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Rétrospective : une année marquée par une série de meurtres violents


(Photo archives Editpress/Isabella Finzi)

L’année 2022 est marquée par de nombreux faits divers particulièrement violents. La police grand-ducale est confrontée à des affaires criminelles qui choquent au-delà de nos frontières. À chaque fois, des suspects sont interpellés et placés en détention provisoire.

Piégés dans l’avenue de la Liberté

La pandémie de coronavirus provoque d’importantes tensions. Fin 2021, les manifestations des antivaccins prennent un tournant inquiétant sur fond de complotisme et de remise en cause de l’État démocratique. Les rassemblements organisés tous les samedis connaissent bon nombre de débordements, dont l’envahissement des marchés de Noël du centre de la capitale.

Le début d’année 2022 est également extrêmement tendu. Les associations et groupements de militants antivaccins et antirestrictions continuent à mettre la pression avec leurs mobilisations. Mais après les violences de la fin 2021, ils se scindent en deux : ceux qui acceptent de manifester uniquement près du Glacis, comme le demandent les autorités, et les autres qui font fi de cette mise en demeure.

Le samedi 15 janvier, une nouvelle manifestation non déclarée prend ainsi son départ depuis la gare pour se rendre jusqu’au Glacis en passant par le centre-ville. Un nouveau jeu du chat et de la souris va-t-il avoir lieu entre manifestants remontés et policiers mobilisés depuis des semaines tous les samedis ? Non.

Échanges de coups, arrestations, la police grand-ducale met fin aux manifestations sauvages antivaccins.

Une souricière est mise en place par les forces de l’ordre dans l’avenue de la Liberté. Entre 15 h et 20 h, environ 200 manifestants sont bloqués par un imposant déploiement de policiers en équipement antiémeutes. Des violences émaillent cet après-midi sous haute tension. Jets de projectiles, insultes et coups de matraque se succèdent durant de longues heures. Des dizaines d’arrestations ont lieu et tous les manifestants qui veulent quitter les lieux doivent décliner leur identité… même les journalistes.

Le coup de force de la police met en tout cas fin aux manifestations sauvages et les rassemblements des antivaccins et antirestrictions se limitent ensuite au Glacis. Ils deviennent de moins en moins fréquentés au fil des semaines et au fil des levées des mesures gouvernementales mise en place pour lutter contre la propagation du covid.

Tuée lors d’un braquage

Le dimanche 17 avril, le corps sans vie d’une femme est découvert dans le sous-sol d’un restaurant italien situé dans le quartier du Kirchberg. L’établissement est installé le long de l’avenue Kennedy. La victime est Sonia Di Pinto, la responsable de salle du restaurant âgée de 46 ans. Une enquête pour comprendre les circonstances de ce décès est immédiatement ouverte par le parquet.

Il s’avère que la victime a été agressée par un tiers. Un peu plus d’une semaine après les faits, nos confrères de RTL mettent la main sur une vidéo de surveillance qui dévoile ce qu’il s’est passé dans le restaurant : l’employée a été victime d’un braquage.

Sur cet enregistrement, deux personnes cagoulées font irruption dans le restaurant alors que Sonia Di Pinto effectue les comptes de la caisse. Ils l’auraient frappé, étranglée et emmenée à la cave, dans le coffre-fort, où ils subtilisent près de 3 000 euros.

Le corps sans vie de Sonia Di Pinto a été retrouvé dimanche au Kirchberg. (illustration archives Editpress)

Le parquet de Luxembourg annonce le 28 avril que la police a arrêté dans la capitale trois personnes âgées entre 20 et 30 ans dans cette affaire et que des perquisitions ont eu lieu. L’unité spéciale de la police a été mobilisée pour interpeller les individus. 

Le décès de Sonia Di Pinto suscite un vif émoi dans le pays. La victime était venue s’installer au Luxembourg avec son compagnon il y a quelques années. L’annonce de son décès plonge la commune italienne de Petacciato, dans la région de Molise, d’où elle était originaire, dans la consternation.

La victime avait conservé des liens très forts avec la cité. Les obsèques de la femme ont lieu le samedi 23 avril à l’église San Rocco de Petacciato. Le maire, Roberto Di Pardo, y proclame un deuil dans la ville le jour de l’inhumation.

