Et la lumière fut

Ruée sur les réchauds à gaz pour le camping, recherche désespérée de générateurs, achat de kilos de bougies… c’est la guerre en France? Non, pas encore. Chez nos voisins, l’annonce de possibles coupures d’électricité cet hiver a mis les nerfs de certains à rude épreuve. La petite musique jouée aussi sur les chaînes d’information continue et les discours des adversaires politiques au président Macron ont encore augmenté le désarroi de beaucoup d’habitants qui courent maintenant de magasin en magasin. Comme s’ils préparaient la fin prochaine de l’ère électrique. L’État français semble aujourd’hui incapable de calmer cette hystérie.

Depuis cet automne, le Réseau de transport d’électricité français (RTE) appelle les habitants à la vigilance pour ne pas provoquer de pics de consommation et un possible black-out dans le pays. La faute notamment aux centrales nucléaires déconnectées du réseau à cause des fameuses corrosions par contrainte. Ces dernières peuvent provoquer des fissures sur des systèmes de sécurité des réacteurs. Cette tuyauterie est actuellement en train d’être changée (comme à Cattenom), mais en attendant il y a moins d’électricité produite. La situation est compliquée… mais pas désespérée, n’en déplaise aux adeptes improvisés du survivalisme.

RTE a prévu trois scénarios. Dans le premier, il ne se passe rien. Le jus n’est pas coupé grâce au plan de sobriété appliqué par les Français et à la reconnexion de quelques réacteurs après travaux. Dans le second, six alertes pourraient être lancées à la population après janvier en cas de surconsommation. Une baisse de l’utilisation de la fée électricité permettrait de franchir ces alertes. Le troisième scénario, le pire, prévoit jusqu’à 28 alertes avec des délestages. Ici, «délestages» sont synonymes de coupures en sachant que 40 % des foyers français ne seront pas concernés. Le courant pourra être coupé deux heures entre 8 h et 13 h et entre 18 h et 20 h. Les clients seront prévenus à l’avance et ces coupures toucheront à chaque fois seulement 4 millions de personnes par rotation… histoire que ce ne soient pas toujours les mêmes qui allument leur bougie. On le voit, le risque existe… mais cela nécessite-t-il de se ruer sur des réchauds de camping à gaz pour survivre à cette épreuve? Pas sûr…