L’Union européenne a enregistré cette année un niveau record de surfaces brûlées par les feux de forêt, selon un bilan actualisé publié mardi par le système européen d’information sur les feux de forêt (Effis) et le programme européen sur le changement climatique Copernicus.
Plus de 785 000 hectares sont partis en fumée du 1er janvier au 19 novembre, précisent Effis et Copernicus. C’est « plus du double de la moyenne d’un peu plus de 317 000 hectares entre 2006 et 2021 », est-il indiqué. Ces incendies ont entraîné « des émissions totales de carbone pour 2022 estimées à 9 mégatonnes, comparativement à une moyenne de 6,75 mégatonnes en 2003-2021 », est-il ajouté.
Un premier bilan avait été fait par les deux organismes à la fin de l’été, annonçant déjà des niveaux records, avec 662 776 hectares brûlés depuis janvier.
Selon les données satellitaires du service de surveillance de l’atmosphère Copernicus (CAMS) communiquées mardi, les émissions totales de feux de forêt de l’Union européenne et du Royaume-Uni du 1er juin au 31 août 2022 sont estimées à 6,4 mégatonnes de carbone, soit le niveau le plus élevé pour ces mois depuis l’été 2007.
La « durée et l’intensité des vagues de chaleur qui ont frappé l’Europe pendant l’été, combinées aux conditions sèches générales sur le continent en 2022, ont contribué à ces niveaux records » d’incendies, souligne Copernicus.
Le Brésil, lui aussi, particulièrement touché
Ces records sont notamment dus aux importants incendies qui ont touché le sud-ouest de la France et l’Espagne.
Le CAMS confirme ce qu’il avait déjà annoncé en août, à savoir que l’Espagne et la France ont enregistré les émissions de carbone les plus élevées de juin à août au cours des 20 années de l’ensemble de données, qui commence en 2003.
Au 10 décembre, les incendies de forêt et de végétation mondiaux en 2022 avaient généré environ 1 455 mégatonnes d’émissions de carbone, indique le CAMS, signalant que ce chiffre est en baisse depuis plusieurs années « en relation avec les changements d’utilisation des terres et la diminution des feux de savane dans les tropiques ».
L’Amérique du Sud, et plus particulièrement le Brésil, ont été particulièrement touchés. L’État d’Amazonas a ainsi connu les émissions totales d’incendie les plus élevées de juillet à octobre des 20 dernières années, soit un peu plus de 22 mégatonnes. C’est près de 5 mégatonnes de plus que les émissions record précédentes, établies en 2021.