Le tunnel de Schieburg s’effondre

À la fin de l’été, le 27 août, un impressionnant éboulement touche le tunnel ferroviaire Schieburg entre Kautenbach et Wilwerwiltz. Les faits se sont déroulés alors que l’axe était fermé pour une opération annuelle de contrôle et de rénovation. L’éboulement n’a heureusement pas fait de blessé.

Les voyageurs se rendant au nord du pays doivent dorénavant passer par des bus de substitution, le tunnel étant toujours interdit à la circulation des trains. Le plan de secours des chemins de fer a été mis en place à partir du 12 septembre. Inutile de dire que ces changements rallongent le temps de trajet et causent bien des soucis aux usagers malgré les efforts des CFL. Après l’éboulement, des études géologiques ont été lancées pour comprendre les raisons de ce glissement de terrain et cet effondrement.

Des forages de 50 à 75 m de profondeur ont d’abord été réalisés et des passages caméras mis en place pour localiser la cavité à l’origine de l’éboulement, mais aucun résultat net n’a pu être obtenu. Les sondages ont néanmoins indiqué une grande masse instable d’éléments rocheux encastrés. Des analyses tomographiques (électriques et sismologiques) ont alors été lancées et ont permis de confirmer l’existence de cette masse juste au-dessus du tas de pierres, à l’intérieur du tunnel. Plusieurs scans laser complémentaires ont aussi permis d’exclure que la voûte du tunnel s’était déformée lors de l’éboulement.

Long de 236 mètres, le tunnel «Schieburg» est obstrué depuis le 27 août.

Le chantier actuel dans le tunnel de Schieburg consiste à stabiliser l’éboulis lui-même afin de retirer les gravats en toute sécurité. Du béton doit être coulé en dessous tandis que la cavité au-dessus doit être stabilisée via des injections de billes d’argile expansée. De nouveaux ancrages permettront de solidariser les éléments injectés avec la roche saine. Les ouvriers pourront ensuite procéder au reprofilage de la voûte et poser de nouveaux cintres. 

Les travaux vont prendre du temps : la ligne devait d’abord rouvrir le 11 décembre, mais les CFL ont vite annoncé une réouverture pour la mi-avril 2023, soit après les vacances de Pâques.

La Grande Région sous le choc

Une affaire criminelle a particulièrement bouleversé la Grande Région cette année : la mort de Diana Santos, âgée de 40 ans. Tout débute le 19 septembre dans la petite commune frontalière de Mont-Saint-Martin en Lorraine, située à quelques encablures de Pétange. Un jeune adolescent découvre derrière un bâtiment abandonné le tronc d’une femme.

La victime a été démembrée et décapitée. Le garçon, choqué, donne immédiatement l’alerte et un important dispositif policier est mis en place sur la scène du crime. Rapidement, les enquêteurs français estiment que la victime, toujours non identifiée, n’a pas été tuée sur les lieux. Un appel à témoins est lancé pour tenter de l’identifier.

Le 4 octobre, la nouvelle tombe : les autorités judiciaires luxembourgeoises annoncent que la victime s’appelle Diana Santos. Il s’agit d’une habitante de Diekirch de nationalité portugaise. L’identification a été confirmée par une comparaison d’ADN, selon le procureur de Nancy qui confie alors le dossier à ses homologues luxembourgeois.

L’enquête avance vite. Le 7 octobre, le parquet de Diekirch annonce l’arrestation d’un homme de 48 ans. Le suspect est présenté au juge d’instruction de Diekirch, qui émet un mandat de dépôt. L’individu est placé dans la foulée en détention provisoire au centre pénitentiaire de Schrassig. L’auteur présumé est inculpé d’assassinat et subsidiairement de meurtre. L’identité de cet homme n’est pas précisée, mais il s’agirait de l’oncle du compagnon de Diana Santos.

Le 1er novembre, des restes humains sont découverts à la frontière germano-luxembourgeoise sur un parking situé près de Temmels. Une expertise ADN est lancée et, deux semaines plus tard, les experts allemands sont formels : il s’agit bien des restes de Diana Santos.

