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Portugal : le Premier ministre face à une motion de censure


Le Premier ministre portugais de droite modérée Luis Montenegro, soupçonné de conflits d’intérêts dans l’exercice de ses fonctions, fait face mercredi après-midi à une motion de censure qu’il devrait surmonter, faute d’avoir le soutien du principal parti de l’opposition.

Le Parlement commencera à débattre, à 15h, cette motion de censure qui a peu de chances d’aboutir dans la mesure où Pedro Nuno Santos, le secrétaire général de l’opposition socialiste, a déjà indiqué qu’il ne la voterait pas.

Le débat a été programmé le plus rapidement possible afin de ne pas « prolonger une situation d’instabilité dans le temps », a expliqué mardi le président de l’Assemblée José Pedro Aguiar-Branco.

C’est la deuxième motion de censure visant l’exécutif de M. Montenegro, arrivé au pouvoir après les élections anticipées il y a un an qui ont vu le pays basculer à droite mais sans majorité absolue.

La motion de censure a été déposée dimanche par le Parti communiste (PCP) après la polémique visant M. Montenegro sur un conflit d’intérêts présumé concernant une entreprise de prestation de services détenue par sa femme et ses enfants, ayant des contrats avec plusieurs sociétés privées.

Parmi elles figure Solverde, un groupe d’hôtels et de casinos dont les affaires sont soumises à des concessions accordées par l’Etat.

D’autres révélations sont depuis sorties dans la presse portugaise pointant notamment des illégalités dans l’acquisition d’un appartement.

Face à ces révélations, le chef du gouvernement, qui continue d’affirmer n’avoir commis aucune irrégularité, a saisi l’Autorité pour la transparence de la vie politique afin de lui demander de vérifier la conformité de ses déclarations de patrimoine.

M. Montenegro, qui s’est entretenu mardi soir avec le chef de l’Etat Marcelo Rebelo de Sousa, avait déjà fait une déclaration samedi où il a annoncé que l’entreprise familiale serait désormais détenue et dirigée par ses enfants. Il s’est dit prêt en outre à demander la confiance au Parlement.

L’opposition continue toutefois de lui réclamer des clarifications.

Bien que le Parti socialiste ne vote pas la motion de censure des communistes, qui accuse le gouvernement de jeter « le discrédit sur la vie politique » en raison notamment d’une « promiscuité entre pouvoir politique et pouvoir économique », a déjà annocé qu’il demanderait la création d’une commission d’enquête parlementaire.