Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Les syndicats OGBL et Landesverband pressent les responsables politiques de garantir des conditions de travail adéquates, aussi dans la perspective d’une extension des transports publics.
La région Sud constitue, à côté de Luxembourg-Ville et de la future Nordstad, un des trois grands pôles de développement du pays. Le ministère de la Mobilité s’attend à ce que rien que dans le sud, le nombre de passagers empruntant les transports publics passe de 75 000 par jour à 160 000 à l’horizon 2035.
Dans un communiqué, les syndicats OGBL et Landesverband se montrent inquiets d’une réorganisation du réseau des transports publics dans les communes sudistes. Plus concrètement, le camp syndical redoute une réduction des lignes de bus assurés par le syndicat intercommunal TICE et un recours renforcé à des entreprises de transports privés.
Lors d’une récente entrevue avec le ministre de la Mobilité, François Bausch, les représentants du personnel ont obtenu de plus amples explications sur les plans du gouvernement. L’objectif demeure de rendre plus complémentaires les différentes offres, mais aussi de renforcer les lignes de bus transfrontalières, y compris dans le sud du pays. Une étude aurait abouti à la conclusion que beaucoup de frontaliers travaillent dans cette région sans qu’il existe un réseau de transports publics adéquat. L’accent a jusqu’à présent été surtout mis sur les offres pour connecter les régions frontalières à Luxembourg-Ville.
Une garantie d’emploi
Le sud va aussi connaître un changement avec l’arrivée du tram rapide qui va circuler entre la capitale et Sanem, en passant par le nouveau quartier Metzeschmelz à Esch-Schifflange et Belval. En parallèle, les travaux sur le réseau ferroviaire vont permettre d’augmenter la fréquence des trains. Pour l’instant, aucune décision sur une réduction du nombre de lignes exploitées par le TICE n’est prise. En tout état de cause, il n’y aura pas de licenciements, comme l’ont souligné les représentants du ministre Bausch.
La délégation syndicale a enregistré avec satisfaction le fait que le ministère compte continuer à investir dans l’augmentation de l’offre des transports publics. Par contre, OGBL et Landesverband insistent encore sur les conditions de travail du personnel, plus particulièrement auprès du TICE. Ils attirent l’attention sur des «pénuries de personnel, des heures supplémentaires permanentes et les absences qui en découlent pour maladie (surtout burn-out)». Outre la «dégradation des conditions de travail», les syndicats fustigent aussi l’embauche des nouveaux chauffeurs de bus sous un statut moins bien rémunéré.
La convention actuelle régissant le TICE court jusqu’en 2024. «Alors que le contenu de la nouvelle convention n’est pas encore connu, il est clair, qu’au vu de la hausse des capacités, une réduction des lignes n’est pas envisageable», concluent OGBL et Landesverband. Des pourparlers avec le syndicat intercommunal de bus sont encore à mener.
Une flotte agrandie de 18 bus
Le syndicat intercommunal TICE a inauguré jeudi un nouveau hangar à Esch-sur-Alzette.
Un investissement de 2,9 millions d’euros a été nécessaire pour construire cette nouvelle bâtisse ainsi que des parkings pour le personnel. Parallèlement, le syndicat intercommunal a profité de l’inauguration de ces installations pour présenter sa flotte de 18 nouveaux autobus, acquis au prix de 8,1 millions d’euros.
D’après le TICE, ces nouveaux véhicules lui permettront de continuer à assurer son service de transport public dans des conditions de confort et de sécurité optimisées tant pour les chauffeurs que pour les passagers.
Dans les neuf communes qu’il regroupe – Differdange, Dudelange, Esch-sur-Alzette, Käerjeng, Kayl-Tétange, Pétange, Rumelange, Sanem-Belvaux et Schifflange – 157 autobus assurent 15 lignes régulières, du transport scolaire jusqu’au service «Nuetsbus». Et pour cela, le TICE emploie 540 personnes, dont 407 chauffeurs.