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[C’était mieux avant] «J’aimerais revoir Olivier Triebel, qui est jardinier comme moi…»


Sacré une fois champion national en cyclo-cross (1993) a remporté à trois reprises le championnat de course en ligne version amateurs. Dans les années 90, il était l’un des meilleurs coureurs luxembourgeois. (Photo DR)

Pascal Meyers fut un très bon coureur luxembourgeois dans les années 90, mais nourrit aujourd’hui le regret de n’être jamais passé professionnel.

Votre plus grand regret?

Pascal Meyers : J’ai roulé dans l’équipe française de Saint-Quentin au plus haut niveau amateur français, une très belle expérience, et deux ans après, l’équipe a été retenue pour disputer le Tour de France. Si j’avais voulu, j’aurais pu y rester. Cette expérience aurait forcément été très forte. Sinon, je n’ai jamais compris pourquoi je ne suis jamais entré dans la liste des cadres du COSL.

Votre plus beau succès?

En 1992, j’ai remporté la première étape du Tour des Vosges et je suis resté deux jours en jaune. J’ai abandonné épuisé dans la 4e étape. On était alignés avec l’équipe de Bertrange, mais nous n’étions pas assez armés pour défendre le maillot jaune. C’est le Français Pascal Chanteur qui l’avait emporté.

Le coureur le plus fort avec qui vous aviez couru?

Je dirais le Polonais Zbig Krasniak, qui courait de l’autre côté de la frontière pour Messina-Amnéville. Il avait remporté le Grand Prix Faber, qui à l’époque était une grande course par étapes. Il a refusé de passer professionnel. Il gagnait plus d’argent en restant amateur. Il était bon dans tous les domaines et même en cyclo-cross. Un sacré coureur.

Ses faits d’armes

Sacré une fois champion national en cyclo-cross (1993) devant Jean-Pierre Drucker senior et Laurent Wack, Pascal Meyers a remporté à trois reprises le championnat de course en ligne version amateurs. Dans les années 90, il était l’un des meilleurs coureurs luxembourgeois en activité.

Le coureur perdu de vue que vous aimeriez revoir?

J’aimerais revoir Olivier Triebel, le petit frère de Pascal, qui est jardinier comme moi, mais du côté de Boston. Qu’est-ce qu’on a rigolé tous les deux. On faisait beaucoup de bêtises…

Le coureur le plus gentil?

Francis Da Silva. J’ai fait la Flèche du Sud avec lui avec l’ACC Contern. Il revenait de chez les pros. J’ai terminé premier Luxembourgeois, mais il était plus fort que nous. Il nous guidait parfaitement. Un mec bien.

Le plus fou?

Pascal Triebel. Avec lui, on partait loin dans les fous rires. Mais il était sérieux également. Il n’y avait pas un autre coureur capable, comme lui, de s’entraîner tous les jours et par tous les temps. C’était un dur…

Aux Jeux des Petits États à Andorre, on avait tellement fêté mon titre que je suis tombé dans les pommes pendant la réception!

La plus grosse fête?

En 1991, j’avais remporté l’épreuve de cyclisme aux Jeux des Petits États à Andorre. On avait tellement fêté mon titre que je suis tombé dans les pommes pendant la réception!

Votre plus grosse dispute?

Ce n’est pas une dispute, mais une bagarre dans une course de la Coupe d’Allemagne, toujours en 1991. Je me suis bagarré avec un coureur russe qui m’avait donné une gifle. Du coup, mes lunettes Oakley étaient tombées dans une prairie. Cela m’avait rendu fou. Et même donné un sacré coup de fouet. Dommage que ce jour-là, je me sois enfermé dans le sprint : j’avais les jambes pour m’imposer!

Votre plus grosse bêtise?

