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[Volley] Fin de saison en Novotel Ligue : faites votre choix !


Le Strassenois Tim Lavaert l'assure : lui et ses coéquipiers n'ont plus vraiment la tête au ballon. (Photo : Jeff Lahr/Editpress)

La FLVB a envoyé mercredi soir aux clubs un document dans lequel elle leur soumet trois scénarios pour cette fin de saison. Ce sera donc à eux de choisir. Une démarche qui ne fait pas l’unanimité.

Évacuons d’emblée l’évidence : au vu des circonstances liées à la pandémie du coronavirus et des conséquences du Covid-19 à l’échelle planétaire, la question du sport ne pèse pas bien lourd. Du moins, d’un point de vue moral. Sur le terrain économique et financier, c’est encore autre chose et le temps mis par le Comité internationale olympique pour décider, après maintes tergiversations, de reporter l’édition 2020 des JO d’une année est là pour le rappeler. Des questions, existentielles, ce n’est pas ce qui manque en ce moment, alors celle de la poursuite ou non du championnat de volley-ball apparaît quelque peu… secondaire. Pourtant, c’est bien de cela qu’il s’agit ici. Et ce, en raison de l’envoi aux clubs, mercredi soir, par la FLVB des différents scénarios proposés en cette nébuleuse fin de saison.

Jointe quelques heures plus tôt avant l’envoi de la missive que Le Quotidien s’est procurée, Norma Zambon, président de la FLVB, expliquait alors que la suite à donner à cette saison ne serait pas uniquement l’œuvre de la fédération. Que les clubs allaient être consultés sur l’un ou l’autre scénario possible. Cette démarche, aux allures collégiales, certains la saluent. D’autres la réprouvent. «La fédération, assure Tim Laevaert, aurait dû prendre une décision nette et définitive. À l’heure où les JO et l’Euro de football ont été reportés, on est en train de s’interroger s’il faut continuer le championnat national de volley. Non, mais arrêtons les conneries !»

Les trois propositions font la part belle à Strassen

Les propos de l’international luxembourgeois peuvent surprendre d’autant que les trois propositions font la part belle à Strassen, son club. Ainsi, la première lui permettrait d’accéder directement à la finale sans jouer sa demi-finale retour contre Diekirch, la deuxième ne lui permettrait pas d’être champion mais de disputer la Challenge Cup la saison prochaine; enfin, la dernière qui consiste en l’élaboration d’un classement calqué sur celui de la saison régulière sacrerait son club et l’enverrait sur la scène européenne. Cette ultime éventualité, Ralf Lentz la balaie d’un revers de main : «J’ai 21 titres et en gagner un de cette manière, non merci!»

Pour l’emblématique Strassenois, un sacre ne se résume pas seulement à une ligne sur un palmarès. «L’essentiel, c’est l’émotion que tu éprouves au moment même où la balle de match t’offre la victoire. C’est cet instant-là qui compte. Celui où tu partages l’émotion avec tes partenaires et le public…»

Membre du conseil d’administration du COSL et président de l’une des deux commissions sportives, dans laquelle ne figure pas le volley-ball, Ralf Lentz estime lui aussi que la fédération aurait dû trancher. De son côté, Norma Zambon regrette que le COSL n’est pas fait de même en «imposant un choix aux fédérations plutôt que de laisser chacune décider». «Mais le COSL, rétorque Lentz, n’a pas le pouvoir de s’immiscer dans la vie interne des fédérations.»

Les clubs ont donc le choix entre trois possibilités, même si la première semble être davantage une mise devant le fait accompli. «Donc, nous sommes éliminés sans même avoir joué la demi-finale retour ?, s’interroge Serge Karier, entraîneur de Diekirch, champion en titre, battu par Strassen à l’aller. C’est vraiment n’importe quoi, il n’y a aucune logique ! Tout ça, c’est de la foutaise. Mais, finalement, ce n’est pas très étonnant…» À l’évocation d’un éventuel match pour la 3e place, sa réaction est limpide : «Ils peuvent toujours courir pour qu’on le joue. C’est hors de question!», s’exclame le technicien et d’ajouter : «Dans ces conditions, autant arrêter la saison, dire qu’il s’agit d’une saison blanche (NDLR : proposition n° 2) et montrer qu’il y a des choses bien plus importantes qu’un titre de champion national de volley.»

