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Escroquerie dans un supermarché : une console de jeu au prix des bananes


Yanis est accusé d’avoir tenté de faire passer une console de jeu pour des bananes. (Photo : afp)

L’idée de Yanis était astucieuse, mais elle n’a pas abouti. Elle l’a juste mené face aux juges. Alexandra, accusée de vol par des clients, n’a pas trouvé le chemin du tribunal.

Yanis pensait bananer un supermarché de Differdange, mais il s’est finalement fait cueillir et a dû comparaître face à la 13e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg pour escroquerie. L’affaire remonte à l’année dernière. Le 26 novembre 2021, le jeune homme alors âgé de 20 ans, se rend au magasin avec l’intention d’acquérir le dernier modèle d’une console de jeux pour son neveu, dira-t-il aux policiers le jour des faits. Ou «pour moi», annonce-t-il à la barre. La console sous le bras et un sachet de bananes à la main, il aurait choisi une caisse automatique pour régler ses achats. Ni vu, ni connu, je t’embrouille. Sauf que la caisse automatique se bloque à la suite de son passage.

«Cela se produit quand il y a une accumulation de codes-barres», explique Gaëtan, un des responsables du magasin. Pris de doutes, il consulte les images de vidéosurveillance. « On y voit le jeune homme tourner dans les rayons avant de se diriger vers celui des fruits et légumes. Il prend des bananes qu’il pèse deux fois. Il colle une étiquette de prix sur les bananes et met l’autre dans la poche de son blouson.» Yanis a acquis une console de jeux d’une valeur de 269 euros à 1,10 euro, le prix des bananes.

«Il ne faut pas trop profiter de la notion de hasard avec la justice»

«L’étiquette de prix des bananes était parfaitement collée sur le code-barres de la console», rapporte Gaëtan. Aux policiers venus constater les faits, Yanis avait prétendu qu’elle traînait dans le panier et avait dû se coller par hasard à la boîte contenant la console. «Il ne faut pas trop profiter de la notion de hasard avec la justice», le prévient la présidente. Yanis, venu sans avocat, reconnaît les faits mais a du mal à expliquer son geste. Travaillait-il à l’époque des faits? Était-il sans ressources? Yanis, homme de ménage jusqu’à récemment, esquive.

Ce qui fait dire à la représentante du parquet que Yanis «n’a pas compris la gravité des faits». Elle estime que le tribunal peut retenir la tentative d’escroquerie dans son chef et requiert une peine de 12 mois de prison et une amende appropriée à son encontre. «Comme il n’a pas d’antécédents judiciaires, j’avais pensé requérir une peine de travail d’intérêt général, mais vu son attitude aujourd’hui, j’oublie cette possibilité.» La présidente a tout de même demandé au prévenu s’il était disposé, le cas échéant, à faire du travail d’intérêt général. Yanis sera fixé sur son sort le 12 janvier 2023.

Elle n’enlevait pas que la poussière

Alexandra est femme de ménage. Au moment d’une partie des faits qui lui sont reprochés, elle travaillait pour une entreprise de nettoyage. Alexandra aurait dû comparaître devant la 7e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, mais ne s’est pas présentée et ne s’est pas non plus fait représenter par un avocat. Un jugement sera donc rendu par défaut dans un des dossiers et réputé contradictoire pour le deuxième.

La prévenue ferait disparaître la poussière et les billets. Elle est accusée d’avoir volé de l’argent et un bracelet d’une valeur de 1 200 euros à des particuliers chez qui elle faisait le ménage. Le 8 novembre 2018, elle aurait pris six billets de 50 euros placés dans un vase en verre chez un premier client. Une semaine plus tard, le 14, elle aurait pris le bracelet et de l’argent à un deuxième client. «C’était la deuxième fois qu’elle venait chez nous. La première fois, j’avais fait le tour de la maison avec elle pour lui montrer où tout se trouvait et comment elle devait procéder», se souvient une mère de famille. «La deuxième fois, je suis restée deux heures avec elle avant de partir faire des achats.»

«Il n’y avait personne dans la maison à part elle et nous»

À son retour, la mère de famille dit avoir constaté un élément inhabituel après le passage de la femme de ménage dans la chambre de sa fille. «Son sac à main était à terre.» La veille, la gamine avait reçu 110 euros pour son anniversaire qu’elle avait rangé dans son porte-monnaie, lui-même placé dans le sac à main. Ils n’y étaient plus. Les 60 euros que contenait la tirelire de son petit frère avaient également disparus, de même que le bracelet. «Il n’y avait personne dans la maison à part elle et nous», précise la présumée victime qui réclame réparation à hauteur de 1 370 euros.

La relation entre la prévenue et les vols est vite faite, selon la représentante du parquet. Alexandra serait la seule suspecte dans les deux cas. Elle a requis une peine de 12 mois de prison à son encontre. Ils viennent s’ajouter aux six mois requis quelques minutes plus tard pour le vol d’un chargeur de téléphone dans une grande surface de Foetz. Alexandra qui était accompagnée de sa fille le jour de son forfait, était en aveux de ce vol simple.

Le prononcé est fixé au 26 janvier 2023.

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