Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Rayan Philippe pèse moins en ce début de printemps. Pour ce choc, il serait pourtant bon pour le Swift que son meilleur buteur et passeur revienne aux standards du début de saison.
On brûle vite les idoles, dans le microcosme du football. Rayan Philippe est en train de passer par là. À 22 ans, l’ailier français s’offre une petite traversée du désert comme tous les attaquants du monde aimeraient en vivre : 5 buts et 7 passes décisives en neuf matches lors de la phase retour. C’est déjà beau, mais au regard des 17 buts et 15 passes de la phase aller, cela a presque un (immérité) goût de trop peu.
Le temps de jeu du meilleur buteur et meilleur passeur du championnat, déjà impliqué dans 44 buts cette saison, s’en ressent d’ailleurs un peu. Pascal Carzaniga n’hésite plus à le laisser souffler alors qu’il était inimaginable de s’en priver ne serait-ce qu’une seule seconde avant les fêtes de fin d’année.
La question en devient même épineuse : est-ce que ce Swift qui continue de gagner mais galère un peu ces dernières semaines doit sa petite baisse de régime à celle de son monsieur 100 000 volts du couloir gauche ? Ou est-ce lui qui, possédant moins d’expérience qu’un Stolz, ne parvient plus à tirer l’équipe vers le haut quand elle répond moins bien ? «Bonne question, soupire Philippe. C’est logique qu’on attende des choses de moi, mais mon rendement est aussi lié à ce qu’on montre. On a moins d’occasions de buts en ce moment qu’il y a quelques mois. Nos matches sont plus serrés. Plus compliqués. Les adversaires nous ont bien étudiés. Moi, je n’ai pas l’impression d’aller moins bien. Mais tant qu’on parvient à l’emporter, même si c’est en fin de match, peu importe qui fait la différence !»
Encore là cet été pour jouer l’Europe?
À l’aller, Rayan Philippe en avait fait, des différences. Inscrivant deux des quatre buts hesperangeois au Nosbaum. Et s’en souvenant comme d’une journée de novembre assez éclatante : «Tout le monde pensait qu’ils allaient nous surclasser, or ça a été l’inverse : ça a été à sens unique». Et bien que Dominik Stolz ait un peu pris le relais depuis le passage à 2023, Pascal Carzaniga croit encore largement en les possibilités de son poulain de faire des différences majeures au retour : «Il fait une grosse saison et reste un élément ultra-important. C’est un garçon, de par les clubs qu’il a traversés, qui a déjà une énorme expérience. Ce genre de pression, il connaît».
Les objectifs aussi, il les connaît. Le titre. Et à 22 ans, sur le point d’arriver en fin de contrat, cela ferait bien sur un CV, lui qui postule encore largement à un fabuleux triplé de meilleur buteur, meilleur passeur et meilleur joueur du championnat. Qui ferait qu’on verrait encore moins comment il pourrait rester en DN alors que le Niederkornois Elias Filet, avec des statistiques moins impressionnantes, est déjà courtisé par plusieurs clubs pros étrangers, jusqu’en Ligue 2 : «Pour l’instant, je ne suis concentré que sur les objectifs. Mes chances de jouer l’Europe avec le Swift, d’être présent, sont encore réelles. On verra plus tard».