Le décès de Diana Santos a provoqué un vif émoi au Luxembourg et dans la région frontalière. Une marche blanche a été organisée en mémoire de la victime à Athus, commune où elle avait vécu quelques années avant de déménager à Diekirch.

Un double homicide à Niederkorn

Lundi 17 octobre, des coups de feu résonnent dans un quartier tranquille de Niederkorn. Un couple vient d’être abattu par un homme en pleine rue. L’alerte est donnée vers 10 h. Des témoins contactent la police pour signaler que des coups de feu ont été tirés dans la rue des Trévires, une petite rue tranquille de la Cité du fer.

Trois patrouilles de police se rendent rapidement sur les lieux et ont découvert les corps sans vie de deux personnes : une femme âgée de 62 ans et un homme de 54 ans. Le deux victimes sont un couple marié. Ils ont été mortellement blessés à quelques mètres de leur domicile alors qu’ils se trouvaient sur le trottoir.

Un périmètre de sécurité est mis en place et des recherches sont entreprises pour retrouver le tireur. Très vite, une personne est désignée par des témoins comme l’auteur des tirs : il s’agit d’un voisin des deux victimes âgé de 74 ans et qui a regagné son domicile après les faits. Le suspect est finalement arrêté sans résistance et emmené par les forces de l’ordre. Il est très calme au moment de son interpellation.

Les victimes sont mortes sur les lieux du drame. (Photo : Alain Rischard)

Dans ce quartier de Niederkorn, c’est l’incompréhension après ces deux homicides. Un problème de voisinage serait à l’origine du geste du septuagénaire. Après l’arrestation du suspect principal, les membres de la police scientifique sont restés de longues heures sur place afin d’effectuer leurs relevés avant de procéder à la levée des corps. Le lendemain des faits, le suspect est présenté au juge d’instruction de Luxembourg qui a émis un mandat de dépôt. L’inculpé se trouve actuellement en détention préventive au centre pénitentiaire de Schrassig.

L’homme est inculpé principalement d’assassinat et subsidiairement de meurtre, d’infraction à la loi sur les armes et munitions et de menaces. Le parquet reste cependant muet sur le mobile exact du double homicide et sur ce qui a pu provoquer cette violence inouïe.

Tirs mortels : un policier condamné

La 13ᵉ chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg condamne, le 23 novembre, un homme, alors policier, du meurtre d’un automobiliste. Le tribunal ne retient pas la thèse de la légitime défense, mais l’excuse de provocation. Il condamne le jeune homme de 27 ans pour meurtre à une peine de cinq ans de prison ferme, dont trois avec sursis, et à une amende de 5 000 euros ainsi qu’aux frais de sa poursuite pénale.

Le parquet avait requis une peine de réclusion criminelle de 30 ans assortie d’un large sursis. La défense avait plaidé l’acquittement, avançant que l’ancien policier avait agi en état de légitime défense.

Le 11 avril 2018 à Bonnevoie, en pleine journée, l’ancien policier avait tué un automobiliste qui avait refusé d’obtempérer. Le policier, qui a quitté dorénavant l’uniforme, avait tiré à trois reprises sur la voiture de marque Mercedes qui avançait vers lui. L’affaire avait choqué le quartier de Bonnevoie. Erreur professionnelle, légitime défense, tendance perverse : toutes les pistes ont été explorées. Le procès a duré deux semaines à Luxembourg.

Le 11 avril 2018, un policier a fait feu sur une voiture qui tentait d’échapper à un contrôle de police à Bonnevoie. Photo : archives lq/fabrizio pizzolante

Lors de son réquisitoire, la représentante du parquet a des mots très durs envers le prévenu. Selon elle, il a mis à profit les enseignements reçus à l’école de police et a attendu le moment propice pour se mettre en état de légitime défense et tirer sur quelqu’un. Pour illustrer son propos, elle pointe du doigt la précision des tirs, les témoignages de ses anciens collègues sur son rapport avec les armes à feu, une tendance au voyeurisme morbide décelée par les experts psychiatres, une absence d’empathie pour la victime et son regard glaçant après les tirs décrit par un témoin.

