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France : élèves et enseignants rendent hommage à la professeure tuée dans le sud-ouest du pays


Des fleurs déposées devant le collège-lycée privé catholique Saint-Thomas d'Aquin. (photo AFP)

Une minute de silence à 15 h dans les collèges et lycées : la communauté éducative française, sous le choc, honore la mémoire jeudi d’une professeure d’espagnol poignardée par un élève mercredi dans sa classe, dans le sud-ouest de la France.

Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, venu sur les lieux, a salué « l’exceptionnel dévouement » de cette enseignante de 52 ans du collège-lycée privé catholique Saint-Thomas d’Aquin, qui « passait au moins 80-90% de son temps à faire son travail pour son école, même pendant les vacances », selon son compagnon interrogé par la chaîne de télévision nationale BFMTV.

Le ministre observera la minute de silence à 15 h au collège Combe de Savoie d’Albertville dans l’est de la France, où les vacances d’hiver sont terminées.

À la même heure, le procureur de Bayonne, Jérôme Bourrier, qui a ouvert une enquête pour « assassinat », tiendra une conférence de presse.

« Propos incohérents  » 

L’auteur présumé de l’agression, âgé de 16 ans et « placé en garde à vue », « n’était pas connu des services de police, ni des services de justice », a-t-il précisé jeudi. « Son état permet la garde à vue », a-t-il ajouté, alors que deux sources proches du dossier ont évoqué un jeune homme tenant « des propos incohérents » et aux « troubles psy avérés ». « À ma connaissance, il n’y avait pas de circonstances ou de signalements particuliers », a précisé Pap Ndiaye.

Selon une lycéenne présente mercredi dans la classe, prénommée Inès, l’auteur présumé « s’est approché » de la professeure « et lui a planté un grand couteau dans la poitrine, sans rien dire ». « On ne savait pas comment réagir, il y a un élève qui a ouvert la porte et on est tous partis. Moi, je me suis enfuie, je suis sortie de l’établissement et le père d’une copine est venue me récupérer, je ne me sentais pas en sécurité dans le lycée », a-t-elle ajouté, assurant qu’il « n’y avait jamais eu de problème entre » l’auteur de l’agression « et la professeure en classe ».

Les élèves de la classe concernée ont été pris en charge par une cellule psychologique, tout comme les élèves des deux autres classes de seconde de l’établissement.

La matinée de jeudi doit également être « banalisée » dans l’établissement, a indiqué Pap Ndiaye, qui a souligné que cet établissement privé catholique d’un peu plus de 1.100 élèves était jusqu’ici « calme » et « réputé pour son sérieux et pour la sérénité de son climat scolaire ».

« La Nation est à vos côtés » 

Ce drame a bouleversé la communauté éducative française, un peu plus de deux ans après l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie le 16 octobre 2020 en région parisienne. Celui-ci avait été décapité par un jeune réfugié russe d’origine tchétchène, islamiste radicalisé, qui lui reprochait d’avoir montré des caricatures du prophète Mahomet en classe.

« La Nation est à vos côtés », a déclaré le président Emmanuel Macron aux enseignants sur Twitter, tandis que la cheffe du gouvernement Élisabeth Borne partageait « le choc et la peine de la communauté éducative » du collège-lycée Saint-Thomas d’Aquin. Dans la classe politique, le soutien aux professeurs s’est accompagné de quelques nuances.

Le socialiste Olivier Faure estime qu' »on demande tout à nos enseignants qui doivent faire face à toutes les violences de la société », tandis que le président du parti de la droite traditionnelle française, Eric Ciotti, a appelé à « revoir la graduation des peines des mineurs » et que la dirigeante du principal parti d’extrême droite, Marine Le Pen, a jugé « urgent d’agir pour la sécurité des Français ».

En France, les agressions contre des professeurs sont fréquentes, même si moins d’une dizaine de meurtres sur les quatre dernières décennies ont tout de même été recensées.

En juillet 2014, une institutrice de 34 ans avait été poignardée à mort par la mère d’une élève dans une école d’Albi (sud). En août 1996, alors qu’il se promenait à la feria de Dax (sud-ouest), un professeur d’anglais de 51 ans avait été tué par deux jeunes, dont un de ses élèves recalé à l’examen du baccalauréat.

Un commentaire

  1. Pour les hommages, les marches blanches, les veuves éplorées, les français sont très forts.
    En revancjhe pour faire en sorte que ces actes barbares ne se reproduisent plus, il n’y a plus personne.

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