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Luxembourg : les prix alimentaires toujours plus chers


(photo archives LQ)

Le Statec annonce une augmentation des prix alimentaires de 11 % sur un an. Sur cette période, les produits laitiers, les légumes, la viande et le pain et ont connu la plus forte hausse. L’ULC fustige le fait que la baisse de la TVA ne s’applique pas sur les vivres.

Vous l’aurez certainement constaté, sur les douze derniers mois, les prix des produits alimentaires ont connu une nette hausse. Les derniers chiffres officiels du Statec viennent confirmer ce phénomène, qui s’inscrit dans un contexte d’inflation galopante.

Dans son Conjoncture Flash pour le mois de novembre, le Statec annonce que les produits alimentaires – hors boissons alcoolisées – ont augmenté de 11 % entre octobre 2021 et octobre 2022. Par rapport au mois de septembre 2022, la hausse des prix est de 1,7 %. «Il s’agit là de la plus forte progression mensuelle depuis octobre 2007», précise le Statec.

Les légumes frais (+5 %), le pain et les céréales (+2,7 %) ainsi que les produits laitiers (+1,9 %) connaissent les augmentations de prix les plus importantes. La hausse est encore plus prononcée sur les 12 derniers mois : les produits laitiers (œufs compris) sont devenus 13 % plus chers, suivis des légumes (+13 %), de la viande (+12 %) ainsi que du pain et des céréales (+12 %).

«Les tensions sur l’offre de fertilisants, les aléas climatiques et la répercussion retardée de l’envolée des prix de l’énergie et des métaux au 1er semestre ont contribué à cette envolée de l’inflation alimentaire», développe le Statec. Néanmoins, un «frein» des prix pourrait avoir lieu en 2023.

En attendant, certains prix tendent déjà à la baisse. Les fruits de mer surgelés (-5,3 %) et l’huile d’olive (-1,6 %) étaient moins chers en octobre qu’en septembre.

La hausse continue des prix alimentaires contribue à environ un cinquième (7 % pour être précis) à l’inflation globale. Pour rappel : au Luxembourg, le taux d’inflation s’est stabilisé en octobre à 6,9 %.

Il est à noter qu’en zone euro, l’augmentation des prix alimentaires est supérieure à celle que connaît le Grand-Duché. En moyenne, la hausse sur un an pointe à 15 %, ce qui représente un record historique. À l’échelle européenne, les produits alimentaires contribuent à presque un quart à l’inflation globale, qui s’élève actuellement à 11 %. «C’est une augmentation considérable par rapport à mars 2022 (début de la guerre en Ukraine), où l’alimentation générait seulement près d’un dixième de l’inflation», note le Statec.

«Une goutte d’eau dans l’océan»

Au vu de cette tendance inflationniste, l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC) fustige la décision de la tripartite d’exclure les produits alimentaires de la réduction d’un point de pourcent de la TVA. En effet, le «paquet de solidarité 2.0», signé début octobre, ne concerne que le taux normal (17 %), le taux intermédiaire (14 %) et le taux réduit (8 %). Le taux super réduit (3 %), s’appliquant sur les vivres, n’est pas concerné par cette mesure qui, à partir du 1er janvier, doit contribuer à tacler l’inflation.

Le coût budgétaire de la réduction des taux de TVA est estimé à 317 millions d’euros, soit près de 500 euros par habitant, comme le précise l’ULC. «Il s’agit donc d’un instrument assez coûteux dont l’impact sur le pouvoir d’achat sera à peine perceptible pour la grande majorité des consommateurs», est-il souligné dans un communiqué. Du coup, «la baisse des taux de TVA, vendue comme l’un des piliers de la lutte contre l’inflation, n’est donc rien d’autre qu’une goutte d’eau dans l’océan».

«Une adaptation des barèmes fiscaux à l’inflation ou au moins une réforme fiscale light, par exemple pour les revenus bas et moyens, auraient un effet positif indéniable sur le pouvoir d’achat de nombreux citoyens. En revanche, la baisse de la TVA ne devrait guère se faire sentir au quotidien, mais tout au plus pour les achats coûteux, et seulement si toutes les entreprises jouent vraiment le jeu», insiste Nico Hoffmann, le président de l’ULC.

Selon le Statec, les aides décidées par la tripartite devraient permettre d’augmenter le revenu réel et la consommation privée des ménages de près de 1,5 % en 2023.

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