L’avocat du prévenu s’élève contre cette vision. «C’était sa vie ou celle de l’automobiliste. Le prévenu a le droit de penser avoir agi en légitime défense», lance-t-il notamment à la barre avant de faire le procès de l’instruction dispensée par l’école de police. Il souligne aussi l’absence de consignes claires dans différents cas de figure. Et de marteler : «Après deux ans d’école, il est jeté seul dans le grand bain.»

Un enfant de six ans tué dans un incendie

Début décembre, la commune de Kayl est sous le choc. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, un violent incendie dévaste un immeuble situé rue du Commerce. L’alerte est donnée à 3 h et un important déploiement de secours est mis en place. En arrivant sur les lieux, les premiers sapeurs-pompiers voient que le premier étage du bâtiment est complètement en feu.

Des habitants se sont réfugiés sur le toit en montant via le deuxième niveau, qui commence à être léché par les flammes. Des échelles sont mises en place pour secourir les habitants et les mettre en lieu sûr. Dans le même temps, une équipe entre dans la résidence en flammes et découvre le corps inanimé d’un enfant de 6 ans. Il est sorti et médicalisé.

Malheureusement, malgré les efforts des secours, la petite victime décédera à l’hôpital. Dix personnes sont blessées dans ce sinistre, dont plusieurs dans un état grave. Un homme est notamment grièvement brûlé. Certains sont emmenés à la Kannerklinik, d’autres au centre hospitalier Émile-Mayrisch, qui possède un caisson hyperbare permettant de traiter efficacement les intoxications liées à la fumée. Une soixantaine de sapeurs-pompiers combattent les flammes jusqu’au petit matin.

(Photo CGDIS)

Mais la résidence est complètement détruite et une trentaine de personnes sont à reloger. Les sinistrés sont installés dans les logements d’urgence de la commune et dans ceux d’autres cités du bassin minier. Une enquête a été ouverte par le parquet pour comprendre les circonstances exactes de cet incendie. Le lendemain des faits, les policiers commencent leurs investigations.

L’événement, tragique, a également provoqué un immense élan de solidarité pour ces familles qui ont tout perdu durant cette nuit. L’administration communale de Kay a organisé la réception des dons venus de tout le pays.

Une macabre découverte dans un appartement

Le jeudi 22 décembre, dans le courant de l’après-midi, la police grand-ducale se rend dans un immeuble dans le quartier de Bonnevoie. Selon le coup de téléphone donné au 113, une personne vient d’être agressée avec une arme blanche. L’auteur présumé de l’agression – un homme âgé de 45 ans – est appréhendé rapidement par les forces de l’ordre et un homme de 27 ans, la victime, est secourue. Il est pris en charge par les secours et transporté aux urgences. Ses jours ne sont pas en danger à son arrivée aux urgences.

L’histoire ne s’arrête pas là. En fouillant l’appartement de l’agresseur, la police grand-ducale fait une macabre découverte. Elle trouve le corps sans vie d’une femme. La section homicide de la police judiciaire est immédiatement chargée de l’enquête par le parquet de Luxembourg. Ce dernier requiert également l’intervention de la police technique du service de police judiciaire.

(Photo : Fabrizio Pizzolante)

La victime était Diana Martins Cachapa, une femme de 32 ans de nationalité portugaise qui était originaire du district de Coimbra. Elle était installée au Luxembourg depuis plusieurs années, selon les médias lusitaniens. La victime a été partiellement démembrée par le suspect. Elle est identifiée quelques jours après la découverte de son corps. Le principal suspect de cet homicide est présenté au juge d’instruction le vendredi 23 décembre. Il est inculpé entre autres d’assassinat, de meurtre et de tentative de meurtre après son interrogatoire. Il est transféré à la maison d’arrêt de Sanem.

L’enquête de la police judiciaire se poursuit toujours pour comprendre les circonstances exactes de ce meurtre.

Un commentaire

  1. Il est clair que de nos jours la violence est omniprésente et banalisé par les films 🎦 de crimes et horreurs,les émissions TV de crimes et surtout les jeux vidéos ou on tue en masse, des méchants des zombies et autres…même les dessins animés sont devenu agressif verbalement et en images alors pas étonnant que certains ne discerne plus le bien du mal et ont du mal a se controlé , et cela ne va forcément pas s’arranger dans une société qui industrialise les crimes et faits divers violent

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