«Comment ça, les gars n’ont plus envie de jouer ? Mais qu’est-ce qu’on va faire, on va tous devenir dépressifs ?»

Du côté de Strassen, les joueurs sont passés à autre chose. «Dans les têtes, la saison est finie. On est passé à autre chose. On va devoir attendre combien de semaines avant de pouvoir reprendre l’entraînement ? Tout ça pour jouer un match…» Cette résignation, Dragan Vujovic ne la partage pas du tout. Si l’entraîneur de Fentange juge «acceptable», l’idée d’une saison blanche, il estime cependant qu’il faut se donner toutes les chances de finir la saison. «Comment ça, les gars n’ont plus envie de jouer ? Mais qu’est-ce qu’on va faire, on va tous devenir dépressifs ? Le sport est peut-être l’un des moyens de se sortir aussi de cette m… S’il existe une opportunité de finir la saison et de jouer ce titre, il faut le faire!»

À une condition toutefois. Remanier la proposition n° 1 : «Il faudrait que la demi-finale retour puisse se jouer. Et s’il y a égalité sur l’ensemble des deux matches, dans ce cas, on procéderait à un golden set…». Une proposition qui susciterait encore quelques discussions. Or, pas sûr que le monde du volley luxembourgeois ait envie de se lancer dans de pareilles considérations.

Entraîneur de l’équipe dames de Walferdange, championne en titre, Ben Angelsberg résume sans doute parfaitement la situation : «D’un point de vue fair-play, les demi-finales devraient se jouer car c’est vrai que nous avons gagné le match aller, mais, lors de la saison régulière, Mamer nous a battus. Et Pétange a fait de même avec le GYM. Maintenant, quand je vois l’évolution de la situation du coronavirus, j’ai comme l’impression que cela risque de prendre encore plusieurs semaines et jouer en juin ne me paraît pas concevable. Bref, personnellement, ce n’est pas indispensable d’avoir un champion. Et tout arrêter me paraîtrait plus fair-play.»

Histoire d’évacuer définitivement un sujet qui semble ne plus en être un.

Charles Michel

Les 3 propositions

Proposition n° 1 Novotel Ligue : Strassen – Fentange (messieurs) et Walfer – GYM (dames) chez le premier nommé sur un seul match. Match pour la 3e place sur le terrain de l’équipe la mieux classée. En play-down, messieurs et dames, les matches se joueront en aller simple. Division 1 : trois journées restent à jouer pour définir les barragistes. Division 2 : s’il ne reste qu’une journée à disputer chez les messieurs, quatre journées sont encore au programme dames. La FLVB propose de figer les classements à l’issue du tour «aller». Division 3 : proposition de figer le classement à l’issue du tour «aller».

Proposition n° 2 Novotel Ligue : Arrêt sans classement final, sans champion et sans vainqueur de Coupe. La composition de la Novotel Ligue et de la Division 1 pour la saison prochaine sera identique à cette saison. Chez les dames, afin de revenir à une division de 8 équipes, la FLVB laisse la possibilité de repêcher Fentange, en tête du classement à l’issue de la phase «aller», ou Echternach si l’on prend en compte le classement final de la saison 2018/2019.

Proposition n° 3 Novotel Ligue : les classements à l’issue du tour «aller-retour» seront figés et validés pour définir le champion et le vice-champion ainsi que les équipes descendantes et barragistes. Division 1 : les classements à l’issue du tour «aller-retour» seront figés et validés pour définir les équipes montantes, barragistes ainsi que les équipes descendantes. Division 2 : les classements à l’issue du tour «aller» seront figés et validés pour définir les équipes montantes et les équipes descendantes. Division 3 : les classements à l’issue du tour «aller» seront figés et validés pour définir les équipes montantes.

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