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Le Luxembourg au CES de Las Vegas : «Ça vaut le déplacement»


En tout, les organisateurs espéraient la présence de 100 000 visiteurs, curieux de découvrir les toutes dernières technologies.

Une délégation luxembourgeoise d’officiels et d’entrepreneurs s’est rendue au Consumer Electronics Show de Las Vegas qui fermait ses portes dimanche.

Les vidéos circulant sur les réseaux sociaux donnent le tournis : ici l’on sent le parfum de fleurs imaginaires, là on essaie des rollers à assistance électrique, plus loin on porte un masque pour passer ses appels téléphoniques en sourdine. Des innovations dont seul le futur dira si elles feront partie ou non de notre quotidien.

Bienvenue au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas, où se côtoient les dernières avancées technologiques dans le domaine électronique grand public, de l’automobile et de l’industrie! Le salon s’étale sur quelque 20 hectares et en plus d’une profusion de stands, il propose conférences, démonstrations et bien évidemment des shows à l’américaine.

Une délégation luxembourgeoise d’une vingtaine de personnes a arpenté ses travées depuis jeudi, jusqu’à hier.

Luxfactory chapeaute depuis cinq ans le voyage à Las Vegas pour, à l’origine, permettre à des start-up locales de présenter leur savoir-faire devant le monde entier. Cette année diffère quelque peu des précédentes puisque la Chambre de commerce coorganise le voyage et qu’en plus des onze entreprises prévues, pas moins de sept institutions ou officiels sont aussi de la partie.

Des membres des ministères de la Digitalisation et de l’Économie, du Centre des technologies de l’information de l’État, de Luxinnovation représentent donc le pays avec de jeunes start-up ou des sociétés déjà bien établies. Eurocom Networks, Event Management Company, Losch Digital Lab ou Koosmik, entre autres, ont pris un billet direction Las Vegas.

Un déplacement qui, malgré des subventions, reste relativement coûteux, seules les entreprises ayant un réel intérêt se l’accordent. «Les sociétés viennent ici pour diverses raisons», explique Benoit Mariscal, directeur financier de Luxfactory : veille technologique, opportunité de se présenter, de se faire valoir, de trouver des financements ou des réponses à leurs interrogations et d’enrichir leurs connaissances…

«Nous avons assisté hier (NDLR : vendredi) à un évènement sur les smart cities, où des politiques français présentaient ce qu’ils avaient mis en place, pour la mobilité dans leur ville», donne-t-il en exemple.

Arnold Schwarzenegger «un peu inquiet»

«Ce ne sont pas simplement des poignées de main et des cartes de visite échangées, poursuit-il, mais aussi des partages d’informations qui ne pourraient pas se faire dans un contexte plus classique de réunions de travail. L’environnement ici facilite les rencontres à la fois humaines et professionnelles.»

«C’est un évènement réellement inspirant, renchérit Steven Koener, conseiller des affaires internationales de la Chambre de commerce. On y découvre les nouvelles technologies de demain, tout en rencontrant une communauté d’entrepreneurs des quatre coins du monde.»

Avec plus de 3 000 exposants et une superficie démesurée, il est impossible de faire le tour du salon, mais heureusement, les participants sont réunis dans des «villages». Le Luxembourg a rejoint celui de la communauté francophone au sein du Global Village. «Certains ne viennent ici, j’en suis persuadé, que pour voir ce que le show CES Las Vegas peut représenter et je peux vous assurer que ça vaut le déplacement», confie dans un sourire le directeur financier.

La veille, il avait d’ailleurs pu voir Arnold Schwarzenegger invité par BMW qui présentait un prototype. La carrosserie du véhicule change de couleur et l’habitacle est bourré de technologies numériques, comme la projection d’informations sur toute la largeur du parebrise. L’acteur, dont les propos sont rapportés par l’AFP, s’en est amusé, soulignant avoir été «un peu inquiet» à l’idée d’intégrer autant de technologies dans une voiture «puisque dans la plupart de mes films, la machine était l’ennemi».

Benoit Mariscal, lui, se demande à chaque innovation qu’il voit, déformation professionnelle oblige, quel peut bien être le business model derrièrecertaines lui semblant peu viables, comme un système de recharge de smartphone en B2B (d’entreprise à entreprise). D’autres l’ont impressionné, notamment cet appareil français extrayant l’air qui se trouve dans l’eau par une petite différence de température qui permet la condensation et non par un refroidissement de l’air.

Quant à Steven Koener, une des choses qui l’a marqué lors du salon «se trouve en dessous du centre de conférences, explique-t-il. Il s’agit du Loop de la Boring Company (NDLR : une entreprise d’Elon Musk) un réseau de tunnels dans lequel 70 Tesla circulent pour transporter les visiteurs rapidement d’une extrémité du centre de conférences à l’autre – chose pratique compte tenu de la superficie de celui-ci». Les murs des tunnels se parent de couleurs grâce à des jeux de lumières dignes de décors futuristes.

La 57e édition du CES de Las Vegas fermait ses portes hier. La délégation luxembourgeoise devait reprendre l’avion dans la matinée, direction le Grand-Duché, avec des images plein la tête et sûrement de nouvelles idées à développer. «Le show, ça ne dure que quelques jours. Ce qui est important, c’est ce qu’on en tire après», conclut Benoit Mariscal.

Verra-t-on un jour, sur les routes du pays, cette voiture bourrée de gadgets et dont la carrosserie change de couleur selon nos envies?

Le Luxembourg récompensé

La Consumer Technology Association, organisatrice du CES, a profité de l’exposition pour dévoiler les résultats de la deuxième édition de son Global Innovation Scorecard. Ce «tableau de bord de l’innovation» distingue les pays dont les politiques et pratiques dans le domaine de l’innovation technologique paraissent les plus prometteuses.

Dans la catégorie la plus prestigieuse, celle de «champion de l’innovation», figure le Grand-Duché. Vainqueur avec 24 autres pays sur les 70 étudiés, il a été choisi en fonction de multiples critères, dont les politiques fiscale et commerciale, la qualité de l’environnement, l’accès au haut débit et la cybersécurité.

Chacun des pays sélectionnés, précise l’organisation, introduit des innovations technologiques qui améliorent la vie des citoyens.

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