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Derrière le rideau de fer

L’explosion qui a eu lieu dimanche, en fin de journée, dans un café de Saint-Pétersbourg a dû retentir jusqu’au Kremlin. Un blogueur militaire russe influent était présent pour un évènement dans cet établissement. Ce militant propagandiste 2.0 a reçu un cadeau venant de la part d’une jeune femme : une sculpture représentant un buste. Il a été ravi de recevoir ce cadeau. Malheureusement, il a explosé quelques instants plus tard, le tuant sur le coup. La détonation a aussi fait voler en éclats les baies vitrées du café et a blessé plus d’une vingtaine de personnes. La jeune femme qui avait offert le fameux cadeau a disparu dans la nature et restait activement recherchée par la police. Personne ne sait qui a décidé d’éliminer cet influenceur très populaire acquis à la cause de Moscou. Mais cette action interroge…

Les services ukrainiens auraient-ils suffisamment de ressources pour organiser ce type d’opération complexe ? Que se passe-t-il vraiment en Russie ? Tout va bien selon les autorités et tout le monde semble ravi de l’«opération spéciale» en Ukraine, malgré les revers sur le terrain, malgré la mobilisation partielle, malgré les cercueils qui reviennent du champ de bataille. Un autre personnage influent avait été tué non loin de la capitale russe il y a peu, c’était la fille d’un idéologue proche du pouvoir russe. Elle s’appelait Daria Douguina, les faits s’étaient déroulés en août dernier. En Biélorussie, pays qui est aux premières loges de la guerre, des groupes de «résistants» avaient réussi à faire sauter un avion russe de surveillance et de commandement sur un aérodrome fin février.

D’autres agissent depuis le début des hostilités et sabotent le réseau ferré pour entraver dans ce pays satellite de la Russie la logistique de l’armée de Poutine. Que se passe-t-il derrière le rideau de fer qui s’est à nouveau abattu à l’est de nos frontières ? Rien, tout va bien, semble indiquer le Kremlin. La population est derrière l’opération spéciale et ceux qui veulent aller plus loin en posant des questions sont arrêtés. C’est le cas d’un journaliste américain du Wall Street Journal désormais otage-prisonnier du régime depuis jeudi. Plus la guerre dure, plus la Russie s’enfonce.

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