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Violences au Luxembourg : encore trop de victimes silencieuses


Le Statec précise que "les femmes sont beaucoup plus susceptibles d’être attaquées par des auteurs provenant de leur entourage personnel". (Photo : RL)

Dans un rapport publié ce mercredi 28 décembre, le Statec met en lumière l’importante part de victimes de violences (78%) qui restent silencieuses. L’institut cherche à comprendre pourquoi ces dernières ne cherchent pas de soutien auprès de la police ou des professionnels.

Après un acte de violence, que font les victimes ? C’est la question à laquelle s’est intéressée le Statec et dont il délivre les résultats, ce mercredi, dans un rapport. La donnée la plus marquante de ce dernier est que 78% des victimes de violence ont déclaré ne pas avoir été en contact ni avec la police, ni avec des professionnels tels que les médecins, psychologues, travailleurs sociaux ou autres professionnels d’institutions médicales, sociales ou religieuses. Elles sont restées totalement silencieuses et invisibles.

Environ 81 000 personnes touchées en un an

D’après les chiffres de l’institut de statistiques, environ 81 000 personnes ont subi des violences physiques, psychologiques ou sexuelles au cours des 12 derniers mois au Luxembourg.

Suivant le type de violence, aucune différence entre les sexes ne se détache, si ce n’est les agressions sexuelles où les femmes sont (4%) plus touchées que les hommes (1%).

Le Statec précise que « les femmes sont beaucoup plus susceptibles d’être attaquées par des auteurs provenant de leur entourage personnel ». Ces agresseurs, qu’elles croisent régulièrement, font que les victimes sont particulièrement exposées au risque de subir de la violence répétée.

Cette donnée, concernant la répétition des agressions, ne se reflète pas dans les taux de victimisation tels qu’ils sont calculés et qui mesurent la prévalence au sein de la population, souligne le Statec.

Seulement 9% des victimes en contact avec la police

Les 78% de victimes silencieuses représentent environ 63 000 personnes au Grand-Duché. À nouveau, hommes et femmes forment équitablement ce groupe où les citoyens ne cherchent pas d’assistance auprès de professionnels et ne signalent pas leurs expériences de
violence.

Selon les données de l’institut de statistiques, seulement 9% des victimes ont été en contact avec la police à la suite d’un acte de violence. Parmi ces personnes, on note une différence entre la part d’hommes et celle de femmes.

Cette proportion est deux fois plus élevée chez les hommes (12%) que chez les femmes (6%). Le Statec explique cette différence par le contexte de victimisation. Comme cité précédemment, les femmes sont beaucoup plus susceptibles d’être attaquées par des auteurs provenant de leur entourage personnel. « Leur seuil d’inhibition pour informer la police est, dès lors, probablement plus élevé », fait remarquer le Statec.

En dehors de la police, un soutien professionnel peut être d’une grande aide pour les victimes. Au Grand-Duché, une victime sur six a pris la décision de se tourner vers cette solution après une agression. Cela représente environ 5 400 hommes et 7 400 femmes. L’institut de  statistiques souligne « qu’environ une victime sur dix se confie à un médecin ou à un psychologue ».

« Pas assez grave »

Face à ce constat, comment expliquer que les services d’aide aux victimes soient encore si rarement utilisés ? Quelques réponses émergent grâce aux données récoltées par le Statec.

Ainsi, quel que soit le type de violence, environ un tiers des hommes et des femmes victimes estiment que ce qu’ils ont vécu n’était pas assez grave pour solliciter de l’aide. Deuxième élément de réponse, le fait que « cela ne servirait à rien » de contacter ces organisations. Enfin, 9% des femmes et 8% des hommes ne savent tout simplement pas à qui s’adresser.

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