Choc thermique

Une «folie». Le ministre italien des Transports, Matteo Salvini, n’est pas le seul à dénoncer l’adoption par les eurodéputés de la fin des ventes de voitures neuves à moteur thermique en 2035. Au Luxembourg, l’ADR s’est fendu d’un communiqué tout aussi cinglant. Le parti d’opposition dénonce une «chicane idéologique» venant mettre en péril le «droit à la libre mobilité».

Les deux eurodéputés du CSV ont été les seuls Luxembourgeois à s’opposer à l’interdiction de la vente de voitures à moteur thermique. Christophe Hansen s’est vanté sur Twitter : «Le Parlement européen a voté aujourd’hui contre le moteur thermique. Moi non». S’en est ensuivie une passe d’armes avec, notamment, la députée déi gréng Stéphanie Empain. Au centre du débat : les avantages et désavantages de la mobilité électrique.

Tandis que Christophe Hansen maintient que des alternatives comme l’hydrogène ou les e-carburants ne doivent pas être écartées d’office, l’élue verte présente des chiffres de la plateforme de technologie VDE qui démontrent que ces alternatives à l’électrique sont peu efficaces. Une éolienne serait ainsi capable de produire de l’énergie pour 1 600 voitures électrifiées, contre 600 pour les véhicules utilisant de l’hydrogène et 250 pour les voitures roulant à l’e-carburant.

«On fait fausse route en misant tout sur l’électrique au vu, surtout, des différents besoins qui vont persister», souligne aujourd’hui dans nos colonnes Philippe Mersch, le président de la Fédération des distributeurs automobiles et de la mobilité. L’Autofestival 2023 n’aurait pas donné lieu à un «véritable boom de l’électrique». Le patron des concessionnaires ne cache cependant pas les avantages des voitures électriques. Le frein principal resterait le prix élevé.

Que faut-il en conclure ? Loin de toute idéologie, le débat sur la mobilité de demain doit rester ouvert. À ce stade, les voitures électriques sont la meilleure solution pour rouler plus durablement. D’autres technologies, encore moins développées, doivent, elles aussi, obtenir une chance de percer. Mais le choc thermique provoqué par l’UE est bien nécessaire pour secouer ceux qui pensent que seule une voiture roulant à l’essence ou au diesel représente l’avenir.