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Dudelange : dans la peau des héros fantastiques de la LuxCon


Les cosplayers ont fait le show, comme cette créature mi-Venom mi-Wolverine promenant la tête de Deadpool. (Photo : Didier Sylvestre)

Toujours autant de fans au rendez-vous de la LuxCon, l’événement « made in Lëtzebuerg » dédié à la science-fiction et l’univers fantasy, ce week-end à Dudelange.

Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir un Ghostbuster partager une bière avec la princesse Daisy ou la chanteuse Uta prendre un selfie avec Cloud Strife : c’est là toute la magie de la LuxCon, la convention luxembourgeoise 100 % dédiée à l’univers fantastique et à la science-fiction au Luxembourg.

Chaque édition attire de plus en plus de participants venus de toute la Grande Région – ils étaient 3 700 en 2022 – et cette année n’a pas dérogé à la règle, se réjouit Gérard Kraus, cofondateur de l’ASBL Science fiction & fantasy society qui a lancé le concept au Grand-Duché en 2014.

Il se souvient des premières tentatives avortées dans les années 1990, alors que les geeks étaient mal perçus : «À l’époque, les fans de fantastique craignaient le regard des autres. Partager leur passion au grand jour était compliqué», sourit ce professeur d’anglais. Mais deux sagas littéraires portées sur grand écran vont tout changer au début des années 2000 : «Il y a un avant et un après Seigneur des anneaux et Harry Potter. Ces films ont démocratisé l’univers fantastique», retrace-t-il, ajoutant que beaucoup de filles ont alors rejoint la communauté.

Un public extrêmement varié

Si bien qu’aujourd’hui, le public de la LuxCon est extrêmement varié : au centre culturel Opderschmelz, se croisent groupes de cosplayeurs, familles avec enfants, collectionneurs, amateurs de littérature spécialisée, mais aussi simples curieux. Et la plupart n’hésitent pas à arborer le costume de leur héros préféré. «On voit des gens qui ont grandi dans les années 1980 avec les mangas du Club Dorothée, d’autres dans les années 1990 avec les cartes Pokemon, et qui viennent ici partager cette pop culture avec leurs enfants.»

Parmi les invités prestigieux de cette huitième édition en présentiel, l’auteur américain à succès Peter V. Brett, ou l’artiste décorateur pour le cinéma Brian Muir : «Sa filmographie est incroyable. C’est à lui qu’on doit le casque de Dark Vador ou les armures des Stormtroopers. Il a aussi travaillé sur les décors de Willow ou Indiana Jones», détaille l’expert.

Casser les codes

Mais à la LuxCon, les lecteurs ne plébiscitent pas uniquement les auteurs d’outre-Atlantique : sur son petit stand, Zoe Perrenoud écoule ainsi les deux premiers tomes de sa saga intitulée Bloodlender. Une histoire mêlant magie, histoire d’amour et suspense, qui plaît aux ados. «Tout a été écrit ici à Dudelange», lance fièrement cette jeune maman suisse, installée au Luxembourg depuis une dizaine d’années.

Diplômée en écriture créative, l’autrice a fait le choix de l’autoédition et ne le regrette pas : «La littérature fantastique me passionne depuis toujours. Toute ma famille me soutient et ça marche plutôt bien pour moi, j’espère pouvoir en vivre très bientôt», confie-t-elle.

De quoi casser les codes, avec plusieurs femmes venues présenter leurs livres ce week-end, alors que le monde de la science-fiction a longtemps été dominé par les hommes. Et ça marche dans les deux sens, puisque à l’étage du dessous, de nombreux hommes doués pour la couture exposent leurs créations de costumes.

«Neuf mois de travail pour une tenue»

À l’image de David Mond, jeune agent de sécurité de 26 ans, qui dédie tout son temps libre à sa passion : donner vie à ses héros préférés. «Le cosplay consiste à incarner un personnage jusque dans les moindres détails», explique-t-il, le visage et le cou marqués par des traits imitant des plaques de métal.

Car c’est sous les traits de David Martinez, personnage de Cyberpunk 2077, qu’il est venu promouvoir son association Suna corporation : «On est une bande d’amis passionnés, certains sont spécialisés en armures, d’autres font de l’impression en 3D, de la couture, c’est très divers», précise-t-il.

Ses dernières pièces maîtresses : des armes et des casques bluffants de réalisme, dont certains ont nécessité plusieurs semaines de travail. «Il faut compter neuf mois pour une tenue complète en y passant tous ses week-ends», poursuit-il, attrapant un casque de Springtrap, l’un des méchants de la série Five Nights at Freddy’s, dont il a démarré la confection récemment. «La base est sculptée avec du tapis de sol en mousse EVA, et après, j’ajoute de la feutrine, et de nombreux éléments», indique le jeune homme, avec l’objectif de finir le costume entier pour la prochaine sortie du film.

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