[Basket] «On ne lâche jamais rien»

APRÈS LA 1re MANCHE DE LA FINALE Le Basket Esch, un temps mené de 16 pts, a arraché la première manche sur le terrain de l’Amicale (74-79). Alex Rodenbourg, auteur du panier à trois points décisif, revient sur cette première bataille.

Avec un peu de recul, comment analysez-vous cette première manche ?

Alex Rodenbourg : On a dormi dans le premier quart et eux étaient là pour nous recevoir. Avant le match, Clancy avait pris la parole. Pour dire que le cœur et la passion sont plus grands que la fatigue. Et que c’était dans ces matches-là qu’on devait le prouver. C’est vrai qu’on a joué tous les trois jours ces dernières semaines, mais on leur a montré qu’on n’était pas fatigués. Maintenant, après trois matches contre Dudelange, on a eu besoin de s’adapter à un nouvel adversaire. Et il faut dire que Steinsel est une équipe très forte : un Alex Reese qui bloque tout le monde tout le temps, un Jarvis Williams qui défend bien, un Tom Konen omniprésent, un Scott Morton complet, un Noah Médéot très bon. Ils sont rapides. Et ils courent vite.

Est-ce que le fait d’avoir une équipe expérimentée aide à ne pas paniquer quand on se retrouve menés de 16 pts au milieu du deuxième quart ?

En fait, on n’est pas si expérimentés que cela. Certes, on joue tous ensemble depuis longtemps mais on n’a pas vraiment d’expérience positive dans les moments où ça compte. Mais je pense qu’on a gagné en maturité. Et dans ce genre de situation, il faut avoir l’esprit assez clair pour prendre les bonnes décisions. Et comprendre pourquoi on en est arrivés là. Et, hormis le premier match contre Dudelange (NDLR : perdu 54-84 à la maison), ce qui nous détermine, c’est qu’on ne lâche jamais rien. On lutte jusqu’à la fin. Et sur cette première manche, on n’a fait que progresser au fil du match. On a appris et on a montré notre détermination. 

À l’image du match de Pit Biever, qui sort de très gros shoots en venant du banc. Et bien sûr de votre panier à trois points qui, de l’avis du coach adverse, a coupé les jambes de son équipe. Vous êtes d’ailleurs arrivé tous les deux très tôt avant le match ?

Oui. Un truc qui ne change jamais : avec Pit, on arrive toujours très tôt. On vient prendre nos shoots, on a besoin de ça. C’est ce que je fais depuis que je joue au basket. Et puis lui et moi, on se donne mutuellement de la confiance. En fait, dans l’équipe, tout le monde fait confiance à tout le monde. D’ailleurs, j’en ai besoin car la confiance en moi reste un vrai sujet. On me dit tout le temps de tirer plus.

Et c’est ce que vous avez fait avec ce tir à trois points. Le système était pour vous ?

Non. Normalement, ce n’est pas à moi de prendre les tirs dans le crunch time. Mais je n’aurais pas pu recevoir une meilleure passe de Thomas (Grün). Alors, je me suis dit que j’allais encore une fois tenté. Et c’est rentré. C’était un tir important.

Alors que, normalement, ce n’est pas votre rôle principal ?

Non. Mon premier rôle c’est d’aider en défense. J’essaie d’être un peu partout, de prendre des rebonds. Et des tirs ouverts s’il y en a. Chacun doit connaître son rôle, je ne suis pas un Clancy ni un Jordan. Mais j’espère que tout le monde voit que je suis important pour l’équipe en défense comme en attaque.

Le deuxième match sera encore plus important

Après ce tir, qu’est-ce que vous vous dites ?

Il restait encore du temps. Et c’est là qu’on s’est tous concentrés pour faire une bonne défense. Jordan (Hicks) a été très, très fort. Et puis je suis vraiment très fier de mes coéquipiers. À un moment, on a joué sans joueur pro sur le parquet alors qu’eux étaient à trois Américains mais on a tenu le choc. Avec des gars comme Jeffry (Monteiro Neves) ou Corentin (Cornu). Quand Franck (NDLR : Mériguet, le coach) fait cela, il montre aussi sa confiance en nous. Cela nous redonne une motivation supplémentaire. 

Quand avez-vous compris que c’était gagné ?

Quand il restait trois secondes et qu’on était devant de cinq points. Je dois dire que j’ai fait des cauchemars avec les matches serrés.

Pensez-vous avoir fait un grand pas vers le titre ?

Non. Un premier match gagné, bien sûr, c’est top. Mais le deuxième sera encore plus important. Si on le perd, on remet les compteurs à égalité. Si on gagne, on sera en meilleure position. Maintenant, on n’a pas autant d’expérience que l’Amicale. Eux ont gagné trois matches l’an dernier. Alors que nous n’avions jamais gagné un seul match en finale.

Quelle sera la clef de ce deuxième match ?

Comme d’habitude, la défense. À 100 %. Il faut stopper leurs deux Américains, Tom Konen ou encore Noah Médéot. Il faut l’empêcher de bien diriger le jeu. Et puis il faut faire attention à Scott Morton. Sur le premier match, on a réussi à bien défendre sur Jonas Theisen, qui est également très fort. En fait, tout le monde peut jouer chez eux. Mais collectivement, on a vraiment bien défendu. Mais il y a des choses à améliorer. On a commis trop de fautes offensives, il faut prêter attention à cela.