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La Nasa a tenu sa première réunion publique sur les ovnis


Photo d'illustration

Lors d’une réunion publique peu commune à Washington, un panel d’experts chargé par la Nasa de se pencher sur la délicate question des ovnis a martelé mercredi le besoin de récolter davantage de données pour arriver à expliquer ces phénomènes à l’avenir.

« Les données existantes, et les exposés de témoins, sont insuffisants pour fournir des preuves concluantes sur la nature et l’origine de chaque événement », a déclaré David Spergel, astrophysicien chargé de présider ces travaux. « Nous avons besoin de données de haute qualité. »

Un rapport doit être publié durant l’été, qui devra détailler comment y arriver.

La Nasa avait annoncé l’année dernière le lancement de ces travaux sur les objets volants non identifiés, et nommé en octobre pas moins de 16 experts pour les mener. Parmi eux, d’éminents scientifiques, mais aussi des responsables du régulateur américain de l’aviation civile (FAA), ou encore l’ancien astronaute Scott Kelly.

Leur but n’est pas de passer en revue un par un les événements observés par le passé pour tenter de les expliquer. Il est de formuler des recommandations à la Nasa sur la façon de les étudier de façon rigoureuse à l’avenir.

Le sujet est très sérieux, a souligné l’agence spatiale américaine : il concerne à la fois la sécurité nationale et celle du trafic aérien.

Mais il suscite aussi un fort intérêt en raison du mot ovni, très connoté. Le terme officiel a d’ailleurs été remplacé par « phénomènes anormaux non identifiés ».

« À l’heure actuelle, nous n’avons aucune donnée explicite suggérant qu’il y ait une connexion entre les phénomènes anormaux non identifiés et la vie extraterrestre », a déclaré David Grinspoon, l’un des scientifiques membres du panel.

Pour David Spergel, la difficulté de s’attaquer à cette question réside en ce que certains « sont convaincus de l’existence d’ovnis », quand à l’extrême inverse, d’autres trouvent le sujet « ridicule ».

Nicola Fox, administratrice associée à la Nasa, a ouvert la session en condamnant le harcèlement en ligne dont sont victimes les membres du panel.

Transparence

Quelque 800 phénomènes aériens non identifiés ont été collectés, a déclaré mercredi Sean Kirkpatrick, directeur du bureau dédié à cette question au sein du ministère de la Défense (AARO). Mais « peut-être entre 2% et 5% » seulement sont « vraiment anormaux », a-t-il dit.

Il a projeté deux vidéos. Une première montrait un objet sphérique aperçu au Moyen-Orient en 2022, toujours inexpliqué à ce jour.

Une deuxième vidéo montrait elle trois points semblant se déplacer d’avant en arrière de façon énigmatique. Il s’agissait en réalité d’avions dans un couloir aérien, dont les mouvements de va-et-vient étaient causés par des oscillations du capteur lui-même, a-t-il expliqué.

La réunion, qui s’est tenue durant plusieurs heures mercredi, était retransmise en direct sur internet, et une portion était dédiée aux questions du public.

Cette transparence est mise en avant par l’agence spatiale américaine, qui souligne le besoin de « dé-stigmatiser » le sujet.

Les travaux du panel se fondent uniquement sur des données publiques, pour pouvoir être discutés librement et accessibles à tous, a souligné Daniel Evans, en charge de coordonner l’étude pour la Nasa.

L’astrophysicien David Spergel a ajouté que les informations classées — non prises en compte ici — l’étaient souvent non en raison de l’objet observé, mais plutôt pour ne pas révéler certaines caractéristiques des appareils ayant capturé l’image (avions de chasse…).

À l’avenir, les observations devront être récoltées par des instruments spécifiques, multiples et bien calibrés, a-t-il dit. Il a toutefois écarté l’idée d’un satellite dédié.

Les recommandations comprendront en revanche probablement des pistes pour mieux intégrer les observations du public. Les milliards de téléphones portables sur Terre peuvent fournir des données utiles, notamment si de multiples images sont prises simultanément.

Mike Gold, ancien responsable de la Nasa membre du panel, a lui plaidé en faveur de la création d’un bureau dédié à la question au sein de l’agence spatiale.

Mais en définitive, qu’espère-t-on découvrir ? Peut-être de nouveaux phénomènes physiques, ont avancé certains experts.

Selon David Grinspoon, « si la Nasa applique la même rigueur méthodologique à l’étude des phénomènes anormaux non identifiés qu’à celle d’une possible vie extraterrestre, alors nous serons en position d’apprendre quelque chose de nouveau et d’intéressant, quelque soit l’explication finale ».

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