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Liberty Steel: un repreneur toujours partant, mais sous conditions 


Le site dudelangeois a toujours un mince espoir de reprise... si la direction lâche la bride. Photo Julien Garroy / Editpress

Les ministres du Travail et de l’Economie sont venus apporter leur soutien aux 170 salariés encore présents dans l’usine de Dudelange, à l’arrêt depuis des mois et sous cocon jusqu’à la fin de l’année.

Un “réconfort” dont ils avaient besoin, après des mois dans un “film d’horreur interminable”. À la sortie de la réunion entre les ministres du Travail, de l’Économie, les syndicats et la délégation du personnel de l’usine de Liberty Steel, lundi soir, Robert Fornieri, secrétaire général adjoint du LCGB, ne mâche pas ses mots. 

“La situation est de pire en pire, nous sommes toujours dans une atmosphère plus que morose. Mais c’est rassurant de voir les deux ministres aussi engagés dans ce dossier. Nous avions besoin de savoir vers où nous allions”, pose l’ancien sidérurgiste. 

“Racler les fonds de tiroir” 

Il faut dire que depuis huit mois, c’est un silence assourdissant qui prédomine dans l’usine Liberty Steel de Dudelange: les 178 salariés toujours en poste sur le site, sont en effet rémunérés à ne rien produire et voient même leur usine “mise sous cocon” jusqu’à la fin de l’année. 

Un avenir incertain, résultat d’un rachat désastreux effectué en 2019 par Liberty, couplé à une faillite de Greensill, principale source de financement du sidérurgiste, et aux coûts de la masse salariale et des charges qui explosent en raison de la crise énergétique. 

Un “manque de respect” de la direction 

Une situation qui a déjà poussé la moitié des salariés à claquer la porte, et qui force aussi la société à “racler les fonds de tiroir pour payer les salaires”, comme le souligne Robert Fornieri. 

Un constat qui n’empêche pas la direction de Liberty Steel de rester mutique : son directeur général, Sanjeev Gupta, refuse pour l’instant de mettre en vente le site dudelangeois (alors que le ministère de l’Économie a déjà trouvé un potentiel repreneur) et n’a répondu à aucune sollicitation émise par les syndicats, la délégation du personnel ou les ministères. “Nous sommes vraiment dans l’incompréhension totale, c’est du jamais vu. C’est un manque de respect vraiment très regrettable”, se désole le secrétaire adjoint du LCGB. 

Perdre le “moins de temps possible” 

Un contexte économique plus que tendu, qui a donc poussé les deux ministres concernés, Franz Fayot pour l’Économie et Georges Engel pour le Travail, à venir à la rencontre des salariés pour tenter d’apporter quelques réponses, ce lundi après-midi, avec un premier fait important: le futur repreneur éventuel du site dudelangeois est “toujours partant”, malgré la conjoncture actuelle. 

“C’est un oui, sous conditions”, explique Robert Fornieri : “le repreneur est certes, toujours candidat, mais il faut voir s’il n’y aura pas des coûts supplémentaires ou une éventuelle détérioration du matériel par exemple. Des discussions doivent encore avoir lieu dans les prochains jours à ce sujet”. 

Un “oui, mais”, qui ne rassure donc pas totalement les salariés de l’usine, qui s’inquiètent également de la transition à venir entre les deux repreneurs : “il faut que la procédure en cas de faillite soit bien appliquée, pour qu’on perde le moins de temps possible avec le nouveau repreneur et que les employés continuent d’avoir un salaire”, martèle Robert Fornieri. 

Un point sur lequel Georges Engel, ministre du Travail, s’est montré rassurant, promettant des négociations avec l’Adem, afin de fournir potentiellement des avances pour payer les salaires concernés. Un épilogue qui se fait pour l’instant désirer… 

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