Incendie à Kayl : un immense élan de solidarité

À la suite du dramatique incendie dans lequel un enfant de six ans est mort, une extraordinaire vague de solidarité s’est formée pour aider les rescapés

Depuis mardi, la commune de Kayl est sonnée. Au lendemain du tragique incendie dans lequel un enfant de six ans est décédé, ses habitants vacillent entre l’urgence de la solidarité et le temps du deuil. 

Contacté par téléphone, le bourgmestre, Jean Weiler (CSV), retrace le fil des événements. «Au milieu de la nuit, la police m’a informé de ce qu’il se passait dans la rue du Commerce.» Il est alors aux alentours de 3 h. Les premières unités du CGDIS sont sur place. Plusieurs personnes se sont réfugiées sur le toit du bâtiment.

«Rapidement, il a fallu prendre des décisions pour venir en aide aux victimes indemnes. Nous avons ouvert la maison relais pour les placer au chaud. Là, elles ont pu avoir des boissons et du réconfort.» Cette première action a permis de prendre en charge une vingtaine de membres des familles impliquées dans le sinistre. 

Pendant ce temps, la soixantaine de pompiers mobilisée sur place poursuit les travaux d’extinction. Les soldats du feu se tiendront au milieu des braises jusqu’à 17 h ce jour-là. «Dans ce type d’incendie, on retrouve beaucoup de matière brûlée dans lesquelles les braises restent très actives. Pour être certain que le feu ne reprenne pas, il est nécessaire de réaliser un déblaiement de dépollution», explique un agent du CGDIS. C’est ce que feront les pompiers jusqu’en fin d’après-midi avant de laisser l’immeuble d’habitation en l’état pour que la police puisse réaliser son travail.

De leur côté, durant toute la journée, la commune et l’office social s’activent pour louer des chambres d’hôtel dans les villes voisines afin d’y placer les rescapés. Dans la nuit de mardi à mercredi, tous dormiront à Esch-sur-Alzette ou à Rumelange et recevront des vêtements et plusieurs bons pour pouvoir acheter les produits de première nécessité.

«Vendredi, ils seront transférés dans des logements de secours meublés pour quelques semaines», explique Jean Weiler. «Tous étaient locataires dans cette maison ancienne et la plupart ne sont pas très fortunés. L’office social va les aider à trouver de nouvelles habitations avec des loyers abordables. Nous espérons que cela ne sera pas trop difficile vu l’état actuel du marché de l’immobilier au Luxembourg.»

Hier, deux personnes, un homme gravement brûlé et un enfant, étaient toujours à l’hôpital. «Ils font tous deux partie de la famille de la victime», soupire le bourgmestre. Dans l’école de la ville, un soutien psychologique était proposé aux élèves. Sur les lieux du drame, la police entamait ses premières inspections afin de comprendre les causes de ce désastre.

En écho aux conséquences cruelles de cet événement, un immense élan de solidarité spontané s’est rapidement élevé. Des vêtements, des meubles, des objets… le standard et la boîte mail de la commune se sont vus submergés par les propositions de soutien.

«En moins de 24 heures, nous avons reçu plus de 100 offres de dons», s’exclame Jean Weiler. «Nous n’avons pas assez de place pour tout entreposer. Pour le moment, nous notons toutes les offres, car nous ne pouvons leur donner suite immédiatement.»

Ils sont heureux d’être en vie

Dans l’urgence et face à l’envie d’aider, les équipes de la commune ont mis en place un encart dédié aux dons sur le site de la ville (voir encadré). Si pour le bourgmestre, «la priorité, ce sont les logements», il souhaite organiser dans les prochains jours une gestion raisonnée de la générosité. «Nous devons voir comment bien aiguiller les aides. Il y a tant de choses à régler», souffle Jean Weiler.

En relation avec la vingtaine de rescapés placés dans les chambres d’hôtel aux alentours, le bourgmestre observe comment leur reconnaissance a pris le pas sur la tristesse. «Ils sont heureux d’être en vie.»