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Rail : une enveloppe de 7,15 milliards d’euros votée


À l’horizon 2028, la cadence va passer à plus de 1 000 trains qui vont circuler en semaine sur le réseau ferroviaire luxembourgeois. (photo Fabrizio Pizzolante)

La Chambre a validé, mercredi, à l’unanimité, un investissement record qui doit permettre aux CFL de continuer à améliorer, entre 2025 et 2039, la capacité et la qualité du réseau ferré.

Le ministre de la Mobilité et des Travaux publics n’a pas manqué de le rappeler. À la fin des années 80, il était prévu de fermer la ligne ferroviaire entre Ettelbruck et Troisvierges. Finalement maintenue, aussi grâce à un mouvement de protestation, ce même tronçon est resté encore longtemps «extrêmement vétuste». «Encore à la sortie des années 90, les signaux ferroviaires fonctionnaient avec des lampes à pétrole. On avait pourtant déjà l’électricité au Luxembourg», ironise François Bausch.

Ce qui ressemble à une anecdote témoigne du retard d’investissement qui est à rattraper sur le rail luxembourgeois. «Cela va encore longtemps se faire ressentir», déplore Myriam Cecchetti (déi Lénk). Pourtant, le réseau ferré «demeure l’épine dorsale du transport public au Luxembourg», comme le souligne Serge Wilmes (CSV). «Le train dispose de la plus haute capacité pour transporter rapidement et de manière efficace les gens d’un point A vers un point B», renchérit Marc Goergen (Parti pirate). «Pour que tout roule, on a besoin des bonnes infrastructures», complète Jeff Engelen (ADR).

«Augmenter la ponctualité»

Ce constat a été largement partagé, mercredi, à la Chambre. À l’image de Max Hahn (DP), tous les intervenants ont aussi insisté sur l’importance d’«augmenter encore la ponctualité et le confort» sur le réseau ferroviaire. «Il faut une meilleure coordination entre les horaires des bus et des trains, surtout pour les élèves», fait remarquer Carlo Weber (LSAP).

Au bout du compte, les députés ont accordé, à l’unanimité, leur feu vert à une enveloppe record de 7,15 milliards d’euros qui seront à investir entre 2025 et 2039 sur le réseau ferroviaire. «La Chambre n’a encore jamais été amenée à voter une loi de financement d’une telle envergure», affirme Chantal Gary (déi gréng), la rapportrice du projet de loi.

Le budget mis annuellement à disposition des CFL va augmenter progressivement, de 380 millions d’euros en 2025 à 486 millions d’euros en 2033 pour atteindre un pic de 581 millions d’euros en 2039.

En 2025, un millier de trains va circuler en semaine (lundi au vendredi). En 2028, la cadence passera à 1 056 trains hebdomadaires, soit quelque 337 000 trains sur un an qui parcourront 9,2 millions de kilomètres.

Il est notamment prévu, à l’horizon 2025, de proposer un train toutes les 30 minutes entre Diekirch, Dudelange et Volmerange-les-Mines, augmentant la connexion directe avec la capitale. D’autres investissements concernent la ligne vers Trêves et en direction de la France, avec la nouvelle ligne entre Bettembourg et Luxembourg.

Nord : un dédoublement de la voie possible qu’à très long terme

Les tracas s’accumulent sur la ligne ferroviaire entre Ettelbruck et Troisvierges. Encore au moins jusqu’à la mi-mai, aucun train ne circulera sur ce tronçon. Mercredi, la fermeture prolongée du tunnel Schieburg et la sécurisation d’une paroi rocheuse à hauteur de Burden ont été largement thématisées à la Chambre.

Jeff Engelen (ADR) a introduit une motion pour lancer des études afin d’améliorer l’infrastructure ferroviaire dans l’Oesling. Martine Hansen (CSV) est venue soutenir la proposition en soulignant le besoin de dédoubler au plus vite la voie sur la ligne nord des CFL.

Le ministre François Bausch s’est vu obligé de freiner les ardeurs. Les études réclamées seraient d’ores et déjà en cours. Au vu de la situation géographique et des nombreux tunnels ferroviaires sur le tronçon, un dédoublement de la voie s’annonce très compliqué. Dans les 20 ou 30 ans à venir, les tunnels nécessiteront néanmoins des rénovations d’envergure. Cela pourrait être l’occasion de creuser des tunnels parallèles. Au mieux, les travaux pourraient être lancés à l’horizon 2050.

La motion a finalement été rejetée par 33 voix contre 25 et 2 abstentions.

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