Lors des Jeux des Petits États à Malte, en 1993, l’entraîneur national (Lucien Rischard) nous avait donné rendez-vous pour un premier entrainement. J’étais avec Pascal Triebel, Marc Leyder et Luc Steimes. C’était un lundi et, la veille, nous disputions la dernière étape de la Flèche du Sud. Lucien nous avait demandé de prendre deux bidons pour une sortie de trois heures. On n’avait pas envie, car la fatigue de la Flèche se faisait sentir. Au lieu de ça, on est parti en douce louer un bateau pour faire un tour en mer. On faisait tellement les imbéciles qu’à un moment Marc est tombé du bateau et est passé en dessous. On ne le voyait plus. Puis, il est réapparu sain et sauf! Lorsqu’on est revenu, Lucien était furieux, il nous a fait croire qu’une délégation du COSL nous avait cherchés. Mais le lendemain, Marc s’imposait devant moi. Tout était rentré dans l’ordre!

Votre meilleur vélo?

Un Pinarello des années 90 en acier Columbus, un SLX, si je me souviens bien. J’ai toujours préféré rouler sur des marques italiennes.

Votre pire vélo?

Lorsque j’étais à Bertrange, on roulait sur des vélos qui nous avaient été donnés par un sponsor. Le cadre était lourd. Comme souvent, quand c’est gratuit, ça ne vaut pas grand-chose. Sinon, à Saint-Quentin, on avait des MBK dont je ne garde pas un bon souvenir. On était d’abord équipés en Shimano 105, soit le premier niveau de la marque.

Votre pire chute?

Dans une course en Espagne, il faisait très chaud et la route était très glissante. En glissant à 60 km/h, je m’étais brûlé tout le haut de la jambe droite. Aujourd’hui encore, j’ai souvent mal à cet endroit. L’épiderme a eu du mal à se reconstituer.

Le directeur sportif qui vous a le plus marqué?

L’entraîneur national Lucien Rischard. J’ai passé beaucoup de temps avec lui sur les courses et j’en garde un merveilleux souvenir. Il savait détendre l’atmosphère et nous motiver.

En glissant à 60 km/h, je m’étais brûlé tout le haut de la jambe droite. Aujourd’hui encore, j’ai souvent mal à cet endroit

Le pire directeur sportif?

Je n’aimais pas, lorsque je courais à Saint-Quentin, que le directeur sportif nous mette la pression quand le président de l’équipe venait sur la course. Je n’en pouvais plus de cette phrase : « Aujourd’hui, il faut gagner, le président est sur la course… » Mais au départ d’une course, chacun veut gagner. Pas besoin de nous le dire…

Un transfert qui aurait pu se faire?

Je n’ai pas compris qu’en 1990, lorsque j’ai remporté une course néerlandaise réputée de 180 kilomètres sur trois pays, Pays-Bas, Belgique et Allemagne, aucune équipe pro ne me sollicite. J’ai pourtant attendu… Il me manquait sûrement alors un bon manager.

Aujourd’hui

Pascal Meyers (53 ans) est jardinier à la commune de Luxembourg. Marié à Myriam Keller, qui fut également cycliste de haut niveau et participa aux grandes courses internationales, notamment dans l’équipe de l’ancienne championne du monde française Catherine Marsal, il est le père de deux enfants. Deux cyclistes ayant longtemps opté pour le football, au F91. C’est d’ailleurs à Dudelange que la famille Meyers s’est établie. Éric Meyers (24 ans) court pour le CT Kayldall alors que Charel est licencié au club alsacien du VCU Schwenheim, un club de N2 qui sera dirigé la saison prochaine par l’ex-pro John Gadret. Lorsqu’ils courent, Pascal Meyers est évidemment sur le terrain. Comme aux plus beaux jours.

Le jour où vous avez décidé de mettre un terme à votre carrière?

Je me souviens bien, c’était dans la Flèche du Sud 1997. Des coureurs que je battais avant me lâchaient. Je ne pouvais plus suivre. C’était le temps où beaucoup roulaient à l’EPO. Je voulais faire du sport pour le côté fun.

L’anecdote que vous n’avez jamais racontée?

Dans le Tour de la Communauté Européenne 1990 remporté par Bjarne Riis, on courait en équipe mixte Luxembourg-Irlande, l’assistance étant réalisée par les Irlandais. Comme ils ne nous reconnaissaient pas avec le maillot luxembourgeois, j’ai passé toutes les étapes sans recevoir un seul ravitaillement. Les assistants ravitaillaient donc exclusivement les Irlandais qui portaient leur maillot vert.

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