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Il aurait hébergé des dealers en échange de stupéfiants


Pascal prétend avoir été totalement dépassé par la situation à son domicile. (Photo : archives lq)

Sergio et Carole auraient transformé le domicile de Pascal en succursale de leur trafic de stupéfiants. Le prévenu, ancien toxicomane, prétend avoir été dépassé par la situation.

Sergio n’est pas un inconnu pour la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg qui a déjà condamné récemment le quinquagénaire pour des faits similaires à ceux pour lesquels il comparaissait hier après-midi. Son nom apparaît dans des affaires de vente de stupéfiants autour du foyer Ulysse et d’Abrigado dans le quartier de la gare à Luxembourg. Cette fois, il est accusé d’avoir, en parallèle, organisé avec Carole – qui ne s’est pas présentée au tribunal – la vente de stupéfiants dans une maison de Dudelange qui appartenait à Pascal, également prévenu dans cette affaire.

Un va-et-vient a été constaté dans la maison en question. Les consommateurs, dont une partie serait actuellement incarcérée, selon les précisions de Sergio, y auraient acheté des stupéfiants qu’ils auraient également pu consommer sur place. Lors d’une perquisition fin janvier 2020, les douaniers ont saisi plus d’une centaine de boules de cocaïne et d’héroïne avant que Sergio n’ait eu le temps d’aller les cacher sur un chantier comme il en avait l’intention.

Pascal, ancien consommateur, est accusé d’avoir facilité la mise à disposition des stupéfiants aux toxicomanes en leur ouvrant la porte de son domicile et en laissant Sergio et Carole s’y installer. «Il n’a rien affaire avec cela», tente de le disculper Sergio, grand seigneur. Le petit homme replet paraît complètement perdu. Il prétend ne rien avoir su de ce qui se passait à son domicile. «Vous aviez des tomates sur les yeux, comme on dit?», lui demande le président, traduisant une expression luxembourgeoise en français. Pascal, bonne âme, assure avoir juste hébergé le couple et certains consommateurs durant l’hiver avant de perdre le contrôle de ce qui se passait sous son toit.

Dépassé par les évènements

Cette naïveté pourrait lui valoir une peine de prison de 24 mois «pour avoir toléré en toute connaissance de cause les faits qui lui sont reprochés et d’en avoir profité pour obtenir des drogues pour sa propre consommation» entre octobre 2019 et fin janvier 2020. La représentante du ministère public lui a reproché d’avoir apporté une assistance sans laquelle le trafic n’aurait pu avoir lieu dans de telles dimensions. S’il n’a pas, comme il le prétend, assisté au conditionnement des stupéfiants, il aurait néanmoins facilité les agissements au couple et de son fournisseur, une certaine Katia, qui se serait régulièrement rendue à Dudelange.

En début d’audience, Pascal avait annoncé ne «vouloir être accusé que de ce qui est vrai». Son avocat a indiqué que le trafic auquel Sergio et Carole se livraient, existait bien avant que son client ne les accueille chez lui. Sous-entendant que le couple se débrouillait très bien sans Pascal. En outre, les consommateurs auditionnés ont, souligne l’avocat, tous assuré qu’il n’avait jamais vendu de stupéfiants. Il aurait été totalement dépassé par la situation et se serait enfermé à triple tour dans une pièce de la maison avec ses deux chiens.

«Pascal a été victime de ses dépendances», note l’avocat qui demande au tribunal de ne pas prononcer de peine supérieure à 6 mois de prison à son encontre et de convertir tout excédent en travail d’intérêt général ou d’assortir la peine du sursis probatoire ou du sursis intégral. Pascal serait tout juste en train de reprendre pied à la suite de cette histoire qui l’a marqué.

La représentante du ministère public a ensuite requis des peines de prison de 42 et 36 mois à l’encontre de Sergio, en aveux, et de Carole, jugée par défaut. Elle a insisté sur le casier spécifique, les quantités importantes de stupéfiants vendues à Dudelange et dans le quartier de la gare, ainsi que sur l’attitude regrettable du prévenu qui aurait continué de vendre des stupéfiants malgré de précédentes condamnations. Elle lui reproche de ne rien en retirer.

Le prononcé est fixé au 29 juin.

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