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Don du sang : «On a besoin de vous»


Afin de pouvoir reformer un stock capable d’absorber deux semaines de besoin en sang des hôpitaux du pays, la Croix-Rouge appelle les Luxembourgeois à venir donner leur sang en urgence.

Face à un mois de mai faible en dons, la Croix-Rouge luxembourgeoise a sonné l’alerte et appelle en urgence les donneurs à venir rétablir ses stocks, deux fois moins haut qu’ils ne doivent l’être.

Le Luxembourg manque de sang. Voilà le message de la Croix-Rouge qui a publié, lundi 15 mai, un appel aux dons du sang en urgence. Une alerte causée par la faible réserve qui couvre moins d’une semaine de besoins pour les hôpitaux, au lieu de deux en temps normal.

«Depuis, ça va un peu mieux, les gens ont répondu à l’appel mais on a toujours besoin de dons», fait savoir Vincent Ruck, responsable de la communication, qui précise que l’urgence devrait durer jusqu’à la fin du mois de mai. Au-delà, la Croix-Rouge continue d’inviter les Luxembourgeois à donner car «le don du sang, c’est comme le vélo : on ne peut pas s’arrêter de pédaler».

Au Centre de transfusion sanguine de Luxembourg (42, boulevard Joseph-II), une soixantaine de professionnels de santé et hors médical sont prêts à accueillir les volontaires, du lundi au vendredi. Sur place, la mécanique est bien huilée. «Donner son sang, ça prend environ 35 minutes, dont 5 à 10 minutes pour le geste technique.»

Avant d’être prélevé de 475 ml de sang, le donneur passe par l’accueil afin de créer son dossier, ou le renouveler pour les habitués. Puis, un questionnaire d’environ dix minutes lui est distribué afin de connaître son passé sanitaire. Un entretien avec un professionnel complète le dossier et permet, ou non, de s’allonger sur un fauteuil et de donner son sang.

Pour chaque donneur, 475 ml de sang sont prélevés. La Croix-Rouge sépare ensuite le plasma, les plaquettes et les globules rouges afin de répondre au mieux aux besoins des hôpitaux.
En moyenne, le don en lui-même ne prend que 10 minutes. Le donneur passe au total 35 minutes au Centre de transfusion sanguine.

«Les gens n’ont pas d’inquiétude, c’est plutôt nous qui posons les questions», explique Andrée Heinricy, docteure depuis 1999 au centre. Tatouage, retour de voyage, nouveau partenaire, traitement médical, autant de critères pris en compte afin de «protéger le donneur et celui qui reçoit» de possibles agents pathogènes.

Une fois la poche pleine de sang, le donneur est incité à passer par la cafétéria afin de se restaurer et rester dix minutes avant de partir. «Même s’il n’y a aucun risque à donner son sang, on préfère prévenir d’un malaise, d’un trop-plein d’émotions ou d’un sparadrap mal collé», précise Vincent Ruck.

Le parcours du sang, lui, continue un étage au-dessus, dans le laboratoire qui analyse des fioles. En même temps, le sang prélevé est conduit au sous-sol, où sont séparés et stockés au frais le plasma, les globules rouges et les plaquettes, en attente du feu vert des analyses pour être distribué.

De plus en plus d’appels aux dons

«La science progresse, mais on ne sait pas fabriquer du sang, on en a toujours besoin», rappelle le communicant de la Croix-Rouge. Si la conservation du plasma congelé dure des mois, celle des plaquettes et des globules rouges est de 7 et 42 jours. Alors, la fréquentation des donneurs doit être régulière. «Afin d’avoir un rythme de croisière, il nous faudrait une centaine de dons quotidiens.»

Un chiffre bien loin du compte certains jours, à l’image de ce mois de mai qui a conduit à un appel de dons en urgence. La période étant marquée par la fin des vacances scolaires et de nombreux jours fériés, la fréquentation du centre a considérablement baissé. À cela s’ajoute aussi une baisse générale du nombre d’habitués qui reviennent. «Alors que les gens avaient répondu présents pendant le covid, depuis 2022, ceux qui venaient plusieurs fois dans l’année viennent une ou deux fois en moins.»

Un changement de comportement inexpliqué et constaté ailleurs en Europe. Une dégradation que reconnaît Andrée Heinricy, elle qui se rappelle n’avoir «quasiment pas fait d’appel aux dons durant mes dix premières années». Depuis août 2022, trois appels aux dons ont déjà eu lieu et pourtant «on n’appelle pas juste pour appeler, si on le fait c’est urgent».

Sur les 15 000 donneurs actifs, il y en a tout de même «près de 10 % de nouveaux chaque année». Ce qui n’évite pas le manque. Bien que les besoins des hôpitaux aient baissé avec le temps, le sang reste très utilisé pour les accouchements, les chimiothérapies et certaines opérations. Notamment en cas d’accident grave, ce à quoi le stock de la Croix-Rouge doit pouvoir répondre, en plus d’une consommation moyenne.

L’organisme fonctionnant au jour le jour, sans connaître le nombre de donneurs du lendemain, un système de rendez-vous en ligne devrait être mis place dans les prochaines semaines. Cela permettra d’avoir un peu plus de visibilité, mais le don restera un acte spontané. «Il n’y aura pas besoin de prendre rendez-vous. Si vous voulez donner, si vous passez par là, venez, on a besoin de vous», lance Vincent Ruck.

Le Centre de transfusion sanguine est ouvert les lundi, mardi et vendredi de 8 h à 16 h, et les mercredi et jeudi de 8 h à 18 h (42, boulevard Joseph-II au Limpertsberg).

Les lundi et mardi, un centre de collecte est ouvert de 8 h à 16 h à Esch-Belval, dans la nouvelle maison médicale (3-5, avenue du Swing).

Un calendrier des autres lieux de collecte externe est disponible sur le site internet du don de sang (dondusang.lu).

Les lieux de collecte sont fermés les jours fériés, samedi et dimanche.

Un commentaire

  1. donneur du samedi

    qu’ils ouvrent enfin le samedi, et après 16h en semaine. basta. on viendrait…

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