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Liaison Belval-Micheville : la nouvelle route ouvrira fin mai


Le long de l’A4, barrée le week-end dernier pour la mise en place des travaux, se dessine la route vers le nouvel échangeur Ehlerange-Raemerich et le tunnel Micheville. (Photos : didier sylvestre)

Dernière ligne droite pour ce projet étalé sur plusieurs décennies : la liaison Micheville, raccordant l’A4 luxembourgeoise à Belval, puis Audun-le-Tiche côté français, sera opérationnelle dès ce printemps, annonce le directeur des Ponts et Chaussées.

Si les premiers coups de pelle ont été donnés en 2006, l’idée d’une liaison routière rapide entre la commune française de Villerupt et l’autoroute A4, en passant par Audun-Le-Tiche et Belval, germe dès les années 1990, alors que les accords de Schengen libèrent la circulation des personnes et que les travailleurs frontaliers sont de plus en plus nombreux à faire le trajet.

Avec le coup d’envoi de la dernière phase des travaux de génie civil lancée ce week-end entre la jonction Lankelz et le rond-point Raemerich, c’est donc un projet de plusieurs décennies qui est sur le point d’aboutir, après avoir été maintes fois repoussé – la fin du chantier était d’abord prévue pour 2019, puis 2022.

À la tête de l’administration des Ponts et Chaussées, Roland Fox reconnaît que ce n’est pas tous les jours qu’un tel chantier voit le jour : «Ce sont des ouvrages qui s’étalent sur plusieurs générations. Les ingénieurs qui ont travaillé sur ce projet à l’origine sont aujourd’hui partis en retraite. Et ceux qui leur ont succédé ont constamment adapté la conception aux contraintes du moment», souligne le directeur, qui a intégré la maison il y a plus de trente ans en tant qu’ingénieur et a suivi pas à pas l’évolution de la liaison Micheville.

Sur ce virage autoroutier vers le nouvel échangeur, la circulation sera ouverte dès le 28 mai en mode 2x1 voie.

Dans ce chantier colossal, il ne manque plus désormais que le raccord entre la sortie du tunnel Micheville et l’autoroute A4 vers la capitale. Pour le rendre possible, un grand virage est sorti de terre depuis l’A4, contournant le rond-point actuel de Raemerich qui fait office d’entonnoir et se retrouve vite saturé aux heures de pointe.

Ainsi déviée, la nouvelle route mènera jusqu’à un tout nouvel échangeur baptisé «Raemerich-Ehlerange», composé d’un pont déjà dressé et d’un rond-point à aménager, qui assurera à la fois une circulation plus fluide et la connexion avec la sortie du tunnel sous Belval.

Les dates de ces derniers travaux sont déjà fixées : «Le 19 mars, nous fermerons le tunnel Micheville afin de détruire la rampe desservant le petit rond-point provisoire installé là en 2016, à l’ouverture du tronçon vers Audun-Le-Tiche», annonce Roland Fox.

Une voie seulement dans chaque sens

«Nous prévoyons d’ouvrir la nouvelle route entre le tunnel et l’échangeur le 28 mai, permettant un accès à l’A4. Toutefois, le morceau d’autoroute situé entre l’échangeur et la jonction Lankelz fonctionnera en mode restreint dans un premier temps», prévient le directeur.

En effet, si la liaison Micheville sera opérationnelle dès la fin du mois de mai, ce sera avec une voie seulement dans chaque sens, sur le nouveau virage long d’environ un kilomètre. Pour la pleine mise en service et la circulation sur 2×2 voies, il faudra encore patienter un peu : «La portion autoroutière devra être équipée de panneaux CITA réglementaires, pour lesquels nous faisons face à de sérieux retards d’approvisionnement. On ne pourra donc pas totalement mettre en service cette partie avant le début de l’année 2024», précise-t-il.

Un budget toujours à 350 millions d’euros

Un énième délai rallongé pour ce chantier qui a connu de nombreux reports successifs, dus à la reconversion du crassier d’Ehlerange et ses scories ou encore à la connexion, plus compliquée que prévu, avec le futur Südspidol. «Le crassier était encore exploité au départ, on a dû attendre pour accéder au terrain, ce qui a retardé le début des opérations. Puis, des soumissions ont accusé un certain retard et, bien sûr, le covid a aussi freiné les choses», pointe Roland Fox, qui ajoute que les travaux du dernier lot ont pu avancer sans problème et que l’enveloppe budgétaire initialement fixée à 350 millions d’euros n’a pas bougé. «Trois lois de financement ont été votées jusqu’à présent et aucun dépassement n’est annoncé», confirme-t-il.

À terme, la liaison Micheville devrait désengorger le secteur de Raemerich, qui manque sérieusement de capacité aujourd’hui face aux flux de navetteurs qui veulent rejoindre Belval ou qui sont simplement en transit. «Le réseau routier du sud du pays disposera là d’un véritable axe structurant, faisant fonction de collectrice au niveau transfrontalier et libérant les routes secondaires», conclut le directeur.

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