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Viol en réunion à Frisange : l’ADN incrimine deux prévenus


Quatre jeunes hommes sont suspectés d’avoir participé au viol d’une jeune fille mineure. (photo : archives lq/julien garroy)

Les résultats des expertises ADN sont formels, pourtant Angelo et Daniel affirment ne pas avoir violé Maria*. Luc, quant à lui, tente à présent de minimiser sa participation.

Maria a 15 ans en juin 2016. En fugue, elle cherche un endroit où passer la nuit. Son ami Dylan, en fugue également, l’entraîne à une fête donnée par Angelo à Frisange. Là, ils croisent des jeunes marginaux vivant dans la rue ou en fugue comme eux du centre socio-éducatif de Dreiborn. Après quelques verres, l’adolescente s’effondre en état de coma éthylique.

Trois jeunes hommes sont suspectés d’avoir profité de cette situation pour la violer et commettre des attentats à la pudeur. L’un d’entre eux a filmé les faits avec son smartphone et a montré les images à sa victime et à ses camarades dans les heures qui ont suivi. Un quatrième jeune homme, Tiago est suspecté d’avoir eu un rapport sexuel avec une jeune fille de 13 ans durant cette même soirée.

Des prévenus aux vies chaotiques

Angelo et Luc se rejettent l’initiative des faits depuis mardi face à la 12e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Daniel a raconté à l’expert psychiatre qui a rencontré les quatre prévenus, que tout en les filmant, Angelo lui aurait demandé de commettre divers actes sexuels sur la jeune victime. Il se serait limité à des attouchements. Contrairement à Tiago, il ne prétend pas avoir perdu la mémoire. Cependant, des analyses ADN tendent à prouver qu’il aurait bien pénétré Maria avec son pénis.

À l’expert, Luc a, quant à lui, raconté que Daniel et Angelo voulaient faire «des bêtises»  avec Maria. Il y aurait participé «pour avoir la paix» après avoir bu deux grands verres de whisky. «Luc m’a dit que Maria n’était pas tout à fait consciente, pas tout à fait endormie non plus», indique l’expert psychiatre qui détaille les vies chaotiques des prévenus, marquées par les fugues, l’alcool et diverses substances illicites. Tous les quatre sont, selon lui, admissibles à une sanction pénale et ne présentaient pas d’altération du discernement au moment des faits.

«Je n’ai pas touché Maria»

«Angelo a reconnu ne pas aimer Luc», rapporte l’expert. «Il limite son intervention au fait d’avoir filmé les faits.» Selon lui, «Angelo a une forte tendance à se déresponsabiliser» et «évoque des injustices» auxquelles il aurait toujours dû faire face. Comme le fait de ne pas avoir été cru après avoir dénoncé les abus sexuels dont il a été victime dans un foyer ou d’avoir été abandonné par ses parents. Enfin, le jeune homme de 26 ans, aurait une personnalité dyssociale.

Maria a peu ou prou le même parcours que les quatre jeunes hommes, ballottée de foyers au centre socio-éducatif de Dreiborn entre autres. Et des fugues. «Son immaturité ne lui a pas permis de réaliser immédiatement la gravité des faits», explique un psychologue. «Elle avait peur de ne plus pouvoir sortir le week-end et n’accuse personne, puisqu’elle ne se souvient de rien.»

Les prévenus campent sur leur position

À nouveau appelés à la barre les uns après les autres, les quatre prévenus campent sur leurs positions, sauf Luc qui prétend ne pas être parvenu à pénétrer Maria avec son sexe. Le président de la chambre criminelle n’hésite pas à les mettre face à leurs contradictions. «Je n’ai pas touché Maria», se défend Angelo. «Un témoin, deux de vos coprévenus et les résultats de l’expertise ADN attestent du contraire», lance le juge. «Il ressort du dossier que les filles étaient invitées à la fête que vous avez organisée dans le but d’avoir des rapports sexuels.»

À Daniel qui dit ne pas avoir pénétré la jeune victime avec son pénis, le président fait également remarquer que «l’expertise ADN dit le contraire». Tiago ne se mouille pas et est toujours amnésique. Quant à Luc, il revient sur sa version des faits. «J’ai juste essayé et ça n’a pas marché», tente-t-il timidement à la barre, face à un président qui ne comprend pas ce revirement de dernière minute et aimerait savoir «d’où lui est venue cette idée?».

Les avocats des quatre prévenus pourront motiver ces choix de défense, ce matin, dans leurs plaidoiries.

*Le prénom a été modifié

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