Après trois saisons passées à Waremme, Chris Zuidberg retrouve l’élite française de volley-ball qu’il a connue avec Tours. À 27 ans, il évoluera à Le Plessis-Robinson, fraîchement promu.
Cet été, et après trois saisons passées à Waremme, vous avez décidé de mettre le cap sur Plessis-Robinson, fraîchement promu en Ligue A. Pourquoi ce choix?
Chris Zuidberg : Lors de mon arrivée à Waremme, j’étais à la recherche de temps de jeu. Et ce club me l’a apporté. Au bout de trois ans, et même si j’y étais bien, que je m’entendais bien avec le staff et mes partenaires, j’avais besoin d’un nouvel objectif. De retrouver un club peut-être plus professionnel.
Waremme ne l’était pas?
À Waremme, j’ai gagné en temps de jeu, mais perdu en temps d’entraînement. On s’entraînait quatre fois par semaine. Dans l’absolu, le club aurait aimé augmenté le nombre de séances mais ce n’était pas possible pour diverses raisons. Déjà, ça aurait demandé un budget plus important, mais aussi un accès à la salle dans le courant de la journée. Ce qui n’était pas le cas.
Le fait de passer du Luxembourg à Tours ne répondait à aucune logique
Comment s’est faite votre arrivée à Plessis-Robinson?
À vrai dire, cela s’est fait un peu par hasard. Mon agent est entré en contact avec le club dont l’entraîneur (NDLR : Cédric Logeais) connaît Pompiliu Dascalu, l’entraîneur national. Et voilà, Plessis avait encore une place de libre, l’entraîneur m’a appelé et ça s’est fait comme ça.
Quel a été le discours de Cédric Logeais?
Il m’a exposé le contexte d’un club qui, selon lui, avait le plus petit budget de Ligue B, mais qui est parvenu à monter. Pour lui, cette performance est surtout à mettre au crédit de l’ambiance et de la détermination qui régnaient au sein de l’équipe la saison dernière. Et il veut s’appuyer là-dessus.
Cet été, le club a recruté quatre autres recrues parmi lesquelles Antonin Rouzier, champion d’Europe et du monde en 2015. Le budget a été doublé pour atteindre 1,1 million d’euros…
Je ne sais pas précisément, mais c’est certain que le budget a augmenté de manière significative. De toute manière, pour pouvoir jouer en Ligue A, il faut remplir certaines conditions tant sur le plan financier que des structures. D’ailleurs, la Ligue était opposée à la montée de Plessis (NDLR : le club a ensuite saisi le Comité national olympique et sportif français). Mais, finalement, les dirigeants ont eu gain de cause. Quant à la salle, un mur d’escalade a été retiré, les lignes de basket qui figuraient au sol ont été enlevées et des gradins ont été installés.
Pensiez-vous retrouver la Ligue A, quatre années après avoir quitté Tours?
Dans la vie, il ne faut jamais dire jamais… Le championnat de France est d’un très bon niveau et je ne connais pas d’autres pays, hormis la Pologne et l’Italie, où le niveau entre l’élite et la deuxième division soit si proche. Pour être honnête, je m’attendais à rejoindre d’abord un club de Ligue B…
Aviez-vous ressenti une frustration de ne pas rester en Ligue A après votre départ de Tours? Et comment avez-vous vécu votre arrivée à Waremme?
Non. En fait, si l’on veut être objectif, le constat est celui-ci : j’ai rejoint à l’époque le centre de formation de Tours. J’y ai découvert ce qu’était le professionnalisme. J’ai eu aussi l’occasion de jouer avec l’équipe première, mais en étant lucide, le fait de passer du Luxembourg à Tours ne répondait à aucune logique. Alors, quitter Tours pour Bühl puis pour Waremme ne constituait pas du tout une forme de régression. En y allant, j’ai pu gagner en temps de jeu. Aujourd’hui, me revoici en Ligue A mais cela ne constituait pas un objectif en soi.
Avez-vous songé à revenir au Grand-Duché?
(Il rit) Je sais qu’il y a eu des rumeurs quant à un éventuel retour à Lorentzweiler… En fait, après la saison en Belgique, et en attendant la préparation avec la sélection nationale, je suis venu m’entraîner à Lorentzweiler. C’est vrai que les dirigeants auraient aimé que je revienne, mais j’ai toujours été clair. Et que ce soir à Laurent (Van Elsande) et Serge (Karier), j’ai toujours dit que ça ne faisait pas partie, pour l’instant, de mon plan de carrière.
Comment s’est déroulée votre arrivée à Le Plessis-Robinson?
J’y suis depuis la mi-août et j’ai emménagé dans un appartement situé à 200 m de la salle… J’ai retrouvé Thomas Nevot qui était deuxième passeur à Tours. L’ambiance au sein du groupe est vraiment très bonne. Je retrouve ce professionnalisme qui manquait à Waremme. C’est-à-dire cette exigence que l’entraîneur peut avoir sur ses joueurs, mais aussi les joueurs vis-à-vis d’eux-mêmes et de leurs partenaires. Et puis, c’est aussi le retour à deux séances d’entraînement par jour.
Pointu à Tours, réceptionneur à Waremme, à quel poste évoluerez-vous cette saison?
À Waremme, j’ai aussi joué central. Ici, je jouerai pointu, mais je continuerai de m’entraîner aussi au poste de réceptionneur que j’occupe en équipe nationale.
Poste où vous serez en concurrence avec Antonin Rouzier…
Bon, il faut être lucide, Antonin sera évidemment le n° 1 du poste. Après, je pense que l’entraîneur aura différentes formules pour me permettre d’avoir du temps de jeu. Par exemple, dès que Rouzier passera derrière, il se peut qu’il y ait un double changement afin d’évoluer avec trois attaquants.
On imagine que le club visera cette saison, qui débute samedi à domicile contre Nice, le maintien…
Oui, c’est notre objectif. Ce n’est pas encore cette saison qu’on jouera le titre (il rit)…
Les matches de Zuidberg sur LNVtv
Les matches de play-offs des championnats de France masculin et féminin, ainsi qu’un match de saison régulière par journée, seront diffusés en ligne en version payante, a annoncé hier la Ligue (LNV). «On est la première ligue à se lancer dans le « freemium »», associant une offre payante et une gratuite, s’est félicité le président de la LNV, Yves Bouget, lors de la présentation de la saison 2021/2022 des championnats de France professionnels.
Les matches seront disponibles sur la plateforme de la LNV, LNVtv, en achat à l’unité (2,99 euros pour la saison régulière, 3,99 euros en play-offs) ou sur abonnement, pour l’ensemble de la saison (39,99 euros), la saison régulière seule (29,99 euros) ou les seuls play-offs (19,99 euros). Le reste des matches des ligues masculines (Ligue A, Ligue B) et féminine seront accessibles gratuitement. L’affiche payante de chaque journée en ligue masculine et féminine sera choisie «en fonction de l’évolution du championnat», a ajouté Yves Bouget. «Le volley d’excellence, c’est d’abord un volley spectacle», s’est-il justifié.
L’ancien président du Tours Volley voit un grand potentiel dans les «5,8 millions de téléspectateurs lors de la finale olympique» masculine, remportée par les Bleus. «Regarder en « pay-per-view » (NDLR : achat à l’unité) le match de votre équipe favorite avec des ralentis, avec des commentaires, (…) c’est un spectacle qui est à la portée de bon nombre», a-t-il soutenu, mettant en avant les «prix extrêmement raisonnables». Surtout pour suivre les exploits de Chris Zuidberg.
Charles Michel