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Communales : une haine décomplexée à Echternach


Si le lien se confirme, ce sont des actes de vandalisme inédits qui se sont produits lors de la campagne électorale à Echternach. Un chat mort a été déposé sur un panneau électoral de déi gréng. La liste des dégradations, elle, est longue.

Les faits sont survenus au bord de la route qui relie Echternach à Mompach. Vendredi matin, un chat mort a été découvert, déposé sur un panneau électoral renversé de déi gréng. Le cadavre repose sur l’effigie des deux têtes de liste du parti. Simple accident ou grave acte de vandalisme? «Jeudi soir, le panneau était encore debout. Ce n’était plus le cas vendredi matin. Le garde forestier intervenu sur place nous a confié que le cadavre était déjà en état de décomposition. Le chat n’a donc pas été écrasé dans la nuit», explique Christophe Origer.

Contactée par nos soins, la cotête de liste de déi gréng à Echternach souligne que les limites du tolérable sont dépassées pour de bon. La campagne électorale serait particulièrement tendue. «Le ton a pu monter entre les partis en lice, mais cela est resté civilisé. On ne s’explique pas vraiment la multiplication d’actes de vandalisme, avec comme paroxysme cette découverte macabre», précise-t-il toutefois. Pas question, donc, de charger les concurrents politiques, d’autant plus que tous les partis en lice sont touchés par des détériorations de panneaux électoraux.

«La peur gagne nos candidats»

Yves Wengler (CSV), le bourgmestre d’Echternach, met néanmoins en garde de «faire campagne avec ces actes de vandalisme». «On vise ainsi indirectement les autres partis, ce qui est un brin populiste», ajoute-t-il. Cela ne l’empêche pas de «sévèrement condamner ce qui s’est passé avec le panneau de déi gréng. Néanmoins, tous les partis sont ciblés, même si cela ne prend pas les mêmes dimensions».

«Ce qui s’est passé avec déi gréng est absolument intolérable», renchérit Carole Hartmann. «On est loin des petits dessins isolés qui sont, à la limite, tolérables. On en rit une fois et c’est bon. Ici, on atteint une tout autre dimension», martèle la secrétaire générale du DP et tête de liste des libéraux à Echternach. «Je pourrais aller déposer plainte jusqu’à cinq fois par semaine. On est tous logés à la même enseigne, mais pas avec la même gravité», note, de son côté, Ben Scheuer, échevin sortant du LSAP.

Déi Gréng semblent, en effet, être plus particulièrement exposés. La section d’Echternach rapporte des «agressions» et «intimidations» contre ses candidats, emmenés par les têtes de liste Carole Zeimetz et Christophe Origer. La voiture de ce dernier aurait été «endommagée» et «rayée», devant la porte de son domicile. S’y ajouteraient des «insultes», en ligne, mais pas seulement. «La peur gagne nos candidats», affirme Christophe Origer.

L’épisode du chat mort arrive au bout d’une longue série de tags et détériorations de panneaux électoraux. Les candidats de déi gréng sont ainsi traités d’«écoterroristes». Sur d’autres panneaux vandalisés figure un doigt d’honneur. Les deux têtes de liste se sont aussi vues dotées de coupes de cheveux et de moustaches qui rappellent Adolf Hitler. «Les références au régime nazi sont fréquentes. Quel est lien avec notre parti?», s’interroge Christophe Origer. Dans un communiqué, des actes «terriblement choquants» et «inacceptables» sont condamnés.

«On ne peut plus parler de simples bêtises»

Carole Hartmann emploie aussi des mots très durs. «Des panneaux ont même été arrachés et jetés par-dessus des clôtures, voire dans des ruisseaux. Il s’agit de destructions volontaires de biens d’autrui», témoigne la conseillère communale et députée du DP. «Avec le chat mort déposé sur le panneau, on ne peut plus parler de simples bêtises ou de mauvaise blague. On a affaire à des faits pénaux.» Des faits qui peuvent être punis par de la prison (lire ci-contre).

Déi Gréng espèrent que les choses ne vont pas continuer à déraper. La section d’Echternach dit «s’attendre à ce que tous les candidats en lice, qui s’engagent pour leurs convictions et l’avenir de leur ville, soient respectés». Une fois le scrutin du 11 juin passé, le parti ne compte pas laisser tomber les faits aux oubliettes. «Il est bien qu’une plainte ait été déposée. Désormais, l’enquête pénale doit suivre son cours. En tout cas, je ne peux que sévèrement condamner ce qui s’est passé», insiste Djuna Bernard, la coprésidente de déi gréng, jointe par téléphone, vendredi.

Les auteurs risquent jusqu’à 3 ans de prison

Les panneaux électoraux sont la propriété des partis respectifs. En cas de détérioration volontaire de ces panneaux, les auteurs risquent de lourdes peines. Un article du code pénal, ayant trait aux biens mobiliers d’autrui, s’applique dans ces cas spécifiques, à condition que police et parquet réussissent à identifier les responsables.

Plus concrètement, l’article 528 du code pénal s’applique. Ce dernier stipule que «ceux qui auront volontairement endommagé, détruit ou détérioré les biens mobiliers d’autrui seront punis d’une peine d’emprisonnement d’un mois à trois ans et d’une amende allant de 251 euros à 10 000 euros ou d’une de ces peines seulement».

Que ce soit à Echternach ou dans d’autres communes du pays, des partis victimes de vandalisme ont déjà déposé toute une série de plaintes auprès de la police grand-ducale.

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