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[Cyclo-cross] Tous les espoirs sont permis


Les frères Kockelmann (Raphaël ici devant Mathieu) seront au cœur de l’action. (Photo : gerry schmit)

Ce sont vraisemblablement les U23 qui marqueront l’histoire de cette édition des championnats nationaux de cyclo-cross, à Mamer.

Une évidence au moment de basculer dans ces championnats nationaux : merci aux espoirs qui vont relever le défi. Avouez que sans eux l’affiche ne serait pas la même. Le rendez-vous n’aurait pas la même saveur. Ce sont sûrement eux qui domineront l’épreuve scratch élite-espoirs.

UN CONVOI D’ESPOIRS

Sur le papier, c’est Mats Wenzel (Leopard-Riwal) qui concentre le plus d’avis favorables. Deux fois vainqueur cette saison (Brouch et Belvaux), deuxième à Préizerdaul derrière le Belge Mathijs Wuyts, ne cherchez pas plus, le grimpeur luxembourgeois se trouvait en stage pour le cyclo-cross d’Ettelbruck comme pour celui d’Alzingen, samedi dernier. À chacune de ses apparitions, il s’est montré le plus tranchant.

Il ne nie pas ce fait. «Je suis très motivé pour ce rendez-vous. Je veux être prêt et je pense que j’aurai digéré mon stage de 17 jours à la Grande Canarie, je récupère assez vite (…)  Je suis quand même nerveux et j’ai du respect pour ce rendez-vous. On ne sait jamais ce qui peut se passer, une crevaison, une chute (…) Je ne crois pas que mes rivaux n’ont rien fait ces dernières semaines. Ils se sont bien entraînés. Il ne faut pas être trop confiant, il vaut mieux avoir un peu peur», résumait-il dans notre édition de vendredi.

Principal rival, Mathieu Kockelmann (Lotto-Kern Haus) a les arguments pour revendiquer lui aussi ce titre. «Même si je suis bien dimanche, je pense que ce sera dur pour moi face à Mats (Wenzel). Avec Mil (Morang), Mats et Loïc (Bettendorff), nous avons là un trio de l’équipe Leopard-Riwal. À moi, à Raphaël et Ken (Conter) de faire notre course. Sur ce parcours qui risque d’être boueux, le coureur qui fera le moins de fautes va l’emporter. Ce n’est pas un circuit où on peut faire la différence dans la puissance», explique le champion d’Europe de contre-la-montre suivi de prêt par Bora-Hansgrohe et qui ne cache pas qu’à choisir, il préférerait voir son grand frère Raphaël titré en élite. «Ce serait un bonus pour moi, mais lui n’a jamais porté de tricot national. Il a fait beaucoup pour moi cette saison. Et un titre ne changera pas ma vie, il faut être réaliste…» Régulier, Mil Morang cherchera également à monter sur le podium.

UN DUEL EN ÉLITE

Qui de Ken Conter (Team Snooze) ou de Raphaël Kockelmann (CC Chevigny) finira sacré champion national élite, dimanche? La question n’est pas évidente. Sur l’ensemble de la saison, sans doute que Ken Conter a marqué le plus les esprits. Il s’est imposé à deux reprises (Schouweiler et Mondorf), il a encore terminé deuxième dimanche dernier à Hesperange. Bref, sa condition est bonne et les championnats nationaux étaient l’objectif central de sa saison. Le leader de la Skoda Cross Cup conseillé par Vincent Dias Dos Santos, l’ancien champion national retiré des pelotons depuis peu, possède de solides atouts.

Et ce n’est pas parce qu’il n’a pas levé les bras cette saison que son rival, Raphaël Kockelmann, 23 ans, comme Ken Conter, ne possède pas cette noble ambition. Il a envie de réparer une sorte d’injustice. Jamais encore, il n’a eu l’honneur de remporter un titre de champion national. Le désormais mécanicien de l’équipe Tudor Pro Cycling n’a évidemment pas suivi la préparation idéale. Mais il fait avec, habitué à composer avec une certaine adversité.

