Premiers duels

En cette année électorale, le 1er-Mai a mobilisé non seulement des milliers de militants, mais aussi des dizaines de responsables politiques. Aussi bien l’OGBL que le LCGB ont accueilli en grand nombre des ministres, députés et candidats. Tous étaient à l’écoute d’une longue série de revendications et de mises en garde. Reste à savoir quels éléments se retrouveront dans les programmes électoraux et, ensuite, dans le prochain accord de coalition.

Il y a douze mois, la fête du Travail avait eu lieu quelques semaines après la tripartite du mois de mars venue acter une modulation de l’index. L’OGBL avait été le seul syndicat à refuser la signature d’un accord défendu par les autres parties assises autour de la table des négociations. Le Premier ministre, Xavier Bettel, avait alors symboliquement choisi son camp en assistant au discours du 1^er-Mai du LCGB. Rebelote lundi sur les bords de la Moselle.

Cette fois, Xavier Bettel a même eu la compagnie de Lydie Polfer. Plus marquant encore était le premier face-à-face en public entre le chef du gouvernement sortant et Luc Frieden, la tête de liste du CSV. Paulette Lenert, la cheffe de file du LSAP, a, elle aussi, décidé de réserver la priorité au syndicat chrétien. Frank Engel, le président chassé du CSV et tête de liste du nouveau parti Fokus, était également présent au 1^er-Mai du LCGB.

Du côté de l’OGBL, seul le ministre socialiste du Travail, Georges Engel, a assisté au discours de Nora Back. Plusieurs autres élus du LSAP, de déi gréng et de déi Lénk étaient présents au premier rang. Pas de trace toutefois du DP, du moins en ouverture de la fête du 1^er-Mai du premier syndicat du pays. Mauvaise conscience ?

Il ne faut certainement pas aller chercher trop loin, mais l’OGBL a bien été conforté dans son choix de ne pas signer l’accord tripartite de mars 2022. Les tripartites de septembre 2022 et mars 2023 ont permis de recréer le front syndical commun, avec à la clé d’importantes mesures d’aide pour les ménages, sans nouvelle manipulation de l’index.

Au-delà des premiers duels à distance entre têtes de liste, l’enseignement à retenir de ce 1^er-Mai est que le modèle social luxembourgeois doit être maintenu à tout prix.