COUPE DE LUXEMBOURG Kevin Marques, le capitaine du Victoria Rosport, a envie de garder ses héroïques troupes focalisées sur le maintien, mais c’est dur, après avoir éliminé Dudelange…
Quel est le plus gros exploit des quarts de finale ? Votre succès à Dudelange ou la qualification de Mersch, dernier club de PH, contre Wiltz ?
Kevin Marques : On va dire les deux, et je le pense vraiment. Ce que fait Mersch cette saison, c’est extra. Deuxièmes de PH et qualifiés pour les demi-finales, ils ont un sacré mérite. Nous, oui, c’est un exploit, parce que peu de gens s’y attendaient, mais ce n’est pas démérité et on savait qu’on en était capables. Hormis le match contre Differdange (NDLR : défaite 4-0), on a une sacrée dynamique en 2023. La seule chose qui m’a surpris contre le F91, c’est que nous soyons capables de fournir une telle prestation sur 120 minutes. Franchement, je pensais qu’on craquerait physiquement en prolongations, mais non…
Est-ce vous qui n’avez pas craqué, ou le F91 qui ne pouvait plus accélérer ?
Ah j’ai un vrai problème à ce que tout le monde me dise que le F91 cale toujours un peu sur les derniers mètres, en fin de saison! Après tout, c’était chez vous qu’il y avait cet article, en début de semaine, non? Celui qui disait qu’on est le seul club de DN à avoir utilisé aussi peu de joueurs sur la saison que Dudelange! On devrait être aussi fatigués qu’eux! Alors voilà, on a utilisé le même nombre de joueurs qu’eux et leur qualité individuelle est beaucoup plus élevée. La différence, c’est peut-être que nous, on a joué samedi et on a eu une journée de récupération en plus.
Vous saviez qu’hormis une victoire sur tapis vert en 2006, Rosport n’avait jamais battu le F91 dans ce siècle? Le bilan, sans cette défaite accordée par le tribunal fédéral parce que le F91 avait aligné un joueur non qualifié, c’était 26 victoires et 2 nuls…
Je ne savais pas que c’était historique, mais en tout cas, je savais en sortant du terrain que c’était la première fois, moi, que je battais Dudelange depuis que je suis arrivé (NDLR : à l’été 2017), et ça, c’est une fierté. Une récompense même. Parce que si tu regardes là où on était en début de saison… On était catastrophiques. Cela a pris du temps pour trouver la cohésion, les automatismes… On aurait aimé jouer plus au foot, mais on n’était pas prêts à le faire. On commettait trop d’erreurs.
Avez-vous eu l’impression de jouer le match parfait au stade Jos-Nosbaum ?
Dès le début, je me suis senti bien dans ce match. Même s’ils ont eu le monopole du ballon, on ne leur a presque rien donné. Et à la fin de chaque mi-temps, on a su souffrir.
Après tout, c’était chez vous qu’il y avait cet article, en début de semaine, non?
Et c’est une qualif que vous êtes allés chercher sans coach, puisque Martin Forkel était en Lituanie, occupé avec son diplôme UEFA Pro…
Il avait envoyé un message avant dans le groupe WhatsApp, il me semble qu’il a eu le reste du staff une ou deux minutes par téléphone à la pause juste pour nous dire de continuer comme ça, puis on a fait une visioconférence dans le vestiaire après la victoire, parce que c’est aussi la sienne. Son travail est fantastique. Il a su accepter le fait d’essayer de comprendre ce qu’était le Victoria Rosport. Et il fait tous les jours trois heures de voiture aller-retour. Ce n’est pas tout le monde qui ferait ça. Pas pour coacher Rosport en tout cas.
Maintenant, il va être question de gérer le fait d’avoir encore un maintien à verrouiller, sachant que vous jouerez successivement le Swift, puis le F91, tout en ayant la perspective de cette demi-finale qui peut vous ouvrir les portes du stade national…
Et c’est un danger. On a une équipe jeune. Seuls Bechtold et Gaspar ont déjà joué une finale de Coupe chez nous. Donc, la finale risque forcément d’être dans les têtes et il ne faut pas! On a encore un ou deux points à aller chercher et si on n’est pas concentrés, ce sera très compliqué de les prendre. Même si j’avoue, on est excités…
Surtout parce qu’avec les éliminations de Wiltz, du RFCU et du Progrès, le chemin s’est considérablement dégagé.
Effectivement, quand tu vois ça après le match, tu te dis qu’il y a un truc à faire. Même si Differdange, en Coupe, c’est du lourd, même si Mondorf a joué la finale il n’y a pas si longtemps, même si Mersch n’a rien à perdre… Mais on ne doit pas se laisser prendre par l’euphorie.
Le meilleur tirage ce vendredi ?
Jouer à la maison. Rosport, avec ses fans derrière lui, est capable de tout, surtout qu’on a refait du Camping une forteresse.