On le sait, face aux meilleurs espoirs, les deux rivaux risquent de marquer le pas. Pour eux, il n’y aura que le titre élite qui comptera et rien d’autre.

Pour compléter le podium, Cédric Pries (Leopard-Riwal) est tout indiqué. Attention, c’est un homme de championnat. Mais son manque de compétition cette saison (le championnat sera sa seule course) pourrait lui coûter cher sur le plan technique.

MARIE SCHREIBER EN DÉMONSTRATION

«C’est dommage que Christine (Majerus) ne soit pas au départ», relève Marie Schreiber à propos de ce championnat national. Vrai que la course aurait été belle si la tenante du titre, invaincue depuis 2010, avait été présente. Alors que l’an passé, Marie Schreiber, qui n’avait pas encore la cylindrée qui est la sienne aujourd’hui (8e place au classement de la Coupe du monde élite), n’avait terminé qu’à 34 secondes de son aînée, qu’elle rejoindra à compter de la fin février chez SD Worx.

La blessure de Christine Majerus en fin de saison dernière et sa longue rééducation l’obligeaient à ne prendre aucun risque cet hiver, histoire de ne pas hypothéquer la saison à venir. Le match n’aura pas lieu. Mais le passage de témoin, si. Car, de fait, Christine Majerus ne raflera pas un 13e titre d’affilée. Au tour de Marie Schreiber de partir pour une série…

C’est l’heure de Marie Schreiber… Photo : luis mangorrinha

Sur les onze femmes engagées dans le championnat qui partira à 14 h, on ne trouve que deux concurrentes estampillées élite. Marie Schreiber, qui a demandé à courir ce championnat national en élite et non en espoirs (contrairement au 5 février où elle défendra ses chances dans cette catégorie U23 lors des Mondiaux de Hoogerheide). Et Isabelle Klein, de vingt ans son aînée.

La leader de la Skoda Cross Cup a fait des progrès fulgurants en deux ans seulement. À telle enseigne qu’elle parvient à boucler les manches de Coupe du monde sans être reléguée à un tour. «Que la meilleure gagne», résume la sociétaire du CT Toproad Roeserbann, forcément consciente qu’elle a peu de chances de pouvoir endosser ce maillot de championne nationale laissé vacant par Christine Majerus. «C’est préférable que ce maillot soit porté au plus haut niveau à l’international par Marie», avance-t-elle, très sportivement. Car, sauf incident majeur, il n’y aura pas de suspense.

LES AUTRES COURSES

Chez les juniors (départ à 13 h), Noa Berton (CT Atertdaul) partira avec les faveurs des pronostics devant son coéquipier Fynn Ury. Les deux compères, qui étaient en Coupe du monde le week-end dernier, vont sans doute se départager. Noa Berton a été le plus régulier (sept succès au pays), Fynn Ury s’étant imposé une fois. Neuf juniors sont engagés.

Dans la catégorie débutants (départ à 12 h), les premières places ont été davantage partagées au fil de la saison. David Loschetter (CC Chevigny) s’est imposé une fois, Jonah Flammang-Lies, deux fois. Comme Flavio Astolfi (UC Dippach). Le plus prolixe fut Théo Da Costa-Passetti (LP 07 Schifflange) avec quatre victoires. On imagine que la course au podium sera très serrée. Vingt-deux débutants sont engagés.

Enfin, chez les masters (départ à 11 h), si on se fie au nombre de succès engrangés sur l’année, un nom semble se dégager pour la succession à Pascal Treibel, qui avait surpris tout son monde. Celui de Tommy Arnoldy (CT Toproad Roeserbann), vainqueur à sept reprises cette saison. Dany Papi (deux succès) et Claude Wolter (un succès) seront forcément dans le coup dans une catégorie devenue très dense. Ainsi, en dehors des noms précités, dont Pascal Triebel, Tom Flammang, Christian Weyland, Olivier Paderhuber, Cyril Barthels, Rolf Marc Indergand et Serge Bertemes se livreront bataille pour le podium.

Mode d’emploi

11 h : masters

12 h : débutants

13 h : juniors

14 h : dames

15 h 15 : élite/espoirs

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