Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Un accord financier a été conclu entre le Grand-Duché et la Banque européenne d’investissement. Il permettra de contracter un prêt de 9 millions d’euros pour financer la renaturation de l’Alzette.
La protection de la biodiversité est un sujet dont s’emparent de plus en plus les pouvoirs publics. Après de nombreuses années de bétonisation, la tendance est maintenant à la revitalisation des milieux naturels. Le nouvel accord financier conclu entre le Luxembourg et la Banque européenne d’investissement est une nouvelle étape dans cette priorité que le Grand-Duché souhaite redonner à la nature.
Conclu ce jeudi 30 mars entre Yuriko Backes, ministre des Finances, Joëlle Welfring, ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, et Kris Peeters, vice-président de la BEI, celui-ci prévoit l’octroi d’un prêt de 9 millions d’euros de la part de la BEI. Cet argent servira à financer des travaux de renaturation de l’Alzette à Steinsel et de son affluent, la Pétrusse, à Luxembourg. Le projet, piloté par le ministère de l’Environnement, fait partie d’un programme plus vaste visant à long terme à renaturer le réseau hydrographique de l’Alzette, de la ville de Luxembourg jusqu’à celle de Mersch.
Les castors déjà de retour
«Je suis fière de pouvoir ajouter aujourd’hui cet accord à notre portefeuille de coopérations fructueuses avec la BEI, a commenté Yuriko Backes. Le soutien financier des autorités gouvernementales et locales ainsi que de la communauté multilatérale est essentiel pour promouvoir les investissements nécessaires à la protection de l’environnement. » Avec ce projet, les cours d’eau qui sont actuellement fortement urbanisés, retrouveront un parcours plus naturel tandis que les berges seront aménagées afin de créer des habitats pour la faune et la flore. La plantation d’une ripisylve et la succession de végétaux sur les berges permettront également la création d’un corridor écologique. Ces efforts semblent payer puisqu’on observe le retour de certaines espèces, comme le castor, sur les sections déjà renaturées.
L’écoulement de l’eau sera ainsi plus naturel et sa vitesse ralentie limitant le risque de débordement et améliorant la protection contre les inondations dans la capitale et en aval de la ville. Le projet permettra également de reconnecter la Pétrusse et l’Alzette avec l’aménagement d’une pente plus douce à leur confluence et d’une passerelle à poissons. « Ce projet est un parfait exemple de mesure pour faire face aux effets du changement climatique, a noté Joëlle Welfring. Une renaturation favorise également la biodiversité en recréant une connectivité écologique tout en améliorant de façon naturelle la qualité de l’eau. »
Le projet s’inscrit dans le cadre du «Mécanisme de financement du capital naturel» du programme LIFE de l’Union européenne. Cet instrument soutient des projets dédiés à la biodiversité et/ou à l’adaptation au changement climatique basée sur la nature. Il a ainsi déjà permis de financer avec succès plusieurs programmes de renaturation de rivières dans différents pays de l’Union européenne. Le projet luxembourgeois est le dernier à avoir été sélectionné.
