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Disparition d’un Airbus A320 en Asie


Des recherches en mer ont été entreprises hier pour retrouver un avion d’AirAsia qui a disparu entre l’Indonésie et Singapour avec 162 personnes à son bord.

Indonesia Plane

L’inquiétude était visible sur les visages des proches des passagers disparus, hier, à l’aéroport international de Juanda à Surabaya, dans l’est de l’île de Java. (Photo : AP)

Plus d’une douzaine d’heures après la disparition de l’Airbus A320-220 de la compagnie malaisienne à bas coûts AirAsia, aucune trace de l’appareil, qui rencontrait de mauvaises conditions météorologiques peu de temps avant de disparaître des écrans radars, n’a été retrouvée. Les recherches ont été suspendues pour la nuit et reprendront ce matin. Les contrôleurs aériens ont perdu le contact avec l’appareil (vol QZ8501) environ une heure après son décollage de l’aéroport international de Juanda à Surabaya, dans l’est de l’île de Java, à 5 h 20 locales. Peu avant la disparition, les pilotes ont sollicité une «déviation (du plan de vol) en raison de la météo, avant que la communication avec l’avion ne soit perdue pendant qu’il était encore sous le contrôle des Autorités indonésiennes du trafic aérien (ATC)», a ajouté la compagnie. « Nous ne voulons pas faire des spéculations. Nous ne savons pas encore ce qui est arrivé et nous allons donc attendre l’enquête sur l’accident », a déclaré le patron d’AirAsia, Tony Fernandes, devant la presse à son arrivée à Surubaya. « Mes seules pensées vont aux passagers et à mon équipage », avait-il auparavant écrit sur twitter.

À bord de l’appareil se trouvaient 155 Indonésiens, trois Sud-Coréens, un Français, un Britannique, un Malaisien et un Singapourien, a précisé AirAsia. Le Français était le copilote, ont indiqué les autorités indonésiennes, une information confirmée par le ministère français des Affaires étrangères. Selon Gérard Feldzer, expert aérien et ancien pilote, la manœuvre opérée par l’avion au moment de sa disparition pouvait être délicate. « C’est possible qu’il ait manqué de vitesse. Quand on est pas loin du plafond (NDLR : altitude maximale) de l’avion, la marge de manœuvre est très faible, on risque de décrocher », a indiqué Gérard Feldzer. Selon lui, le mauvais temps ne saurait toutefois à lui seul expliquer la disparition de l’avion. L’armée de l’air indonésienne a dépêché deux avions et un hélicoptère pour effectuer des recherches dans une région dans l’est de Java, au sud-est de Pangkalan Bun, dans la province de Kalimantan. Les opérations ont été suspendues hier à la tombée de la nuit : « Nous allons reprendre ce lundi à 7 h ou même plus tôt si la météo est bonne », a déclaré un porte-parole du ministère.

> L’anxiété monte

L’Australie a promis de l’aide pour les enquêtes. Une équipe de deux enquêteurs du BEA français accompagnée de deux conseillers techniques d’Airbus doit s’envoler ce soir pour Djakarta, a fait savoir le BEA. Les États-Unis ont également indiqué hier soir être prêts à intervenir sur place. Concernant les recherches, « nous n’avons pu détecter aucun signe visuel », a déclaré un porte-parole de l’armée de l’air indonésienne, Hadi Cahyanto, ajoutant que des bateaux dépêchés dans cette zone étaient toujours en route. Un avion de transport militaire C130 de Singapour a également été dépêché pour participer aux recherches, tandis que la Malaisie a indiqué avoir engagé des moyens militaires. L’Airbus disparu était exploité par AirAsia Indonésie, une succursale d’AirAsia basée à Kuala Lumpur en Malaisie, qui domine le marché des compagnies à bas coûts dans l’Asie du Sud-Est. À Surabaya, une femme de 45 ans a déclaré avoir six membres de sa famille dans cet avion : « Ils allaient à Singapour pour passer des vacances. Ils ont toujours volé avec AirAsia sans problème. Je suis choquée par la nouvelle et très inquiète à l’idée que l’avion ait pu s’écraser », a-t-elle dit.

L’avion disparu avait fait l’objet d’une maintenance le 16 novembre, a indiqué AirAsia, qui n’a jamais connu d’accident fatal jusqu’ici. 2014 apparaît déjà comme une année noire pour l’aviation malaisienne avec la perte de deux avions de la compagnie nationale Malaysia Airlines. Le 8 mars, le vol MH370 disparaissait peu après son décollage de Kuala Lumpur à destination de Pékin, avec 239 personnes à bord. Sa disparition reste inexpliquée à ce jour. L’appareil se serait abîmé dans le sud de l’océan Indien, à court de carburant. Le 17 juillet, un autre Boeing de Malaysia Airlines, assurant la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, explosait en vol, vraisemblablement abattu par un missile pendant son survol de l’est de l’Ukraine. Il transportait 298 personnes, dont 193 ressortissants néerlandais. L’Indonésie, archipel qui dépend beaucoup du transport aérien pour relier ses 17 000 îles et îlots, affiche quant à elle l’un des pires bilans en Asie en matière de sécurité aérienne. AirAsia, gros client d’Airbus, est la plus grande compagnie low cost d’Asie du Sud-Est. Son patron, Tony Fernandes, avait racheté la compagnie à bout de souffle en 2001 avant d’en faire un leader du secteur.

AFP

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