Le seul élevage d’autruches de la Grande Région se trouve au Grand-Duché, à Contern. Martine et Robert Axmann-Reuter prennent soin d’environ 150 oiseaux. Ils nous ouvrent leurs portes.
Le produit
Des autruches au Luxembourg? C’est possible! Dans la ferme An Nommesch, à Contern, autour de 150 autruches (cela varie selon la saison) sont élevées par Martine Axmann-Reuter, secondée par son mari Robert. «Nous avons repris il y a six ans l’élevage qu’avait lancé un agriculteur de Filsdorf parti en retraite, explique le couple. Il l’avait créé au milieu des années 1990, dans un contexte où la maladie de la vache folle l’avait incité à diversifier sa production.»
Cette activité requiert un savoir-faire «qui ne s’apprend pas à l’école». Dès lors, la ferme possède des connaissances uniques à des centaines de kilomètres à la ronde. «Nous sommes les seuls éleveurs d’autruches de la Grande Région, souligne Robert Axmann. Quand nous nous posons des questions, nous n’avons pas de collègues à proximité pour en discuter… ce n’est pas toujours facile.»
Pas de collègues et pas de vétérinaire compétent non plus. «Aucun ne connaît les autruches, glisse Martine. Il faut que nous nous en occupions au mieux pour qu’elles ne tombent pas malades parce que nous ne pouvons pas leur donner de médicaments.» Par chance, passés les dix premiers mois, les autruches sont des animaux particulièrement résistants.
En hiver, seul le groupe des adultes reproducteurs galope dans les 2 hectares de pré qui leur sont réservés. «Elles ne craignent pas le froid, il leur suffit d’un abri pour se protéger du vent.» Les plus jeunes sont divisés en deux groupes d’âge et restent au sec, à côté des vaches, dans l’étable. On ne peut s’empêcher de sourire en observant cette cohabitation! Elles sont presque exclusivement nourries avec des céréales produites sur la ferme, essentiellement du maïs et du blé.
Toutes les autruches naissent d’œufs produits à la ferme et grandissent sur place. Seuls quelques poussins sont achetés à l’extérieur pour enrichir le capital génétique du groupe. Les pontes ont lieu du printemps à l’automne et les poussins naissent 40 jours plus tard. C’est à l’âge de deux ans qu’elles partent à l’abattoir d’Ettelbruck. Elles mesurent alors plus de 2 m et pèsent entre 120 et 130 kg.
Ces autruches sont élevées pour leur viande, aussi goûteuse qu’intéressante nutritionnellement. «C’est une viande maigre, qui contient moins de cholestérol que le poulet ou la dinde, avance Robert Axmann. Il faut donc la manger pas très cuite, saignante, voire même bleue, sinon elle devient trop sèche.»
Les autruches sont considérées comme un gibier de production, leur possession est strictement réglementée par l’Inspection vétérinaire. En effet, ce ne sont pas des animaux domestiques, elles restent sauvages et dangereuses.
Elles ne craignent pas l’hiver, il leur suffit d’un abri pour se protéger du vent
Les producteurs
Le couple Axmann-Reuter est parfaitement complémentaire sur l’exploitation. Martine poursuit une tradition agricole familiale qui perdure depuis 1795 et 7 générations. Son mari, Robert, est associé-gérant de la société Artisal & Kern, une boucherie spécialisée dans la livraison des restaurants et de la restauration collective.
Sur ces 130 hectares, la ferme An Nommesch (un bâtiment âgé de 450 ans) produit surtout des céréales (dont du blé destiné à être transformé en farine). Un cheptel de vaches laitières dont le lait est collecté par Luxlait, côtoie les autruches.
Si la production de viande d’autruche suffit parfois à peine pour satisfaire la demande, le couple n’a pas l’intention de bouleverser le modèle de l’exploitation. «Nous restons raisonnables et préférons évoluer doucement», reconnaît Robert.
Où les acheter ?
La viande d’autruche est vendue à parts égales en boucherie, dans la restauration et à la clientèle privée. On peut se la procurer auprès de la boucherie BCT (www.bct.lu), qui organise les livraisons toute la semaine. Des pièces sont également disponibles à l’épicerie de la ferme Muller-Lemmer (Contern) ou sur le marché de la capitale chez «La Basse Cour». On peut également déguster les filets ou les steaks dans quatre restaurants : An Henckes (Contern), Buggi (Schifflange), Spackelter (Leudelange) et Beef & Stones (Esch-sur-Alzette).
La fête de l’Autruche aura lieu les 13 et 14 mai à la ferme (38, rue des Prés, à Contern). On pourra visiter l’exploitation, déguster la viande, manger (y compris végétarien) et des animations sont prévues pour les enfants. L’an dernier, le rendez-vous avait été un grand succès : près de 3 000 personnes s’y étaient succédé pendant les deux journées!
À retenir
Cela fait désormais 30 ans que des autruches sont élevées au Luxembourg. Martine et Robert Axmann-Reuter ont repris l’élevage d’un agriculteur parti en retraite. Les 150 autruches sont installées dans la ferme An Nommesch, au cœur du village de Contern.
Martine Axmann-Reuter représente la 7e génération d’agriculteurs de sa famille. Son mari, Robert, est lui associé-gérant d’Artisal & Kern, une boucherie destinée aux professionnels de la restauration. Leurs compétences se complètent donc parfaitement. Les filets et les steaks peuvent être trouvés en ligne (www.bct.lu), sur le marché en Ville (La Basse Cour) et dans quelques restaurants. La fête de l’Autruche aura lieu à la ferme (38 rue des Prés à Contern) les 13 et 14 mai. Visites guidées et dégustations seront notamment au programme.