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Walygator : la roue tourne


Metz – Les deux anciens propriétaires du parc Walygator sont entendus depuis hier par les gendarmes.

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L’Anaconda, vu depuis l’une des nacelles de la grande roue du parc d’attraction, à l’époque où elle se dressait dans le paysage. (Photo : archives Le Républicain Lorrain/Karim Siari)

Au menu de l’interrogatoire pour les frères Le Douarin : des transferts de fonds douteux et un train de vie fastueux.

Une fois la cession du parc Walygator actée en mars 2013, Claude et Didier Le Douarin ont gagné le sud de la France. Ils sont revenus discrètement en Moselle hier matin, convoqués à 9 h par les gendarmes de la section de recherches de Metz. « Après plusieurs mois d’enquête, on a quelques questions à leur poser », confirme sobrement le procureur adjoint, Gilles Bourdier.

Les deux anciens propriétaires du parc d’attraction de Maizières-lès-Metz, qui avaient cumulé en leur temps dix millions d’euros de passif, ont été placés en garde à vue. Un juge d’instruction s’intéresse à différentes manipulations financières opérées au sein de l’empire festif constitué à coup de millions par les deux forains. Au temps de leur splendeur, ils possédaient le parc d’attraction, le Cotton-Club et différentes discothèques en Moselle, le Tiffany, l’Absolute et le Club 1900 notamment.

En épluchant les comptes, après le dépôt de bilan de Walygator en novembre 2012, le mandataire judiciaire avait découvert des transferts de fonds entre les différents établissements. Des opérations assez louches pour alerter l’autorité judiciaire. « On les soupçonne d’avoir géré toutes ces entités juridiques comme si elles n’en représentaient qu’une seule », relate le magistrat du parquet. Les frères Le Douarin auraient, par exemple, pris de l’argent d’un établissement pour combler le trou d’un autre.

> Où est passée la grande roue ?

Un genre de cavalerie financière dont aurait été victime le parc de Maizières-lès-Metz, dépouillé pour acheter des boîtes de nuit. Un « manque d’étanchéité » entre les entités du groupe qui pourrait constituer des faits d’abus de biens sociaux.

Les soupçons portent également sur un enrichissement personnel illicite, « pour une somme d’environ 100 000 euros », confie une source.

On touche ici un autre aspect de l’enquête judiciaire : le train de vie des deux frères. Durant leur période faste, ils affichaient ostensiblement leur réussite. Avec quel argent ? Est-ce que leurs revenus étaient en adéquation avec ces dépenses ?

Les gendarmes de la section de recherches veulent également en savoir plus sur la disparition de certains actifs du parc Walygator. En l’occurrence une grande roue qui aurait été retirée en catimini – pour être vendue ? – durant la période de redressement judiciaire. Aperçu un temps en Belgique, le manège serait localisé aujourd’hui en Normandie.

Cela fait beaucoup. Mais le parquet de Metz se montre pour le moment prudent. « C’est encore le temps des investigations. Il va falloir étudier les réponses apportés avant de se prononcer. Même si, c’est vrai, dans certains aspects de ce dossier, il y a un certain nombre d’éléments troublants ».

Levée pour raison médicale en fin d’après-midi, la garde à vue de Claude et Didier Le Douarin doit reprendre ce matin.

Kevin Grethen (Le Républicain Lorrain)

 

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