Une sacrée fin d’année pour les vignerons !

Les évènements dans la capitale se succèdent : le week-end prochain, 46 domaines seront présents à la Fête des vins et crémants (au Glacis) et le suivant, ils seront presque autant à Expogast (à Luxexpo).

On pourrait croire qu’à l’automne, les vignerons se tournent les pouces puisque les vendanges sont terminées. Certes, il n’y a plus de raisins dans les vignes et tous les vins sont désormais en cuve ou en barrique. Le volume de travail propre à la vinification a, c’est vrai, baissé d’un cran. Mais il faut toujours contrôler quotidiennement les fermentations, au cas où. On ne sait jamais, ce n’est pas le moment de perdre le fruit d’une année de travail. En préparation des commandes qui s’annoncent, il faut embouteiller, préparer et organiser les livraisons… il y a toujours quelque chose à faire!

Dans les vignes, les saisonniers ne sont plus là, mais les ceps ne sont pas délaissés pour autant. Les feuilles jaune-orangé sont pratiquement toutes tombées, ce qui signifie que l’époque de la dormance est arrivée. Les racines ont puisé une dernière fois l’énergie nécessaire pour relancer leur croissance dès que le printemps reviendra, avant de se reposer. On peut donc déjà commencer à tailler la vigne, même s’il n’y a aucune urgence en la matière.

Théoriquement, il vaudrait mieux couper les branches le plus tard possible mais, en pratique, ce n’est pas toujours possible. Parfois, les vignerons profitent même de la présence de vendangeurs expérimentés pour les garder quelques semaines supplémentaires après la récolte pour effectuer ce travail. La taille est donc déjà achevée dans quelques parcelles. Le plus souvent, ce travail s’étale sur plusieurs mois et sera réalisé par le vigneron et ses salariés à l’année. Puisque, pour une fois, rien ne presse vraiment, autant choisir les beaux jours pour jouer du sécateur. Pas la peine de sortir les bottes et les vêtements de pluie.

Mais les grands travaux de l’automne se déroulent en général en dehors du domaine. En ce moment, les vignerons se préparent surtout à vendre beaucoup de vin. Alors que les fêtes de fin d’année commencent à poindre le bout de leur nez, les fêtes et les salons vont se succéder à un rythme effréné. Les mois de novembre et de décembre sont ceux où les chiffres d’affaires sont les plus élevés. Les habitudes changent, parfois, mais pas celle-là!

Quelques domaines ont déjà lancé des portes ouvertes ce week-end (Keyser-Kohll by Kohll-Reuland à Ehnen, Fränk Beck à Greiveldange…), mais la plupart se réservent pour les deux grands rendez-vous qui vont s’enchaîner au cours des deux week-ends prochains : la Fête des vins et crémants qui se tiendra du vendredi 18 au dimanche 20 novembre, puis le gros barnum d’Expogast qui ne revient que tous les 4 ans, du samedi 26 au mercredi 30 novembre.

Comme lors d’une dernière édition très réussie, la Fête des vins et crémants se tiendra dans la grande tente installée au Glacis qui accueille actuellement la Luxembourg Art Week. Il y a de l’espace, elle est chauffée et une petite restauration salée et sucrée sera disponible sur place. Pratiquement toute la Moselle en sera puisque 46 vignerons tiendront un stand. Armé d’un verre de dégustation distribué à l’entrée, il n’y aura donc pas de meilleure occasion pour venir découvrir l’ensemble de la production des vignerons du pays, tant les grands classiques (crémant, riesling, pinot gris, pinot blanc, auxerrois, pinot noir…) que les propositions plus inhabituelles (vin nature, vin orange, vins vinifiés en œuf béton ou grès…). La Moselle ose de plus en plus sortir des sentiers battus et c’est tant mieux : il y a toujours de nouvelles propositions à dénicher!

Pour la première fois, la fête accueillera également l’association PlacoMusoLux, qui réunit les collectionneurs de capsules posées sur les bouchons des vins effervescents. Ils viendront présenter une passion partagée par un grand nombre de personnes tout autour du globe.

Le week-end suivant, ce sera au tour d’Expogast d’attirer les foules pour cinq journées qui s’annoncent passionnantes. Lors de la dernière édition, en 2018 (le salon a eu la chance de passer entre le covid), 45 000 visiteurs s’étaient rendus à Luxexpo. Le salon de la gastronomie et des arts de la table est un évènement spectaculaire où l’on peut observer les 75 brigades (400 cuisiniers en tout) travailler en cuisine pour la Culinary World Cup, la toujours très spectaculaire installation de La Provençale, ou les artistes bluffants qui sculptent avec talent les fruits et les légumes, pour ne citer qu’eux.

Ce cadre où la gastronomie et la bonne chère sont reines convient évidemment à merveille aux vignerons luxembourgeois, car une bonne table sans bon vin n’est rien de plus qu’un tableau incomplet. Cette année, ils seront 40 dans le hall 8 et ils attendent déjà tous ce rendez-vous avec une certaine impatience. C’est par exemple grâce à un cuisinier danois qui avait découvert ses vins à son stand que Guy Krier (domaine Krier-Welbes, à Ellange-Gare) exporte désormais plusieurs références (dont les plus qualitatives) dans ce pays.

Le lundi 28 novembre, le hall des vignerons luxembourgeois sera également le théâtre du concours du meilleur sommelier du Luxembourg. La dernière édition avait eu lieu en 2018, Yohan Nguyen avait remporté l’épreuve et depuis, l’Association luxembourgeoise des sommeliers avait été contrainte de mettre le concours sous cloche. Huit candidats se sont inscrits, certains venant de très belles maisons (Ma Langue Sourit, La Cristallerie…). Ils s’affronteront autour d’un questionnaire à choix multiples corsé avant que les trois meilleurs se confronteront lors d’une épreuve pratique ouverte au public.