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À feu doux

Mois après mois, saison après saison, record après record. Notre climat est devenu fou et nous sommes aux premières loges. MeteoLux a annoncé, mercredi, que la température moyenne pour un mois d’octobre n’avait jamais été aussi élevée au Luxembourg depuis le début des relevés au Findel en 1947 : 12,8 °C, soit une température supérieure de 2,9 °C par rapport à la normale climatique calculée entre les années 1991 et 2020 (9,9 °C).

Les chiffres donnent le tournis. Après un été caniculaire et sec, voici que l’automne nous réserve aussi des petites surprises. Nous avons bien sûr déjà connu des mois de septembre chauds et agréables. C’est le fameux été indien.

Mais de là à ce qu’il s’étende jusqu’à la fin du mois d’octobre, c’est à peine croyable ! Et ce n’est pas terminé. Après un week-end de saison avec de la pluie et des températures légèrement en dessous de 10 °C, le mercure regrimpera la semaine prochaine sur le pays pour flirter à nouveau avec les 20 °C dès mardi. Tout va bien.

Le débat climatique a été complètement vampirisé par la guerre en Ukraine. Et c’est totalement normal. Aujourd’hui, il faut faire des économies d’énergie non pas pour économiser les rejets de CO2 afin de limiter le réchauffement de la planète, mais pour économiser une ressource devenue très chère.

Il faut se lancer dans des nouveaux projets de construction de panneaux photovoltaïques ou d’éoliennes non pas pour réduire l’impact carbone du pays, mais pour être un peu plus indépendant énergétiquement et éviter une coupure générale. L’urgence semble faire réagir au quart de tour nos sociétés. Enfin, pas toutes les urgences.

Dès que le danger se trouve en face de nous, nous sommes prêts à changer, à modifier nos habitudes et à accepter de nombreuses contraintes. Le danger du réchauffement climatique, lui, paraît tellement lointain, improbable. Et cela malgré les avertissements des scientifiques et les hurlements des militants.

On parle de 2050, 2080, 2100, de hausses de températures moyennes de quelques degrés par rapport à maintenant. Et nous regardons ailleurs, nous réagissons mollement. C’est humain… mais cela causera peut-être notre perte.

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