Franck Leroy, maire d’Épernay (Marne) et soutien d’Emmanuel Macron, a été élu vendredi président de la Région Grand Est avec 96 voix contre 34 pour l’autre candidat, le RN Laurent Jacobelli, succédant ainsi à Jean Rottner (LR), démissionnaire fin décembre.
Ce centriste qui a fêté ses 60 ans jeudi était le premier vice-président de la région et occupait l’intérim à sa tête depuis le départ de Jean Rottner, parti rejoindre le cabinet de conseil et promoteur immobilier Réalités, une démission qui a suscité une pluie de critiques chez les élus régionaux.
Au total, 169 votants ont pris part au scrutin, qui a compté 38 bulletins nuls et un blanc. Franck Leroy s’affiche comme un opposant déterminé à l’extrême droite, et se pose en défenseur du tissu économique régional. « Je combattrai avec force tous les extrémismes et les dérives populistes qui fragilisent notre démocratie », a-t-il d’ailleurs lancé dans son discours après son élection.
Âgé de 60 ans, il est marié et père de trois enfants. Diplômé en droit et de Sciences Po Paris, il a commencé sa carrière comme adjoint au directeur général des services de l’ancienne région Champagne-Ardenne. En 2000, il devient maire d’Épernay à la suite de Bernard Stasi, dont il était devenu l’adjoint. Membre d’Horizons, la formation de l’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron, Édouard Philippe, il n’a pas renouvelé son adhésion pour « rassurer » certains élus de sa majorité.
Une plainte contre Jean Rottner
Le 20 décembre dernier, Jean Rottner (LR) avait annoncé qu’il quittait la vie publique et se retirait de « l’ensemble de (ses) mandats » en raison « d’impératifs familiaux ». Quelques jours après, il avait annoncé rejoindre le cabinet de conseil et promoteur immobilier Réalités, une annonce qui avait suscité une pluie de critiques chez les élus régionaux. Cotée en Bourse, la société Réalités se présente comme « un groupe de développement territorial », menant des projets immobiliers comme l’extension du stade Bauer à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), avec la Banque des territoires, ou l’aménagement d’un nouveau quartier à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor).
Ce recrutement a provoqué de vives réactions de la part des élus du conseil régional, certains pointant un risque de conflit d’intérêts, d’autres y voyant une atteinte à la ligne politique de la région et à la sincérité du scrutin régional de juin 2021. La presse locale a également révélé que Jean Rottner occupait un poste de consultant d’octobre 2019 à mars 2022, pour un cabinet de chasseurs de tête dont la région Grand Est était également cliente. Une plainte contre X a d’ailleurs été déposée auprès du parquet national financier (PNF) dans ce cadre. Jean Rottner, 55 ans, ex-médecin urgentiste, avait succédé en 2017 à Philippe Richert, lui-même démissionnaire