dans une communauté de Témoins de Jéhovah à Hambourg ».

Religion en Allemagne

Fondés au XIXe siècle aux États-Unis, les Témoins de Jéhovah se considèrent comme les héritiers du christianisme primitif et font constamment et uniquement référence à la Bible.

Le statut de l’organisation varie d’un pays à l’autre : ils sont considérés sur le plan juridique au même titre que les « grandes » religions en Autriche et en Allemagne, qui compte un peu plus de 170.000 membres de cette confession, dont 3.800 à Hambourg, selon le site des Témoins.

Le siège de la communauté en Allemagne se situe à Berlin.

En France, nombre de leurs branches locales ont le statut d' »association cultuelle », et ce mouvement rigoriste est régulièrement accusé de dérives sectaires.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.