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UEL : un baromètre de l’emploi pour documenter les difficultés de recrutement


Les candidats à l'emploi ont souvent le choix entre plusieurs offres. (Photo : archives LQ/Isabella Finzi)

L’organisation patronale a publié un baromètre de l’emploi, dont les conclusions font état d’une pénurie de main-d’œuvre et d’un cadre fiscal à ajuster.

Le bilan chiffré de l’Union des entreprises luxembourgeoises est sans appel : en 2023, 55 % des entreprises considèrent le manque de main-d’œuvre qualifiée comme le principal obstacle pour leur développement économique.

Loin d’être un pourcentage au doigt mouillé, le chiffre s’appuie sur une étude, pilotée par l’UEL et la Federation for Recruitment, Search & Selection, dont l’intention était d’objectiver la situation du marché de l’emploi sous la perspective des cabinets de recrutement.

Sous la forme d’un baromètre, l’organisation patronale tire des résultats amers, notamment sur la pénurie de main-d’œuvre et la présence d’un cadre fiscal jugé contraignant, auxquelles elle tente d’apporter des éléments de compréhension et de réponse.

Ainsi, les données de ce premier baromètre de l’emploi serviront à alimenter l’UEL sur les potentielles adaptations à soumettre au gouvernement, notamment en vue des prochaines élections législatives.

Un besoin de recrutement de 300 000 travailleurs d’ici 2030

Pour expliquer une telle situation, l’UEL a mis en avant plusieurs facteurs, à la fois structurels et économiques, à l’instar de l’inflation du nombre de jours de congé ou du coût du logement et de la mobilité pour les demandeurs d’emploi. Les aspects démographiques liés, par exemple, aux départs en retraite ou l’accroissement de la population ont également été mis sur la table.

L’ensemble de ces éléments combinés génère des besoins humains urgents : «Selon la Chambre des métiers, le Luxembourg devrait trouver environ 1 700 travailleurs qualifiés dans les douze prochains mois pour rattraper la demande des clients», informe le baromètre, qui note également un besoin de recrutement s’élevant à 300 000 personnes à l’horizon 2030.

L’étude a permis de montrer qu’en termes d’attractivité pour un poste, le salaire reste le premier critère mais… que la flexibilité ou la qualité de vie (télétravail, localisation, bureaux satellites…) vient en deuxième place tout de suite après, avec un score très proche de la première marche du podium.

Des candidats en position de force

L’offre de perspectives d’évolution se classe en troisième position, suivie de la culture d’entreprise. Avec deux tiers des cabinets de recrutements qui ont déjà collaboré avec l’Adem, de nombreux efforts ont déjà été entrepris.

Selon le baromètre, le marché est actuellement axé sur les candidats. Au total, 91% des candidats ont trop d’opportunités d’emplois à choisir! La première raison pour laquelle une mission de recrutement n’est pas remplie est que les candidats ont plusieurs offres en même temps. La deuxième raison est que les attentes des candidats en termes de salaires sont supérieures à celles que les entreprises peuvent se permettre.

Actuellement, environ un tiers des missions de recrutement n’est pas rempli, affirme l’étude de l’UEL. Cette tension sur les recrutements concerne tous les secteurs d’activité. L’UEL espère encore des réformes sur la fiscalité afin de bénéficier d’un cadre attractif pour «rester compétitif sur le marché des talents».

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