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Au boulot

Les affichettes sur les vitres de certains commerces ou certains restaurants sont toujours là. De véritables avis de recherche. Sur les petites feuilles, bien mises en évidence, il est indiqué que le patron recherche des employés. Une cause perdue d’avance? Si certaines de ces affichettes commencent à jaunir avec le temps, pour d’autres, le scotch qui les maintient à bonne vue de tous commence même à s’incruster dans le verre.

Le monde postcovid a pris une drôle de tournure dans certaines branches. Les employés semblent s’être fait la malle. Et il n’y a pas que dans les métiers de bouche ou certaines boutiques que cette «grande disparition» a eu lieu. Ce sont quasiment tous les secteurs économiques qui sont concernés par ce changement de paradigme. Le travail, oui, mais comme je l’entends et pas pour n’importe quel prix, n’importe quelle condition.

Le Grand-Duché a retrouvé aujourd’hui un niveau d’emploi d’avant-crise, mais il reste encore de si nombreux postes à pourvoir. La crise née de la guerre en Ukraine risque bien de changer brièvement la donne l’année prochaine. Mais la problématique restera la même pour les employeurs : l’attractivité ne se résume plus au salaire ou aux avantages de l’ancien monde. Conditions de travail, possibilité de bosser depuis la maison quelques jours par semaine, souplesse dans les horaires… de nouvelles demandes apparaissent. Et sommes-nous vraiment obligés de faire quarante heures de travail par semaine? Les entreprises cherchent aujourd’hui des pistes pour attirer les salariés. Le gouvernement planche aussi sur le sujet : il s’agit de soutenir l’économie du pays en attirant les talents et en ne les faisant pas fuir. Plus de congés? Moins d’heures de travail? Quel chemin prendre? Le débat est ouvert et devra se concrétiser.

Le temps presse, car après la «grande disparition», il y aura aussi peut-être la «grande démission» qu’ont connue les États-Unis. L’envie de quitter son emploi avait contaminé toutes les strates de l’économie de ce pays. Selon un sondage publié cet été, un quart des salariés luxembourgeois seraient prêts à démissionner de leur job pour changer de vie. Ils ne l’ont pas encore fait. Il est donc toujours temps d’agir.

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