Après un an d’existence, le Pacte nature propose un nouvel appel à projets afin d’amener plus d’espaces verts dans les milieux urbains.
Depuis un an, le Pacte nature propose d’accompagner les communes dans la préservation de la biodiversité. «Elles jouent un rôle de relais, rappelle la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Joëlle Welfring. C’est elles qui connaissent le mieux le terrain et les habitants qui seront prêts à s’engager sur un projet.»
Le Pacte nature propose un catalogue de 77 mesures, réparties sur 233 points. Chaque commune peut ainsi s’engager sur un certain nombre d’entre eux et recevoir une compensation financière proportionnelle à son action. «Nous sommes très contents que 86 communes aient déjà adhéré au Pacte nature. C’est positif, mais cela nous laisse évidemment encore de la marge.» Chacune d’entre elles a reçu une subvention de participation de 10 000 euros ainsi que 250 heures de conseils personnalisés assurés par des conseillers du Pacte nature. Mais l’accompagnement du ministère ne s’arrête pas là.
Des subventions proportionnelles à l’engagement
Comme pour le Klimapakt dont il s’inspire, le Naturpakt prévoit quatre échelons de certification en fonction de la performance de la ville par rapport au nombre de mesures engagées. Celles qui remplissent au moins 40 % des 233 points se voient attribuer une subvention supplémentaire annuelle calculée en fonction de leur niveau de certification (de 25 000 euros à 70 000 euros par an et de 25 à 40 euros par habitant).
Les chiffres du Pacte nature
86 communes adhérentes
77 mesures proposées dans 6 domaines thématiques
Un financement annuel de 10 000 euros par commune
20 audits finalisés par le ministère
3 communes certifiées bronze (soit 50 % des mesures mises en œuvre)
Une nouvelle enveloppe de 2 millions d’euros pour l’appel à projet
Jusqu’à 90 % du financement pris en charge dans la limite de 500 000 euros
Une première vague d’une vingtaine d’audits ont permis de délivrer les premières certifications. Cinq communes ont rempli 40 % des objectifs et trois autres 50 %. «Les certifications seront décernées en avril, précise Joëlle Welfring. Cela créera une nouvelle dynamique.» Les audits seront ensuite réévalués tous les trois ans, permettant aux communes de continuer à s’améliorer.
«Plus de nature dans nos villes et villages»
Mais face aux derniers évènements climatiques, la ministre a souhaité aller plus loin. «À la suite des sécheresses de l’été dernier, nous avons voulu amener les communes à réfléchir à des adaptations.» Le milieu urbain fait donc l’objet d’un nouvel appel à projets lancé par le gouvernement. Baptisé «Méi Natur an eise Stied an Dierfer» («Plus de nature dans nos villes et villages»), celui-ci a pour objectif de créer de nouveaux espaces verts sur des sites fortement bétonnés.
Ces dernières décennies, les grands projets urbains, comme l’aménagement de Belval ou du Kirchberg, ont parfois mis de côté la nature. La verdure est pourtant essentielle dans l’adaptation des villes au changement climatique. Les îlots de fraîcheur permettent non seulement d’améliorer le cadre de vie des habitants mais aussi de favoriser la biodiversité. La re-végétalisation est également un moyen simple et naturel de réduire les risques de sécheresse et d’inondations en retenant l’eau.
Une enveloppe de deux millions d’euros
L’appel à projets a choisi de se concentrer sur le réaménagement des places publiques et des cours d’école. «Dans certaines communes rurales, les écoles n’ont parfois aucun arbre», note Joëlle Welfring. Les avant-projets sont à déposer auprès du ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable avant le 15 mars 2023. Une évaluation sera réalisée pour sélectionner, en mai, les dossiers retenus.
À partir de cette date, les communes auront un an pour élaborer un projet détaillé avant que les financements ne soient arrêtés en juin 2024. Quatre-vingt-dix pour cent de l’investissement pourra être pris en charge par le ministère. «Nous avons une enveloppe globale de deux millions d’euros et un financement maximal de 500 000 euros par proposition. Mais nous préférerions avoir de nombreux petits projets que quatre gros.»
La collaboration des habitants sera un critère important lors de l’étude des différents candidats. «Nous voulons qu’ils soient impliqués dans les réflexions. Si c’est leur projet, cela lui assurera plus de succès.» Celui-ci devra également apporter de vrais changements pour améliorer la vie d’un quartier. «Il ne s’agira pas de financer la simple réfection d’un parc, prévient Joëlle Welfring. Les dossiers devront apporter une vraie valeur ajoutée.»
Toutes les informations sur l’appel à projets «Méi Natur an eise Stied an Dierfer» sont à retrouver sur le site internet www.emwelt.lu.