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Trafic de stupéfiants à Differdange : une riveraine dénonce le dealer


La 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement a eu deux affaires de stupéfiants à juger lundi. (Photo : archives lq)

Un père de famille dit être tombé dans le trafic de drogue pour subvenir aux besoins de sa famille en difficulté. Déjà condamné par le passé, il risque de la prison ferme.

Je suis coupable», reconnaît Djubairo, 52 ans, à la barre de la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Une habitante de Differdange a dénoncé un dealer, qui sévissait aux abords de la place des Alliés, à la police locale. Les ventes avaient lieu, selon l’habitante, tous les jours entre 16 h 30 et 17 h 30. Le dealer présumé travaillait à bord d’une Volkswagen.

Le 15 mai 2022, les policiers ont décidé de l’attendre. La voiture est apparue à l’heure dite et s’est dirigée vers la rue Batty-Weber. Thierry, un consommateur régulier, qui l’y attendait, est monté à son bord. La voiture a redémarré pour le déposer en haut de l’avenue d’Oberkorn, où des policiers en civil l’ont cueilli. Thierry a reconnu avoir acheté une boule d’héroïne au père de famille qui conduisait la voiture.

Le véhicule a été intercepté par une autre patrouille dans la rue Emile-Mark et les policiers ont trouvé à son bord 43 boules d’héroïne et de cocaïne, deux smartphones et 235 euros. Thierry n’était pas le seul client du prévenu, comme une analyse des téléphones l’a démontré. Même si, comme il l’a précisé au juge, le prévenu n’avait pas toujours le temps de fournir ses clients en raison de son travail.

«Taper dans le portefeuille n’est pas la bonne solution»

Le prévenu aurait recommencé à vendre de la drogue cinq à six mois avant les faits. Il avait été condamné pour le même genre de faits à 12 mois de prison, dont six mois avec sursis, en 2015. Une fois sa peine purgée, il serait reparti au Portugal et ne serait revenu au Luxembourg qu’en septembre 2019, explique son avocat pour contrer certaines déclarations de clients présumés qui l’accusent d’être resté actif ces dix dernières années. Le procureur a requis une peine de 18 mois de prison et une amende appropriée à son encontre, ainsi que la confiscation de la voiture à bord de laquelle il se livrait à son trafic.

Pour son avocat, «taper dans le portefeuille n’est pas la bonne solution». Djubairo serait, selon lui, tombé dans la vente de stupéfiants «parce qu’il n’a pas de gros revenus et voulait trouver un meilleur logement pour sa famille». Il a demandé à ce que son client puisse bénéficier du bracelet électronique pour lui permettre de conserver son emploi et ne pas entraîner sa famille «déjà en difficulté» dans une situation encore plus compliquée.

Garde alternée

Yves, 38 ans, est actuellement en détention au centre pénitentiaire de Givenich. Ses efforts de réinsertion risquent d’être réduits à néant en cas de nouvelle condamnation. Le jeune homme au «casier judiciaire spécifique», comme l’a nommé le procureur, risque au moins deux ans de réclusion pour avoir détenu du haschich dans sa cellule de prison.

Le 3 septembre 2021, la cellule d’un de ses codétenus est fouillée par les agents pénitentiaires qui y découvrent 75 grammes de haschich. Immédiatement, Yves le disculpe. «Je lui avais transmis la drogue pour qu’il me la garde pendant la matinée. J’avais dû m’absenter», explique le jeune homme à la barre. «La drogue ne m’appartenait pas. Je la conservais pour quelqu’un d’autre. Je n’ai pas eu de chance.» Malgré les tentatives pour lui faire dire à qui appartenaient les stupéfiants, Yves reste muet. En échange de ce service, le jeune homme aurait pu conserver une petite quantité de haschich pour son usage personnel.

Son avocat s’est interrogé sur la manière dont la drogue pouvait parvenir aux détenus malgré les nombreux contrôles de sécurité. «Peut-être qu’elle est jetée par-dessus les murs», lance le prévenu, pourtant peu bavard jusque-là. Le procureur a requis une peine de 30 mois et une amende appropriée à l’encontre du jeune homme.

Les prononcés sont fixés au 15 juin prochain.

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