Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La subvention loyer aurait-elle enfin trouvé preneur ? Alors qu’il y a quelques mois, le ministre du Logement, Henri Kox, précisait que près de quatre locataires sur cinq ne réclamaient pas cette aide, son augmentation en juillet dernier a fait bondir les demandes.
D’abord boudée, la subvention loyer semble avoir enfin trouvé son public. Il faut dire que depuis le 1er août dernier, ses critères d’accès ont été élargis et les montants alloués augmentés de près de 50%. Un coup de pouce qui attire du monde.
Alors qu’en 2016, seuls quelque 1 090 ménages ont prétendu à cette aide, ils sont sept fois plus au cours de l’année 2022, avec un rebond particulièrement important au mois d’août (+111%) et au mois de septembre dernier (+160%), juste après l’entrée en vigueur de l’accord tripartite.
Pour rappel, cette aide financière est spécifique aux locataires et destinée aux ménages à faibles revenus qui louent leur bien dans le marché privé. Avant la réforme, un ménage avec deux enfants qui gagnait 4 500 euros par mois et payait un loyer de 1 800 euros, recevait une subvention de loyer de 187 euros par mois. Actuellement, et dans les mêmes conditions, cette subvention passe à 360 euros par mois.
Un budget de 30 millions d’euros
Au cours de cette année 2022, près de 90 000 subventions de loyers ont été versées, selon le ministre du Logement, Henri Kox, contre seulement 4 000 lors de son introduction en 2016. Une progression qui a un impact, notamment budgétaire.
«En appliquant le montant moyen de 280 euros à ces versements tel qu’il ressort des mois d’août à octobre pour les versements effectifs, on peut estimer que sans augmentation du nombre de bénéficiaires supplémentaires, la charge budgétaire pour l’année 2023 se situera à quelque 25 millions d’euros», précise le ministre dei gréng.
À cela s’ajouteront les bénéficiaires supplémentaires qui ont pu être mobilisés suite aux différentes campagnes d’information et de sensibilisation : «il est dès lors estimé que le niveau des dépenses pour l’année 2023 se rapprochera de 28 à 30 millions d’euros», fait savoir Henri Kox.
Si la croissance continue du poids du logement dans le budget des ménages touche la majeure partie des résidents ayant un emprunt ou payant un loyer, elle «affecte particulièrement les locataires les moins aisés et les ménages ayant emménagé récemment».
