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Nora Back : «Aucun engagement de la part du ministre»


Les syndicats OGBL et LCGB sont sortis fort déçus de la réunion du Comité permanent du travail et de l’emploi (CPTE), jurant qu’ils n’étaient pas prêts à y retourner. En cause, les conventions collectives.

Dans un courrier adressé la semaine dernière au ministre du Travail, Georges Mischo, le front syndical OGBL-LCGB avait prévenu qu’il attendait un «engagement ferme» pour garantir le droit de signature et de négociation de conventions collectives des syndicats ayant la représentativité nationale et s’engager aussi «pour que le contenu des conventions collectives ne soit pas restreint».

Rien de tel ne s’est passé mardi matin, lors de la réunion du Comité permanent du travail et de l’emploi, alors qu’il s’agissait d’un préalable pour le retour des syndicats après avoir claqué la porte lors de la dernière réunion du CPTE, en octobre dernier. Depuis, il y a eu beaucoup de discussions sur le sujet, y compris à la chambre des députés où une motion avait été adoptée à l’unanimité le 25 janvier dernier. Elle invitait le gouvernement à «continuer à reconnaître le rôle exclusif des syndicats justifiant de représentativité nationale générale ou de la représentativité sectorielle dans la négociation et la signature de conventions collectives de travail».

Mardi, à l’issue de la réunion, la présidente de l’OGBL, Nora Back, nous confiait que le ministre avait tout bonnement «ignoré» la requête des syndicats. «Nous avons déclaré en guise d’introduction à la réunion que ce n’était pas une manière de fonctionner», explique Nora Back.  Avant d’aborder tout autre sujet, les syndicats OGBL et LCGB avaient exigé de ficeler, d’abord, le dossier des conventions collectives, «mais il n’a pas répondu», poursuit-elle.

Pour autant, les syndicats n’ont pas quitté la réunion. «Nous ne voulions pas pratiquer la politique de la chaise vide, car le sujet abordé était trop important puisqu’il s’agissait du travail handicapé au Luxembourg», précise la présidente. «Donc on est resté, on a écouté, le ministre nous a demandé de prendre position sur les sujets abordés, mais nous nous sommes contentés d’écouter, sans négocier quoi que ce soit avant que l’autre grand sujet soit entamé.» À la fin de la réunion, il a laissé vaguement comprendre aux syndicats que le sujet des conventions collectives serait abordé au sein du CPTE ou «ailleurs» pour essayer de trouver des solutions.

Rien n’est donc acquis en ce qui concerne cette question délicate. «Nous n’avons rien de concret, donc nous devons prêter une oreille attentive à ce que le gouvernement déclare dans les interviews», se lamente Nora Back. Le front syndical veut un engagement écrit noir sur blanc. Même si les syndicats sont quasi assurés de conserver l’exclusivité sur les conventions collectives, et encore sans réelle certitude, ils craignent que les conventions soient vidées des substances essentielles, comme le temps de travail, pour ne citer que cet exemple. «Luc Frieden a beau dire que l’exclusivité est garantie, il ajoute aussi dans son discours que le contenu des conventions devra être discuté et c’est tout le problème», déclare encore Nora Back.

Le front syndical repense sa position

En écoutant Georges Mischo au micro de RTL, mardi à l’issue du CPTE, elle n’a pas été rassurée. Le ministre a rappelé les positions du gouvernement qui souhaite encore discuter du contenu des conventions collectives. «Après la réunion, on s’est dit qu’il fallait qu’on repense notre position en général par rapport au CPTE», dit-elle encore. Les syndicats ne sont pas chauds pour y retourner dans ces conditions. S’il n’y a rien de nouveau, leur présence autour de la table n’est pas garantie.

Mercredi, invité à s’exprimer sur les ondes de RTL radio, le président du LCGB, Patrick Dury, a déclaré que les syndicats «avaient besoin d’une solution au plus gros problème que le gouvernement ait déclenché, celui des conventions collectives». Il ajoutait que «les seuls qui s’accrochent encore au modèle social luxembourgeois, qui s’accrochent à la paix sociale, sont les syndicats luxembourgeois. Le gouvernement a abandonné ce modèle», a déclaré Patrick Dury.

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